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Miss Livy

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La chronique de Livia Lancelot…

On s’était quitté après Villars-sous-écot où j’ai annoncé officielle­ment ma retraite. Depuis, je n’ai pas touché une moto, principale­ment faute de temps. Il y a eu plein de petites choses à faire. Je suis allée au Marathon de Berlin supporter une amie qui me soutient sur les Grands Prix. Je me suis rendue sur les Nations et l’on a préparé la saison de sable dont on parlera un peu plus tard. Tout ça fait que je me suis retrouvée bien occupée et c’est tant mieux, je n’ai pas pu trop gamberger sur ma retraite. Le seul point noir est que j’ai vendu mes motos et j’avoue, ça commence à bien me démanger de ne pas rouler. Je suis définitive­ment prise dans le rythme de tout ce que j’ai à faire et je n’ai pas le temps de réaliser que ma carrière est terminée. La pilule passe mieux mais néanmoins j’ai un peu les boules car je suis retournée chez mes parents où il y a encore plein de choses dans le garage. Avec mon père, on s’est regardé et on s’est dit qu’il fallait tout débarrasse­r désormais. Je prends des petits rappels comme ça qui me disent que c’est bien fini. Pour mes parents, ce n’est pas facile non plus vu qu’ils n’ont pas ce nouveau projet qui démarre pour moi l’année prochaine. Ils pourront venir sur les GP à l’avenir, mais je ne roulerai plus. On va faire tout ce qu’on peut pour trouver de nouvelles activités et ça va bien se passer. Ensuite, je suis allée aux Nations, j’ai bien apprécié la météo anglaise où j’ai définitive­ment perdu mon bronzage. C’était un choix compliqué pour composer l’équipe avec les blessures. Voir Pascal nous “pêcher” Christophe Charlier sorti des ISDE, j’avoue que je n’avais absolument pas pensé à cette possibilit­é. D’entrée de jeu, je me suis dit que c’était une bonne idée. J’y ai cru compte tenu de son passé récent en cross. Le samedi matin, je me suis mise dans le public et l’on sentait qu’il était un peu tendu sur la piste, mais au final, il s’en est bien sorti sur les chronos. Gautier et Romain ont fait le taf avant les manches qualifs. J’ai pu un peu échanger dans le bus de la FFM et l’on sentait que tout le monde était serein, ils étaient prêts et ça s’est vu par la suite. Ça a été une leçon de pilotage, ils ont gagné avec une belle avance et non un point comme l’an dernier. Ils ont écrasé les autres pays. Christophe a clairement fait le travail et on peut remercier la météo qui lui a facilité les choses. Dans la boue, il a pu sortir son pilotage enduro et faire un super départ en deuxième manche. Il a tenu son rang, il a bien roulé comme Romain et Gautier, mais pour un troisième choix, il a surpassé ce qu’on attendait de lui. J’ai été déçu des Américains qui, outre le problème d’amortisseu­r de Seely, ont été clairement absents. Osborne a sauvé l’honneur mais ils n’étaient pas au niveau pour gagner. On peut en revanche décerner la médaille du mérite à Convington qui s’est fait les ligaments croisés samedi et qui a roulé dans ces conditions dimanche. L’année prochaine, ça sera à Red Bud et j’espère qu’on verra enfin le vrai retour des Américains. Ensuite on a continué le travail dans le sable qui a commencé fin août avec Axel Van de Sande et Timothée Florin. L’avantage, c’est que je ne gère pas la partie technique, c’est Kawasaki France qui s’en occupe. Le gros de la préparatio­n ne se fait pas chez moi car ils sont dans le Nord pour s’entraîner. Après il y a quand même un gros travail d’organisati­on pour préparer les tenues en vue des courses de sable. Avec les deux premières épreuves dans le Nord, il a fallu gérer la logistique des entraîneme­nts avant Berck, les hébergemen­ts des pilotes, des mécanos, les camions. Pour autant, ça s’est bien passé, Axel a bien roulé à Berck sachant qu’on n’est pas encore tout à fait prêt. La moto demande à évoluer et malgré ça, il a prouvé qu’il était présent en repartant de Berck avec la plaque rouge. Pour Timothée, ce fut un peu plus difficile car il s’est cassé le pied avant la course. Il n’a pas voulu renoncer, il a fait son guerrier jusqu’à me cacher sa blessure pour pouvoir rouler. Il a essayé, ça a tenu la première partie du week-end car la piste était plate, mais pour la finale dans les énormes trous, la douleur était trop importante, ce qui est normal. On ne peut pas le lui reprocher, c’est tout à son honneur, mais il va prendre un peu de repos pour être à 100 % à Saint-léger. Le niveau est très relevé et homogène avec la venue d’anciens pilotes de GP. Ça fait plaisir de voir la Kawa sur le podium et d’autres marques s’investir également. Pour conclure, je souhaite féliciter Marvin Musquin pour ce qu’il a fait à la Monster Cup. Emplâtrer les trois manches comme il l’a fait, c’est fort, et en plus il repart avec un joli pactole. Il va pouvoir se faire plaisir et faire plaisir à sa famille. Si je gagnais le million, en connaissan­t mon caractère, je me fixerais une somme que je dépenserai­s tout de suite dans ce que j’ai envie, dans du shopping, des chaussures, et le reste je le placerais dans l’immobilier. »

« Je n’ai pas le temps de réaliser que ma carrière est terminée. »

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