Plaisance égal pollution ?
La polémique ne faiblit pas à Moorea à propos du nombre de mouillages autorisés dans le lagon. Tout commence par la publication du Plan de gestion de l’espace maritime 2021 qui valide la fermeture de zones de mouillage et restreint à trente le nombre d’unités autorisées à jeter l’ancre dans le lagon. C’est trop peu pour l’Association des voiliers en Polynésie (représentant 317 adhérents et 293 voiliers). Climat d’incompréhension entre des plaisanciers accusés de polluer le lagon et la population locale qui se sent envahie par le stationnement de plaisanciers coincés à
Moorea par la crise sanitaire. Selon la ministre du Tourisme Nicole Bouteau, « Il y a un gros travail d’information à faire (…) La grande plaisance, la plaisance résidentielle et les charters nautiques sont concentrés sur Tahiti, Moorea et les îles Sous-le-Vent (…) et la solution réside dans une meilleure répartition des flux au-delà des îles de la Société. » Même si des chantiers se sont installés à Apataki et Hiva Oa, attirant une partie des plaisanciers, la majorité des bateaux restent concentrés sur quelques îles.
« Il y a un problème d’aménagement. On a besoin de plus de marinas à Tahiti, à Moorea », tout en soulignant que Huahine et Raiatea rejettent aussi les voiliers. En revanche, Bora
Bora pourrait servir d’exemple avec près d’une centaine de bouées gérées par une entreprise privée qui organise, contre redevance, le ramassage des poubelles et les formalités d’accès à terre pour l’approvisionnement en eau potable et la vidange des eaux noires. Enfin, la ministre fait la distinction entre plaisance touristique et plaisance résidentielle, laissant entendre que ce sont surtout ces derniers qui posent problème.