La guerre du Golfe, août 1990-février 1991
Il y a trente ans, en janvier et février 1991, une coalition internationale dirigée par les États-unis avec l’aval de L’ONU menait une « guerre éclair » pour libérer un pays souverain, le Koweït. L’émirat avait été envahi quelques mois plus tôt, le 2 août 1990, par l’irak de Saddam Hussein (1979-2003). Sorti exempt du sanglant conflit avec l’iran (1980-1988), le régime baasiste de Bagdad entendait renflouer ses caisses tout en accomplissant un vieux rêve d’annexion de sa « dix-neuvième province ».
À la fin des années 1980, les pays du golfe Persique parviennent à entrevoir une stabilité. Après huit ans de guerre, l’iran et l’irak s’accordent pour cesser les combats en août 1988. La décennie est marquée par un ralentissement après les chocs pétroliers de 1973 et 1979. Le Koweït ne respecte pas les quotas de L’OPEP et produit plus de brut. Lourdement endetté par le conflit avec l’iran, l’irak voit son économie menacée. Malgré un assouplissement de la pbeoysroituitohn des États-unis sur le prix du pétrole, le différend entre l’irak et le Koweït s’envenime, le second étant accusé par le
Une coalition internationale d’une trentaine d’états, participant directement ou non aux combats et menée par les États-unis, se forme pour contrer les menaces de Saddam Hussein. Il s’agit de la plus grande coalition militaire internationale depuis 1945. Le président américain, George Bush, prononce un discours le 11 septembre 1990, en promulguant l’essor d’un « nouvel ordre mondial », qui voit la bipolarité liée à la guerre froide s’effacer.
Dès septembre 1990, l’opération « Bouclier du désert » se concrétise. Plus de 100 000 soldats sont présents en Arabie saoudite un mois après l’invasion.
La France, ancienne alliée de l’irak, réagit également : le président François Mitterrand ordonne le déploiement de troupes dans le Golfe et de soldats sur le terrain avec l’opération « Daguet »É. La Marine nationale est envoyée en base arrière en Méditerranée et en mer Rouge. La communauté internationale et le régime de Saddam Hussein, qui campe sur ses positions, s’apprêtent à se faire la guerre.
Les frappes internationales commencent dès le 17 janvier 1991. L’opération « Tempête du désert » est lancée : le but est de faire pression militairement sur Bagdad, tout en délogeant de force l’armée installée au Koweït. Des missiles sont tirés en direction de Bagdad et des bombes sont larguées sur le territoire irakien. Les citoyens sont terrorisés, vivant au jour le jour sous les bombardements. Le Koweït subit aussi de nombreuses attaques aériennes et navales. Pour autant, l’armée irakienne ne se rend pas et les attaques se finissent au sol. Le 22 février 1991, les troupes de la coalition internationale arrivent au Koweït. En l’espace de quatre jours, la mission est accomplie : les États-unis et l’irak proclament le cessez-le-feu le 28 février.
Pour ce qui n’était qu’une simple « guerre éclair » prévue au départ, le bilan est lourd : plus de 150 000 victimes sont à déplorer, majoritairement irakiennes, dont beaucoup de civils. Malgré sa défaite, Saddam Hussein reste au pouvoir, mais doit faire face à des contestations. Ainsi, des soulèvements se déclenchent dans tout le pays, mais surtout au Kurdistan irakien, qui a profité du conflit pour établir une autonomie de fait. L’irak est soumis à un embargo et à des sanctions internationales. Le régime de Saddam Hussein se maintiendra jusqu’en 2003.