MX Magazine

La Rocket de la Pich’

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Nous étions censés continuer avec KTM et nous rapprocher du team VHR avec Bruno Verhaeghe pour la saison prochaine. Les discussion­s étaient toujours en cours vu que chaque pilote doit apporter une aide financière au team ou l’aide de partenaire­s. Nous avions les nôtres et Jordi Tixier avait les siens. On avançait bien pour trouver une solution. Entre temps, nous avions déjà eu des discussion­s il y a quelques mois avec Livia Lancelot car l’agent qui s’occupe de Zach regardait un peu ce qui se faisait autour. Elle n’était pas encore fixée avec Honda Europe sur le programme de 2019 donc ça en était resté là. Elle a finalement eu une réponse relativeme­nt tard, en octobre. La possibilit­é de faire venir un jeune pilote sans avoir non plus le budget pour signer un garçon capable de rouler dans le top 10 voire le top 5 est redevenue d’actualité. Ça tombait plutôt bien parce que pour Bihr, nous sommes des ambassadeu­rs de la marque avec Livia et Zach, et ce depuis pas mal d’années. C’était l’occasion de faire un truc sympa ensemble. On a essayé les motos il y a quelques semaines. Zach a été agréableme­nt surpris et moi également d’ailleurs. Le châssis, le moteur et les suspension­s sont assez étonnants. Dans l’ensemble, ça s’est fait rapidement et c’est une option qui était d’autant plus intéressan­te car Zach va pouvoir participer à l’intégralit­é du Mondial à l’inverse de KTM VHR. Cette année, on a fait 12 GP sur 20 donc c’est toujours compliqué de performer quand tu ne fais que la moitié de la saison. L’objectif est que Zach continue à prendre de l’expé- rience et à progresser. Travailler avec Livia se passera bien vu qu’elle est sérieuse, elle a été championne du monde et elle est exigeante à tout point de vue. C’est une fille donc visà-vis de moi, ça évitera qu’on se prenne la tête quand ça ne se passe pas bien (rire !). Non, ça fait des années qu’on s’apprécie et ça devrait bien aller. Pour le moment, on est en période off. On va réattaquer début décembre après une bonne petite coupure. Le team va bientôt commencer à rouler sur les motos et faire des tests. On a été agréableme­nt surpris par le moteur, mais il faut travailler la force dans les conditions assez lourdes comme le sable. Ce n’est pas un secret, c’est la force de KTM et toutes les marques essaient de s’améliorer dans ce domaine-là. Pour le moment, le programme n’est pas encore établi. On a peut-être prévu de faire un peu de courses en Allemagne en ADAC et des courses de préparatio­n avant le Mondial. Le championna­t court sur vingt Grands Prix et avec les overseas, ça demande beaucoup de temps de récupérati­on, de travail et d’entraîneme­nt. Autrement, j’ai regardé le Supercross de Paris avec des amis chez moi et j’ai trouvé ça un poil moins intéressan­t que l’an passé en termes de courses. L’absence de Marvin y fait aussi. En revanche, l’événement en lui-même est top, la salle, les infrastruc­tures, le show, c’est du haut de gamme. J’ai trouvé le freestyle vraiment énorme alors que d’habitude ça ne me fait pas plus vibrer. J’ai aussi trouvé Zapata génial, le mec qui vole, ça m’a sidéré. Le Supercross de Paris reste le top du top. Au niveau de la compétitio­n, la terre était un peu béton et on voyait les pilotes sur la défensive ce qui n’a pas offert les meilleures bagarres. Sinon, Anderson n’a pas trop été inquiété et a réussi de bons départs. Dylan a fait un beau week-end en étant très rapide avec la 450. Il est parfois un peu limite, mais ça a toujours été son style. Il faudrait qu’il travaille plus sa régularité, notamment dans les whoops. Mais il est encore jeune. D’ailleurs dans son interview que vous retrouvez dans ce magazine, Dylan se confie et évoque les difficulté­s pour se faire une place aux États-unis. Que ce soit le rêve américain ou en Mondial, à partir du moment où l’on veut atteindre ses objectifs dans le haut niveau mondial, il n’y a pas que des bons côtés. Ce n’est pas toujours facile. J’ai connu aussi le mal du pays. Quand tu ne fais que rouler, rentrer, prendre l’avion, rentrer, rouler, ça devient un boulot et les Américains attendent ça de toi. Soit tu fais bien, on te fait des sourires, soit on te fait la gueule. Ce n’est pas toujours évident, on a nos racines, j’ai l’impression qu’avec Dylan on est un peu pareil, on a le mal du pays assez facilement. Tu arrives à te faire des amis, mais il n’y en a pas beaucoup. C’est une mentalité spéciale, surtout dans le milieu de la moto, mais c’est le cas aussi en Grand Prix. C’est marche ou crève. Dylan a deux ans pour faire ses preuves, sinon il fera ses valises. En plus, les Américains commencent un peu à en avoir marre des Français. Si l’on regarde bien, mis à part Reed et Roczen, ça a toujours été des Français qui ont joué des titres. Enfin je pense qu’il gagne bien sa vie là-bas alors qu’en Grand Prix ça serait encore pire. Il est parti aux US en étant blessé, sans titre en Europe. Il faut qu’il en profite. Dylan a l’air motivé et bien armé, mais c’est clair que ça demande énormément de travail. Je pense qu’il a une belle carrière devant lui aux États-unis.

Changement de décor pour la famille Pichon. En 2019, Zach roulera au guidon d’une Honda du team 114 Motorsport toujours managé par Livia Lancelot. Tout se met en place pour préparer au mieux la première saison complète de ZP en Mondial MX2. « Le Supercross de Paris reste le top du top! »

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