Moyen-Orient

… de Daniel Meier sur les frontières du Moyen-orient

De Daniel Meier sur les frontières du Moyen-orient

- Entretien réalisé par Guillaume Fourmont et Tigrane Yégavian (février 2021)

L’europe est souvent accusée d’être à l’origine des maux du Proche-orient, en raison du rôle des Français et des Britanniqu­es dans le tracé des frontières au début du XXE siècle. Quel regard portez-vous sur ce débat ?

Le débat sur l’accord Sykes-picot de 1916, puisqu’il s’agit essentiell­ement de ce repère historique, est en réalité réducteur. S’il est évident que les deux empires occidentau­x français et britanniqu­e se sont partagé la dépouille de l’empire ottoman (1299-1922) en instrument­alisant les Arabes et en trahissant la promesse faite au chérif Hussein ben Ali de La Mecque (1853-1931), c’est moins le tracé de frontières « exogènes » – adjectif préféré à celui d’« artificiel­les » puisque, par définition, toute frontière est arbitraire et donc artificiel­le – que les entités étatiques ainsi définies et leurs administra­tions mandataire­s qui sont susceptibl­es d’expliquer les degrés d’inachèveme­nt de l’état que l’on peut y observer. En outre, cette accusation fait l’impasse sur le fait que les régimes arabes indépendan­ts ont échoué à sortir de cette logique frontalièr­e stato-nationale en raison de leur rivalité « nationale ». De plus, les maux actuels dont ils souffrent sont en partie liés tant à la nature de la plupart de ces régimes qu’à l’impérialis­me américain et israélien qui ont miné les fondations étatiques dans la région. Or ces deux dimensions sont postérieur­es à l’emprise impériale franco-britanniqu­e. Loin de vouloir dédouaner cette dernière, il faut

se souvenir de ce que furent les intérêts de Paris et de Londres. Prenons le cas de la Jordanie, qui est éclairant tant sa création apparaît comme instrument­ale : son « découpage » territoria­l a correspond­u à une volonté britanniqu­e de contrôler un continuum terrestre reliant la Palestine à l’irak afin de sécuriser un axe de passage terrestre entre la Méditerran­ée et le Golfe vers la route des Indes.

Pourquoi, lorsque l’on dessine une carte du Moyen-orient, le premier réflexe est-il de représente­r les frontières ethnoconfe­ssionnelle­s ? La réalité n’est-elle pas plus complexe ?

Ce qui est intéressan­t avec cet exercice est de se rendre compte des impensés qui structuren­t nos représenta­tions de façon durable. Il y a un imaginaire occidental de l’orient dominé par cette acception ethno-confession­nelle repérable sur des cartes géographiq­ues occidental­es de la région depuis au moins le XVIIE siècle. Il est profondéme­nt enraciné en nous. Il participe d’une vision confession­nelle et ethnique de l’orient qui a perduré jusqu’à nos jours à travers la lecture culturalis­te. Cette dernière continue de forger bon nombre d’explicatio­ns sociales et politiques.

La réalité est bien sûr plus complexe, au moins à deux niveaux : d’une part, il semble évident qu’il existe plein d’autres frontières qui structuren­t la vie sociale au Moyen-orient ; mais aussi, et surtout, c’est une illusion que de vouloir tracer des frontières sous forme de lignes entre groupes ethniques ou confession­nels. C’est rarement possible tant les imbricatio­ns entre acteurs sont grandes. En ce sens, le trait sur la carte reste une simplifica­tion problémati­que et ne peut que difficilem­ent rendre compte de la complexité sociale. Dans le domaine de l’étude des frontières, ce problème s’est traduit par une conception des frontières stato-nationales moins comme des lignes incarnant la souveraine­té que comme des processus permettant de reconnaîtr­e la dimension changeante des frontières, donc leur historicit­é, mais aussi la densité sociétale et le fait que les acteurs sociaux, et pas seulement les agents de l’état, participen­t à la définition de celles-ci à travers leurs pratiques et leurs représenta­tions.

Russes et Turcs ont pris la place des Occidentau­x en Syrie et en Libye, où ils redessinen­t des zones d’influence. On parle même de « condominiu­ms ». Quelle est votre analyse ?

Il conviendra­it d’évoquer, plutôt que des condominiu­ms à proprement parler – qui sont des territoire­s à souveraine­té partagée – au Moyen-orient, des « espaces d’influence », voire des « espaces satellisés », qui témoignent d’une politique de puissance de nature néo-impériale, ou néo-ottomane pour la Turquie. La Russie au Moyen-orient et en Afrique du Nord déploie une stratégie fondée sur des contrats d’exploitati­on pétroliers ou gaziers en échange d’armes et de services à caractère militaire, avec des compagnies privées, comme c’est le cas avec le groupe Wagner en Libye. Là où l’on pourrait le plus parler de condominiu­m serait en Syrie, où l’imperium russe exerce une emprise de nature géostratég­ique qui possède une profondeur historique avec un investisse­ment militaire et diplomatiq­ue à la hauteur de l’ambition de contrôle. Pour la Turquie, la stratégie d’influence semble être plus réactive que construite en amont, ce qui n’empêche pas, comme on le voit en Libye,

« C’est une illusion que de tracer des frontières sous forme de lignes entre groupes ethniques ou confession­nels, tant les imbricatio­ns entre acteurs sont grandes. »

Les guerres ont conduit des millions de civils à fuir de chez eux, comme cette réfugiée irakienne dans le camp d’al-hol (nord-est de la Syrie), en 2017, et cet enfant yéménite, près de la frontière avec l’arabie saoudite, en 2018.

le déploiemen­t d’un corps expédition­naire armé. Toutefois, à la différence de la Russie, il s’agit essentiell­ement de mercenaire­s, en l’occurrence syriens. La prégnance du fait frontalier se manifeste toutefois dans le nord de la Syrie, où l’armée turque est déployée depuis l’opération « Bouclier de l’euphrate » (août 2016-mars 2017), conjointem­ent avec des mercenaire­s syriens, pour y contrer les velléités de territoria­lisation d’une entité kurde. Cette occupation, qui conceptual­ise l’espace territoria­l comme une zone tampon, ouvre la question des formes spatiales que prennent les stratégies de pouvoir dans les conflits au Moyen-orient. L’émergence de ces espaces ou zones interstiti­elles, si elle n’est pas nouvelle – on pense aux territoire­s démilitari­sés sur le Golan ou à l’occupation israélienn­e au Sud-liban entre 1978 et 2000 – montre des logiques instrument­ales à l’oeuvre. La Syrie constitue à ce titre un cas d’école : la bande de terre de Rukban, contiguë à la frontière jordanienn­e, est ainsi dévolue à la rétention de réfugiés syriens hors du territoire jordanien, c’est-à-dire dans une zone grise en termes de juridictio­n. Les « safe zones » issues du processus d’astana semblent, elles, avoir été inventées pour mieux diviser le problème que représente l’opposition multiforme au régime baasiste syrien. Quant à la portion de la zone frontalièr­e nord sous contrôle turc, elle semble avoir pour fonction, outre la disruption d’un territoire kurde, celle d’une épuration ethnique anti-kurde sur un espace qui pourrait, dans la vision du président turc, Recep Tayyip Erdogan (depuis 2014), être recolonisé par les réfugiés syriens de Turquie.

Au-delà, on peut noter d’autres créations unilatéral­es de zones tampons ou interstiti­elles avec des justificat­ions essentiell­ement sécuritair­es, comme on le voit avec la stratégie turque anti-parti des travailleu­rs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l’irak ; avec la politique territoria­le israélienn­e qui a produit des situations ubuesques de villages palestinie­ns coincés entre la Ligne verte et le mur de séparation et, plus largement, la transforma­tion d’un futur État palestinie­n en un territoire morcelé ; dans les zones disputées entre Kurdes et Arabes en Irak, avec l’émergence de territoire­s aux mains de milices locales ; dans le nord du Sinaï, où le gouverneme­nt égyptien a étendu le no man’s land à la frontière de la bande de Gaza au détriment des résidents ; avec le cas du Maroc, qui a miné des milliers de kilomètres carrés du Sahara occidental au-delà du mur de sable qu’il y a édifié.

En dix ans de conflit, les frontières extérieure­s de la Syrie demeurent inchangées en apparence, mais de nouvelles ont été tracées en interne. Est-ce la marque d’une fédéralisa­tion irréversib­le ? Une sorte de morcelleme­nt de l’intérieur qui entraîne la création d’entités infra-étatiques observable­s en Libye, en Irak et au Yémen ?

Le territoire de la Syrie est resté en effet intact au regard de ses frontières internatio­nales, mais sa territoria­lisation en a pris un coup. Je ne vois pas une logique de fragmentat­ion comme un trait persistant à l’avenir pour la Syrie, car, contrairem­ent à la Libye ou à l’irak, le régime baasiste syrien a montré sa capacité à résister aux assauts de la contestati­on démocratiq­ue par des politiques de massacres et des soutiens régionaux et internatio­naux importants. Mais c’est peut-être la faiblesse militaire du régime seul qui pourrait l’amener à permettre l’émergence d’une solution fédérale. Dans le domaine de l’étude des frontières, on dirait que le processus de refrontiér­isation (reborderin­g, en anglais) à l’oeuvre ne peut se passer d’une réflexion sur le réagenceme­nt du pouvoir (reordering) qui se déploie en redéfiniss­ant ses liens avec les acteurs rivaux (re-othering). Bien sûr, la situation est fluctuante, mais la dynamique actuelle en Syrie profite du maintien d’un gouverneme­nt central et de la lâcheté de plusieurs régimes régionaux et internatio­naux qui préfèrent le voisinage du régime autoritair­e baasiste à une équation politique alternativ­e moins prévisible.

Quel regard portez-vous sur l’avenir des frontières d’israël ? S’oriente-t-on vers un État binational avec des enclaves palestinie­nnes ou vers une Afrique du Sud de l’apartheid ?

Les dynamiques politiques de l’état hébreu s’accompagne­nt toujours de revendicat­ions et de balises territoria­les. On l’a vu sous la présidence Trump (20172021), les signes symbolique­s forts qu’ont représenté­s le déplacemen­t de l’ambassade américaine à Jérusalem en 2018, la reconnaiss­ance du Golan comme territoire israélien en 2019 et le « plan de paix » proposé par cette administra­tion en 2020 montrent que nous sommes encore et toujours dans une logique de gains territoria­ux. Cette obsession est un facteur de blocage persistant, qui s’incarne de façon continue depuis 1967 avec la colonisati­on. Or l’impuissanc­e des gouverneme­nts occidentau­x – qui est aussi une décision et une lâcheté historique inexcusabl­es –, sans parler de l’appui américain à cette politique, a tué le processus de paix au point de réussir le coup de force de faire disparaîtr­e les Palestinie­ns des négociatio­ns. Du jamais vu à cette échelle. Ce qui se passe avec la Palestine est le plus grand scandale de notre époque au Moyen-orient.

En termes d’avenir, toutes les perspectiv­es sont mauvaises pour les Palestinie­ns, aucun État occidental ne se donnant les moyens de les aider sérieuseme­nt en contraigna­nt Israël. Dès lors, il faut craindre un scénario renforçant la logique d’enclavemen­t des Palestinie­ns sur leur propre terre dans des « bantoustan­s » à mi-chemin entre des camps et des ghettos sous contrôle et perfusion israéliens. Ce serait donc des zones-camps reproduisa­nt le scénario territoria­l et politique de Gaza – abandon de responsabi­lité, enclavemen­t territoria­l complet, dépendance extrême, en y ajoutant quelques développem­ents technologi­ques liés au contrôle des individus avec des bases de données numérisées. Et ponctuelle­ment des opérations militaires menées par des drones et quelques observateu­rs occidentau­x pour garantir un « vernis » de respect des Droits de l’homme.

Dans quelle mesure les frontières terrestres et maritimes demeurent-elles otages des ambitions des pouvoirs politiques (comme dans le cas du tracé de la frontière et de la zone économique exclusive entre le Liban et Israël) ?

En tant que symboles manifestes de la souveraine­té, les tracés frontalier­s, terrestres ou maritimes ont une propension à être instrument­alisés par les pouvoirs ou ciblés par leurs opposants. On se souvient de la « chute de Sykes-picot » proclamée par l’organisati­on de l’état islamique (EI ou Daech) en juin 2014 lors de sa prise de contrôle d’un segment frontalier syro-irakien et l’annonce de son « califat ». Fin 2019, on l’a vu de nouveau avec l’entente turco-libyenne sur la contiguïté de leurs frontières maritimes qui a permis à la Turquie de sceller une interventi­on militaire au côté du gouverneme­nt de Fayez el-sarraj (2016-2021) et ainsi enrayer le processus de marginalis­ation turque en Méditerran­ée orientale. On en a encore eu une illustrati­on avec l’ouverture, à l’automne 2020, de discussion­s israélo-libanaises médiées par les États-unis au sujet de la délimitati­on de la frontière maritime entre les deux États, toujours officielle­ment en guerre. Les intérêts de la diplomatie américaine « trumpienne », du gouverneme­nt israélien de Benyamin Netanyahou (depuis 2009) et des dirigeants libanais ont convergé, après de nombreuses années de suspension du dossier, à la faveur d’une conjonctur­e où chaque partie y trouvait son intérêt à plus ou moins court ou moyen terme. Un nouveau blocage des négociatio­ns fin 2020 est venu rappeler que l’on est encore loin de toute résolution de ce contentieu­x frontalier maritime. En ce sens, les frontières peuvent servir de boussole dans l’analyse des fluctuatio­ns politiques nationales et internatio­nales qu’elles traduisent, mais il faut les étudier en profondeur (historique) pour y déceler les dynamiques structurel­les pour l’analyse des changement­s possibles.

On observe au Moyen-orient une forte croissance de frontières murées. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

C’est l’affaibliss­ement de la souveraine­té des États dans un contexte de mondialisa­tion qui a conduit les acteurs politiques à utiliser politiquem­ent la frontière pour y édifier des symboles du contrôle territoria­l de la souveraine­té et de la sécurité (1). Or, depuis les attentats du 11 septembre 2001, on assiste dans le monde à une dynamique de « sécuritisa­tion » des frontières étatiques, empreinte d’une idéologie néolibéral­e. Au Moyen-orient, on a ainsi vu Israël puis l’arabie saoudite murer l’ensemble de leurs frontières, alors que d’autres États érigeaient des barrières le long de segments frontalier­s qu’ils considérai­ent comme problémati­ques. Si tous les régimes ont utilisé les argumentai­res de l’immigratio­n illégale et du terrorisme pour justifier ces constructi­ons, la plupart des États procèdent de façon unilatéral­e et donc avec une faible intégratio­n au niveau de chaque sous-région (Maghreb, Machrek, Golfe).

Une exception mérite d’être relevée avec l’initiative des « pays du Champ » qui lie l’algérie à la Mauritanie, au Mali et au Niger dans la coordinati­on des politiques frontalièr­es afin de lutter contre le terrorisme au Sahel. Outre la variable de la faible intégratio­n régionale, un autre facteur pourrait expliquer ce fort regain de sécurisati­on aux frontières : des tentatives de relégitima­tion des pouvoirs en déclin face à leur population après les mobilisati­ons sociales populaires depuis les printemps arabes, il y a dix ans. De fait, les deux tiers des segments frontalier­s murés au Moyen-orient l’ont été après 2011. L’argument sécuritair­e semble de ce point de vue jouer un rôle fondamenta­l : la conjonctio­n de régimes à la légitimé en berne, de contextes politiques régionaux délétères et incertains et, parfois, du soutien financier occidental participe de cette dynamique européenne de contrôle accru des migrations par l’érection de frontières fortifiées au détriment des droits des migrants.

Les Kurdes, peuple sans État et sans frontières reconnues, mais exerçant un pouvoir politique, comme à Erbil, constituen­t-ils un « laboratoir­e » de demain au Machrek ?

Le Gouverneme­nt régional du Kurdistan (GRK), dans le nord de l’irak, est souvent décrit comme un « quasi-état ». De fait, les Kurdes y ont leur propre autorité régionale avec une autonomie significat­ive ainsi qu’une armée, les peshmerga. L’autorité de l’état central irakien se limite à la monnaie locale, le dinar, mais ne s’étend pas aux postes-frontières avec la Turquie, l’iran et la Syrie. Cette curiosité en matière de souveraine­té est un produit dérivé du désengagem­ent de l’armée baasiste irakienne des provinces du nord en 1991 à la suite de la guerre du Golfe et de la création à L’ONU de la « no-fly zone » au nord du 36e parallèle. Au vu de ces éléments, on peut ici parler de « laboratoir­e de frontières » en ce qu’il souligne en creux la faiblesse de l’état central irakien et sa fragmentat­ion qui ont permis l’émergence de l’entité kurde. Une des preuves de cette dérélictio­n est incarnée par les relations en dents de scie entre Erbil et Bagdad depuis la promulgati­on de la Constituti­on en 2005, laquelle garantit l’autonomie des trois provinces kurdes (Dohouk, Erbil et Souleimani­ye). En jeu, les territoire­s situés au sud de ces provinces : leur population, en majorité kurde, et leurs ressources en hydrocarbu­res, parmi les plus riches du pays, en font des lieux convoités. Les luttes d’influence que s’y livrèrent les peshmerga et l’armée irakienne avant la débandade de celle-ci face aux troupes de L’EI en 2014 sont révélatric­es de la dynamique de création territoria­le kurde, au revers de celle de l’irak. Plus lourd de menaces encore, ce « laboratoir­e de frontières » qu’est devenue la région kurde à cheval entre la Turquie, la Syrie et l’irak présente un paysage politico-militaire où dominent les milices et les armées des régimes autoritair­es qui se livrent à des luttes d’influence acharnées pour le contrôle des territoire­s, chacun tentant d’imposer un reborderin­g suivant ses intérêts politiques et identitair­es. En ce sens, les frontières fonctionne­nt comme des révélateur­s des processus de recomposit­ion régionaux : elles apparaisse­nt majoritair­ement traversées par des rapports de force et des politiques de puissance.

 ??  ?? Chercheur associé au laboratoir­e PACTE (CNRS, Grenoble), enseignant à Sciences Po Grenoble, chargé de cours au Global Studies Institute (université de Genève, Suisse) ; auteur notamment de Les frontières au-delà des cartes. Sécurité, migrations, mondialisa­tion (Le Cavalier Bleu, 2020) et de In-between Border Spaces in the Levant (dir., Routledge, 2021)
Chercheur associé au laboratoir­e PACTE (CNRS, Grenoble), enseignant à Sciences Po Grenoble, chargé de cours au Global Studies Institute (université de Genève, Suisse) ; auteur notamment de Les frontières au-delà des cartes. Sécurité, migrations, mondialisa­tion (Le Cavalier Bleu, 2020) et de In-between Border Spaces in the Levant (dir., Routledge, 2021)
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Un membre de la Défense civile syrienne marche le long de la frontière murée entre la Syrie et la Turquie, à Kafr Lusin (Idlib), le 24 mars 2020.

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