Éditorial
LLa fin de l’année 2020 a été, pour tous les Français, une longue attente vers plus de libertés, comme celle d’être autorisé (ou non) à célébrer les fêtes de Noël en famille, chez soi ou à l’autre bout du pays. La Covid-19 est sur toutes les lèvres, dans tous les esprits, tant les effets économiques, sociaux et psychologiques sont importants. 2021 ne peut être que meilleure. Pour les Libyens, cette nouvelle année marque les dix ans d’une révolution politique et armée ayant mis fin avec une grande violence au régime de Mouammar Kadhafi (1969-2011), l’un des plus répressifs d’afrique et du Moyen-orient.
Une décennie donc, d’espoirs et d’attentes pour des Libyens dont on ne sait presque rien. Aucune statistique n’est fiable pour parler de ce pays et de sa société, tandis que peu de médias s’intéressent à ce qu’il se passe sur le terrain. Mi-novembre 2020, on a appris qu’un accord avait été trouvé pour organiser des élections « nationales » (libres et démocratiques ?) en décembre 2021. Quelques jours plus tard, on apprenait également que les acteurs engagés dans le processus ne s’étaient finalement pas entendus sur la formation d’un gouvernement de réconciliation. Et le pouvoir reste incarné par deux exécutifs concurrents qui s’adressent la parole par bombardements interposés : le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli, reconnu par L’ONU mais sans légitimité populaire, et un Parlement élu basé à Benghazi et qui a déposé sa confiance entre les mains d’un militaire, le maréchal Khalifa Haftar. La Libye dans son ensemble est une terre de milices.
Ces dernières exercent un contrôle de leurs territoires, répondant à leurs intérêts locaux et généralement à court terme, sans vision nationale. Les enjeux énergétiques et économiques sont immenses tant la Libye regorge de gaz et de pétrole, tant la Libye est une plateforme de trafics (armes et êtres humains)… La guerre y est un business juteux. Pourtant, si des acteurs comme la Russie préfèrent le bruit des bottes à celui du papier (car ce serait plus rentable diplomatiquement et économiquement), la sérénité retrouvée en Libye ne peut qu’apporter la tranquillité sur le continent africain et sur les eaux de la Méditerranée orientale, devenue l’une des zones d’affrontements entre les grandes puissances, dont la France, en ce début de XXIE siècle.
La rédaction de Moyen-orient vous souhaite à toutes et à tous une excellente année 2021 !