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Les grosses ornières!

Une terre onctueuse et des passages répétés, il n’en faut pas plus pour que de grosses ornières fassent leur apparition dans les virages. Pas de panique, notre coach de luxe vous décrypte la bonne attitude à adopter en s’appuyant sur un superbe passage de

- Par A. Josselin. Photo S. Cudby, R. Archer

• Freinage

« Lorsqu’on se présente dans un freinage qui précède une grosse ornière, la position reste classique en étant debout avec les bras et les jambes légèrement fléchies. En revanche, il est important de bien serrer la moto entre ses jambes et de visualiser son entrée de virage pour éviter les erreurs d’appréciati­on qui peuvent coûter cher. Si le virage offre de grosses ornières, cela veut dire que le circuit est déjà bien abîmé et que le freinage doit lui aussi être troué. Il est donc important de rester debout le plus tard possible pour absorber les trous avec les jambes, garder le contrôle et optimiser l’efficacité de son freinage. C’est une étape dont on peut également profiter pour commencer à incliner la moto. Si l’on arrive trop droit à l’entrée du virage, on risque de devoir marquer un petit temps d’arrêt. Dans tous les cas, pensez à effectuer un freinage dégressif en freinant fort au début et en relâchant progressiv­ement la pression au fur et à mesure que l’ornière approche tout en gardant une vitesse suffisante, mais surtout appropriée pour négocier l’entrée du virage correcteme­nt. Le but est d’enrouler un maximum les différente­s étapes et d’éviter les à-coups qui font perdre du temps et de l’efficacité mais qui augmentent aussi le risque d’erreur et la fatigue. »

• Entrée de virage

« Plus l’entrée du virage se rapproche, plus il faut fléchir ses jambes pour se rapprocher progressiv­ement de la position assise. Logiquemen­t, il ne doit pas y avoir de temps mort entre la fin du freinage et le début de l’accélérati­on. Dans ce type de virage, le freinage se termine dans l’ornière. La difficulté est ensuite de ne pas se bloquer et de remettre les gaz le plus rapidement possible. Cette transition doit être la plus courte possible si l’on veut gagner en vitesse. C’est le point qu’il faut travailler car c’est ici que la différence se fait entre un moyen et un bon pilote. La pression du freinage dépend de la vitesse d’arrivée et du type de virage. Quoi qu’il arrive, il faut profiter de cette grosse ornière et s’en servir d’appui pour caler ses roues. C’est un luxe que l’on n’a pas sur une petite ornière qui réclame un freinage en finesse pour que la roue avant ne passe pas au-dessus de la trace. Dans une grosse ornière, on n’est pas à la recherche de grip ou de trajectoir­e. La seule difficulté sera de ne pas rater son entrée de virage pour se caler dans ce gros rail et ensuite tenter de passer le plus vite possible. La difficulté reste de bien tout coordonner au bon moment : doser son freinage, inscrire sa moto et trouver le bon équilibre. »

• Transition

« Au fur et à mesure qu’on avance dans l’ornière, on adopte une position qui permet de bien répartir le poids sur l’ensemble de la moto. Dans ce genre de virage, il ne faut pas être trop sur l’avant ou trop sur l’arrière. Même si le virage est déjà bien amorcé, on peut conserver une légère pression sur le frein avant pour accentuer le travail au niveau de la fourche. C’est dans cette zone du virage que se fait la transition entre la fin du freinage et le début de l’accélérati­on. Il ne faut pas de temps mort. Une fois assis, l’accélérati­on peut commencer. C’est une phase qui doit être progressiv­e si l’on veut garder le contrôle. On peut conserver un doigt sur l’embrayage, mais si l’on a gardé suffisamme­nt de vitesse dans le virage, son utilisatio­n n’est pas nécessaire. Plus on aura de vitesse et plus on pourra mettre de l’angle. C’est l’une des conditions pour passer vite dans une ornière. »

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