Le Monde du Multicoque

Privilège 580 S

Héritier d’une longue lignée de catamarans hauturiers, le nouveau Privilège fait mieux que tenir son rang. Il affiche des performanc­es remarquabl­es et des finitions flatteuses.

- Texte Fabien Clauw Photos Ludovic Fruchaud

Les forums de propriétai­res et la presse spécialisé­e peuvent bien sûr permettre de jauger la qualité d’un chantier. Un troisième élément constitue une source probante d’informatio­n : la cote de l’occasion. De ce point de vue, les catamarans Privilège tiennent depuis trente ans le haut du pavé. Leur excellence structurel­le, le choix de bois et de matériaux nobles, le soin apporté aux finitions offrent en effet aux multicoque­s vendéens de fort bien vieillir et par là même, de conserver une valeur significat­ive. Souvenonsn­ous par ailleurs qu’autrefois, l’ancêtre de Privilège Marine fut le leader européen d’un marché émergent promis à un bel avenir. Sur le marché en question, les unités de plus de 50 pieds ont longtemps été l’apanage de chantiers voués à des production­s confidenti­elles. Mais voilà, son évolution n’a pas échappé aux grands généralist­es dont l’offre s’est développée vers des catamarans toujours plus grands et luxueux.

Si Privilège Marine louvoie désormais entre la puissance de feu des Lagoon et autres Fountaine-Pajot d’une part, les spécialist­es du luxe sur deux coques type Sunreef d’autre part, le chantier réussit le tour de force de renouveler sa gamme tout en conservant son rang. Le dernier-né, le 580 Signature, est l’illustrati­on parfaite d’une production maîtrisée, judicieux mélange de petite série et de custom. Au ponton jouxtant celui prestigieu­x du Vendée Globe, nous découvrons le numéro 1, pour la petite histoire, digne présent d’un mari aimant à son épouse. L’engin de 18,65 m de long par 9,18 de large flatte immédiatem­ent le regard. Par la grâce du coup de crayon de l’équipe du cabinet Marc Lombard, architecte historique de la marque, les lignes sont tendues, élégamment agressives même pour une unité de prime abord vouée à la croisière.

28 m de mât qui en imposent !

Des étraves inversées à la forme fuyante du rouf, lequel intègre un flybridge XXL, du mât Maréchal culminant à près de 28 m aux hublots teints en noir courant joliment le long des coques, tout concourt à souligner le pari pris et tenu par le chantier : un catamaran cossu intégrant pléthore d’éléments de confort mais également une machine à plaisir sous voiles. Les voiles justement sont en Hydranet – une option – et proviennen­t de chez Elvström. Le chenal dans le sillage, l’envoi de la grand-voile à trois ris au moyen du winch électrique est un jeu d’enfant. Sous un ciel limpide et tandis qu’un vent de terre régulier égaye la baie des Sables d’Olonne, nous déroulons le génois. Cap au sud, le 580

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