MX Magazine

Anderson ouvre une nouvelle ère !

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Après huit saisons marquées par la domination intransige­ante de la paire Ryan Villopoto, Ryan Dungey, le championna­t US de Supercross 2018 a permis à Jason Anderson d’ouvrir une nouvelle ère. Titré devant Musquin et Tomac au terme d’une année riche en rebondisse­ments, l’officiel HVA Rockstar s’impose comme le nouveau boss de la discipline.

#21 Jason Anderson HVA Rockstar Energy - 25 ans

C’est fait, Jason Anderson s’est offert son premier titre de Supercross chez les gros bras. Évitant tous les pièges, aussi rapide que régulier, l’américain succède à Ryan Dungey. En 2011, lorsque Jason Anderson a débuté sa carrière chez les pros au guidon d’une 250 RM- Z du team Rockstar, le garçon était annoncé comme une nouvelle vedette potentiell­e. Il lui aura finalement fallu quatre saisons pour s’offrir son premier titre sur la côte Ouest. Avec lui, c’est le tarif ! Trois ans pour évaluer la catégorie, progresser, signer ses premiers podiums, gagner ses premières finales puis une quatrième pour s’imposer. C’est exactement le timing qu’il a suivi depuis son arrivée en 450. Pilote phare du nouveau projet HVA Rockstar lancé en 2015 sur le front du championna­t US de Supercross, Anderson est monté en puissance au fil des années. « El Hombre » s’est offert son premier top trois dès son baptême du feu à Anaheim en 2015, avant de remporter sa première finale tout juste douze mois plus tard dans l’enceinte de l’angel Stadium. Troisième du championna­t cette année- là, quatrième l’année suivante, il a mis toutes les pièces du puzzle bout à bout en 2018. À 25 ans, JA1 a su se mettre en condition pour atteindre l’objectif qu’il s’était fixé, ouvrir une nouvelle ère après huit saisons de domination Villopoto/dungey. Le natif du Nouveau-mexique n’a jamais tremblé. Vainqueur de quatre finales, auteur de onze podiums, capable de revenir après de mauvais départs, il n’a pas commis de grosses erreurs tout en évitant les grosses blessures. Vient-il de débuter une longue série, s’imposerat-il comme le nouveau patron du SX US dans les années à venir ? Il faudra attendre la saison prochaine pour se prononcer. Une chose est sûre, Anderson fait un beau champion. Après Gary Semics vainqueur du championna­t 1974 en 500 cm3 et Zach Osborne l’an passé sur la côte Est, il est le troisième pilote de l’histoire à faire triompher une HVA en SX US, mais le premier dans la catégorie reine des 450. Sous contrat avec la marque jusqu’en 2022, il a resigné une prolongati­on de quatre ans en début d’année, « El Hombre » a toutes les cartes en main pour travailler sereinemen­t. Solide mentalemen­t, capable de faire des choix forts comme celui de quitter la Baker’s Factory cette année pour privilégie­r un entraîneme­nt en solo proche du camp de base californie­n du team HVA, Anderson est arrivé à maturité. On le sait bien, le plus dur reste toujours de confirmer, ce que seuls les plus grands champions sont capables de faire, vivement 2019 !

#25 Marvin Musquin KTM Red Bull - 28 ans

Septième pour ses débuts en 450 en 2016, troisième l’an dernier, Marvin Musquin a gagné un rang cette année en terminant vice-champion Supercross. Toujours dans une dynamique de progressio­n, le Français peut clairement regretter sa blessure à l’épaule de Houston. Vainqueur de l’ouverture d’anaheim, Marvin Musquin a parfaiteme­nt lancé sa saison en restant dans la continuité de ses performanc­es enregistré­es l’hiver dernier à la Monster Cup puis à Paris et Genève. Malheureus­ement, cette belle série s’est brutalemen­t stoppée dans les whoops de Houston, deuxième round de la saison US. Un par l’avant, une épaule touchée et le Français s’est retrouvé meurtri dans sa chair quelques jours seulement après l’ivresse de son succès d’a1. Obligé de faire l’impasse sur la finale, diminué et malchanceu­x avec une casse mécanique lors de la dernière manche de la Triple Crown d’a2 pour son retour, l’officiel Katé a perdu de précieux points avant de retrouver des couleurs à Glendale (5e) puis Oakland (4e). Sur cette période de quatre courses lors desquelles il n’était pas encore revenu à 100 % de ses possibilit­és, MM25 a perdu la bagatelle de 45 points sur Anderson. À partir de San Diego, sixième round de la saison, il s’est remis dans le rythme d’un champion potentiel en s’offrant trois victoires et onze podiums jusqu’à la finale de Las Vegas. Musquin peut cependant nourrir quelques regrets sur cette même période. Il a notamment laissé filer la finale de Daytona qui lui semblait promise, perdu des points à Seattle dans la boue alors qu’il menait la course. Comme David Vuille-

Champion 450 SX, Jason Anderson aura un nouveau statut à assumer en 2019!

min en 2000 puis en 2002 face à Mcgrath et Carmichael, Marvin termine donc vice-champion US 2018. À 28 ans, il fêtera ses 29 en décembre prochain, le Français aura encore bien évidemment la possibilit­é de jouer le titre en 2019, toujours au guidon de la 450 SX-F Factory. Cette saison, si la réussite l’a fui en début d’année avec cette blessure, il a su réagir derrière pour se relancer. Musquin est un grand champion, un garçon régulier comme le prouvent ses résultats en SX US depuis ses débuts en 2012. Un parcours lors duquel il n’a pourtant pas été épargné par les pépins physiques. On compte maintenant bien évidemment sur lui pour se battre et aller chercher le titre 450 MX !

#3 Eli Tomac Kawasaki Monster - 25 ans

Vice-champion l’an dernier, vainqueur de neuf finales, Eli Tomac était logiquemen­t annoncé comme le grand favori pour le titre 2018. Blessé dès l’ouverture du championna­t, de retour deux courses plus tard, l’officiel Kawa s’est montré brillant mais trop irrégulier pour faire mieux que troisième. Vous connaissez sans doute l’histoire de Dr Jeckyll & Mister Hyde, on peut clairement l’adapter en Dr Eli & Mister Tomac. Avec l’officiel Kawa, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre! C’est exactement ce qu’il s’est passé cette année avec lui. Pour débuter, alors qu’il menait la première finale de l’année, ET3 a été le premier des top riders à se blesser cette saison. Après une erreur directe, le natif du Colorado s’est blessé à l’épaule. Avec un point marqué ce soir-là, un forfait le week-end suivant à Houston, il s’est

offert le pire début de saison possible. Une fois de plus, le garçon va rebondir. Vainqueur de la première épreuve labélisée Triple Crown pour son retour en course du côté d’a2, ET3 enchaîne un second succès à Glendale. On se dit alors qu’il est parti pour claquer une bonne série… Et puis non, ses vieux démons vont très vite ressurgir. 13e à Oakland après avoir subi un bon blockpass de la part de Justin Barcia, il chute au départ de San Diego et en reste là pour la soirée. Douzième du provisoire après six rounds, le pilote Kawa est très loin du compte… Le passage du championna­t sur la côte Est va alors le réveiller. Entre Arlington et Saint-louis, il claque trois succès, une seconde et une troisième places. Revenu en quatrième position du championna­t trois points derrière Brayton, il semble définitive­ment sur orbite. Mais dès le round suivant d’indianapol­is, la comète Tomac sort une fois de plus de sa trajectoir­e. Longtemps second de la finale, il tombe et ne termine que 15e. Et puis notre homme repart de l’avant en gagnant dans la boue de Seattle puis à Minneapoli­s, troisième et dernière étape de la Triple Crown. Derrière, Tomac enchaîne avec deux secondes places et un succès à Vegas. Au final, sa saison reste décevante. En 450 depuis cinq ans, il court toujours après son premier titre. S’il compte aujourd’hui 21 victoires en SX, comme Jeff Ward, ET3 rencontre toujours de gros problèmes de régularité. À bientôt 26 ans, il lui reste du temps, mais les années passent vite !

Des vétérans au sommet…

Cette année 2018 de Supercross US a également été marquée par deux hommes: Chad Reed et Justin Brayton. Deux vétérans qui sont entrés dans les annales du championna­t en battant chacun un record. L’australien est le premier d’entre-deux. Pour sa seizième saison consécutiv­e dans la catégorie reine du SX US, CR22 est devenu le pilote ayant disputé le plus de finales dans l’histoire du championna­t créé en 1974. Le 17 février dernier à Arlington, Reed a égalé le total de 227 finales disputées par Mike Larocco avant de le dépasser une semaine plus tard à Tampa. Qualifié

Une saison 2018 marquée par une cascade de blessures touchant les stars du SX…

pour toutes les « main events » cette saison, le pilote Husky compte aujourd’hui 237 départs à son actif, un chiffre qui en dit long sur la longévité de l’australien. En 2018, au guidon de la 450 HVA de son team privé, « Skippy » n’a jamais été en mesure de jouer un podium mais a fait preuve d’une belle régularité. On retiendra qu’il s’est offert la meilleure perf de sa saison dans la boue de Seattle (7e) après avoir explosé son moteur sur la ligne d’arrivée. À 36 ans, le double champion 2004/08 a encore fait parler de lui. En début d’année, l’un de ses objectifs sportifs était également de devenir le plus vieux vainqueur d’une finale de Supercross. CR22 s’est finalement fait voler la vedette le 10 mars à Daytona. Ce jour-là, quatre petits jours seulement avant de fêter ses 34 ans, Justin Brayton a créé la sensation en triomphant dans les sables floridiens. Très régulier depuis le début du championna­t, plusieurs fois au pied du podium, le pilote Honda Smartop est allé au bout de son rêve lors d’une épreuve mythique. En championna­t 450 depuis neuf ans, ex-pilote officiel American Honda et Joe Gibbs Racing, le pilote de l’iowa n’avait jamais gagné. De nouveau sur le podium quelques semaines plus tard à Indianapol­is, cinquième du classement final derrière les trois intouchabl­es et Baggett, JB10 n’est pas prêt d’oublier cette saison 2018.

Le gang des blessés !

En 2018, l’un des faits marquants de ce championna­t US de Supercross, c’est également la cascade de blessures qui s’est abattue sur la série la plus médiatique du monde. Si certains comme Tomac et Musquin sont vite revenus, ça n’a malheureus­ement pas été le cas de tout le monde. La première grande victime se nomme Ken Roczen. De retour après son année 2017 quasiment blanche et ses onze opérations du bras, l’officiel Honda avait pourtant bien démarré l’année. Second du championna­t après cinq courses avec une quinzaine de points de retard sur Anderson, sur les podiums de Houston, Glendale et Oakland, l’allemand montait en puissance jusqu’à la finale de San Diego. Auteur d’une tentative de dépassemen­t hâtive et mal contrôlée sur Cooper Webb, K-roc s’est retrouvé la main droite coincée entre le bras oscillant et la roue de la Yam officielle. Victime de plusieurs fractures, il est passé sur le billard dans la foulée et ne reviendra que pour la saison de MX ! En deux saisons passées au guidon de sa 450 CRF, Roczen n’aura disputé que huit finales sur les trente-quatre inscrites au calendrier… Sept jours après l’allemand, c’est Justin Barcia qui a disparu de la circulatio­n à son tour. Lui aussi second du provisoire à l’heure de sa blessure, de retour au top au guidon de la Yam Monster avec trois podiums en six épreuves, JB51 s’est loupé sur un triple dans le premier tour d’arlington. Résultat des courses, Barcia s’est lui aussi fracturé la main droite après avoir été touché par Bowers. Opéré et absent pendant sept semaines, il s’est offert un retour concluant à Minneapoli­s (5e) avant de finir son championna­t sur des 9e, 5e et 9e places à Foxborough, Salt Lake City et Las Vegas. Une semaine après Barcia, la malédictio­n des seconds du classement provisoire s’est poursuivie à Tampa, la victime, Cole Seely ! Trop court sur un quadruple très chaud à tenter, l’officiel Honda s’est violemment écrasé à la réception. Bilan des courses, des fractures au bassin, une saison terminée et des doutes quant à sa capacité de revenir un jour à son plus haut niveau, lui dont le contrat avec les Reds expire en fin d’année. À ces trois hommes, il faut ajouter Dean Wilson, touché à l’épaule dès A1 et absent sur les deux premières épreuves. Justin Bogle tout juste de retour d’un crash à l’entraîneme­nt et très vite touché à l’humérus et au dos. Josh Grant et Cooper Webb tous les deux victimes d’une fracture du tibia. Le premier a quitté le championna­t après six courses, le second au soir de Minneapoli­s. S’il ne s’est pas blessé, Brock Tickle n’a pas terminé le championna­t non plus. Contrôlé positif à San Diego, suspendu provisoire­ment par la FIM à partir de Minneapoli­s, l’officiel KTM Red Bull s’est retrouvé dans une position très délicate… Les suites de cette affaire seront connues dans les prochaines semaines. Pour conclure sur une note positive, saluons les deux saisons solides de Blake Baggett (cinq podiums) et Weston Peick qui terminent quatrième et sixième du classement final, rendezvous en 2019 !

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Vice-champion 450 SX, Marvin Musquin est passé tout proche d’un premier titre chez les gros bras !
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Des podiums, une quatrième place finale, Blake Baggett a signé sa plus belle saison en 450 SX.
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Cinquième du championna­t, Justin Brayton est devenu le plus vieux vainqueur d’une finale US, quelques heures avant ses 34 ans.

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