La nouvelle bande dessinée arabe
Shennawy (dir.), Actes Sud,
Arles, 2018, 270 p.
La bande dessinée pour adultes connaît un essor considérable dans le monde arabe ces dernières années. Alors que les jeunes auteurs évoluent dans un contexte sociopolitique et économique précaire et défavorable à l’émergence de structures éditoriales, ils font preuve d’imagination. Du Golfe à l’atlantique, on assiste à l’apparition de fanzines publiés par des collectifs qui s’organisent de façon indépendante. Nés dans l’horizon des années 1970, les dessinateurs du Maghreb et du Machrek sont pour la plupart issus d’un milieu urbain et éduqué, privilégient l’arabe dialectal et semblent ancrés dans leur réel respectif. La séquence des « printemps arabes » a dynamisé le rythme des productions des graphistes et des dessinateurs de la région qui se sont vus reconnaître par leurs pairs occidentaux. Outre le souci d’exprimer les préoccupations et les défis qui se posent à la jeunesse arabe, la trentaine d’histoires courtes a été extraite des principales revues collectives sous la direction du fondateur de l’égyptienne Tok Tok. La publication de cet ouvrage fait suite, treize ans plus tard, au numéro 1 de Short, qui se voulait programmatique en ouvrant la voie à tous les possibles de la narration en bande dessinée.