Les coques très fines déplacent peu d’eau
code 0 dans la foulée sur la delphinière qui prolonge la structure longitudinale en tube carbone, et déroulons aussitôt. Malgré le vent timide (9-10 noeuds), nous prenons immédiatement un petit coup de pied aux fesses et l’IC 36, qui déplace très peu d’eau, se cale à la vitesse du vent.
A la barre, confortablement installé dans le siège ergonomique pivotant, on cherche la pression sans effort. C’est facile, ludique, on a la main sur les manoeuvres clés et leurs bloqueurs. Le problème, c’est qu’on n’est pas vraiment du bon côté pour haler sur ces bouts… Mais une fois l’écoute de GV dans le self-tailing, on peut agir. Et s’il faut larguer la barre d’écoute en urgence, c’est possible. A la réflexion, le poste de barre pourrait être perché un peu moins haut : cela permettrait de mieux voir à travers les vitrages de la casquette et d’avoir la main moins basse sur la barre. Mais cela dépend aussi du gabarit du barreur. Cette casquette offre par ailleurs un réel confort, mais elle contraint un peu la circulation. Pour aller à l’avant, soit on se glisse dans l’ouverture latérale (voir photo), soit on grimpe par l’arrière et on marche sur les manoeuvres courantes. La poutre avant et les trampolines forment un vaste espace de manoeuvre. On remarque une très belle baille à mouillage, reculée au niveau de la poutre pour centrer les poids, et des détails flatteurs et sécurisants à l’image des joncs inox « stratés » qui facilitent le montage des trampolines. Nous arrivons déjà au fond de la baie de Cannes, dans ces petits airs il n’y a pas grand monde pour nous tenir la dragée haute ! L’IC 36 affiche une sacrée prédilection pour la glisse. En ouvrant les panneaux de coque sur vérin (attention au montage, peut-être un peu fragile), on accède à deux espaces très bien traités. A bâbord, une petite cuisine (deux feux, évier, grand frigo) fait face à une impressionnante batterie d’équipets textiles. Les extrémités de la coque sont dévolues à des couchettes, deux de chaque côté. A tribord, la cuisine cède la place à un poste navigateur très bien pensé, et l’avant abrite une salle d’eau agréable isolée par une porte textile. Rien ne manque pour la croisière, les coques arrondies sont plus volumineuses qu’il n’y paraît et il y a des rangements partout… Presque trop, ce serait dommage de charger ce fringant cata poids plume ! Il ne demande qu’à faire siffler ses étraves et à donner du plaisir à son équipage qui pourra jouer du mât pivotant, des dérives en carbone et de la garde-robe très complète de cette première unité. Il s’agit d’une version dite Independence assez radicale, l’IC 36 est aussi proposé dans des versions plus simples et moins chères (Raw et Pacer). Quelle que soit la configuration choisie pour ce cata très modulable, c’est un très joli jouet ! Susceptible de donner d’irrésistibles envies d’aventure sur deux coques à un équipage qui ne devrait pas s’ennuyer… Rafraîchissant !