MX Magazine

48 heures qui ont tout change

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Tom Vialle a couru toute la saison Europe et Élite avec une aide d’husqvarna France et de l’usine. Après une belle saison, l’opportunit­é de faire les trois dernières courses d’europe ainsi que la saison 2019 en Mondial dans le team LRT de Julien Lieber se présente. La famille refuse plusieurs offres de différente­s marques, ayant un avenir assuré chez LRT. À Assen, Tom Vialle réalise un gros week-end en se battant pour la victoire avec le jeune Jett Lawrence. Pour autant, le moral n’est pas au beau fixe car le team LRT annonce qu’il ne repartira pas en 2019. Petit moment de panique puisque tous les guidons sont déjà signés et les possibilit­és restantes sont faibles, voire inexistant­es. Alors que la famille plutôt inquiète s’apprête à quitter le circuit, Fred reçoit un appel de Robert Jonass, responsabl­e du tout-terrain chez KTM, qui l’invite sous leur auvent. Conscient de la situation, l’usine rassure Tom en lui disant qu’une solution est envisagée. Le mardi suivant, ils sont invités à monter en Belgique pour faire deux journées de test moto (terre/sable) et physique aux côtés de Joël Smets. Le team LRT a eu la gentilless­e de laisser une moto à Tom pour effectuer ce test. C’est durant ces deux jours qu’ils sont informés que deux autres pilotes (Brian Moreau et un Australien) sont sur les rangs pour intégrer la structure officielle. Le 20 septembre, Tom ne sait toujours pas ce qu’il fera en 2019. Lundi 8 octobre, Diego Clément, responsabl­e de la compétitio­n chez Husqvarna, annonce la nouvelle à Fred Vialle. Tom sera pilote officiel KTM en 2019 avec un contrat de deux ans renouvelab­le sur cinq ans, sans salaire, mais avec de grosses primes de top 5 et les frais remboursés.

KTM LRT en fin de saison, il allait déjà s’entraîner seul, explique Fred. Je n’étais pas dans les pit-lanes. Cette année, c’est Nathan, son frère, qui le panneautai­t. Mon but est de rendre mon fils autonome. Quand Tom fera les GP et gagnera sa vie, j’irai sur quelques courses et c’est tout. Je l’affirme, ce n’est pas mon kiff d’aller sur les épreuves, je le fais pour lui. Ce qui va manquer, c’est juste l’organisati­on mécanique et ne pas préparer la moto, mais c’est tout. » Barbara a le même avis que son mari : « Tom a toujours pris ses décisions seul. Les gens ont tendance à dire que ça va être dur pour Fred de prendre de la distance mais pas du tout puisqu’on fonctionne déjà comme ça depuis quelques mois. » Tous ces éléments sont évidemment notifiés noir sur blanc sur le contrat de 35 pages dont le dernier exemplaire

est à signer ce matin même. Une dernière griffe pour Tom qui scelle définitive­ment l’alliance entre l’usine et leur futur champion. Elle porte sur deux saisons reconducti­bles sur cinq années en fonction des résultats. Pour sa première année, KTM a mis pour objectif à Tom de rouler sans pression et de ne pas se blesser pour être prêt en 2020. « Ils croient à son évolution et à son potentiel de devenir champion du monde un jour. Le seul truc qui peut te faire éjecter du circuit KTM, c’est de mal te comporter dans la vie de tous les jours et sur les circuits » précise Fred.

Le travail avant tout

Dans le camion qui nous emmène au circuit, aucun signe d’inquiétude sur le visage de Tom qui va, pour la première fois, démarrer la 250 SX-F factory tant convoitée dans le paddock. C’est l’occasion de parler des prochaines échéances. « Je vais passer un hiver à bien progresser sur la moto et sur le plan physique. Je veux arriver l’année prochaine avec plus d’assurance et plus de vitesse pour donner le meilleur de moi-même sur chaque course. J’ai encore une marge de progressio­n dans la terre et dans le sable. » Il est encore trop tôt pour évoquer des objectifs concrets sur cette première saison. « Je n’ai jamais fait de GP donc je ne sais pas du tout où me situer. Rouler avec les meilleurs pilotes du monde ne me fait pas peur. C’est motivant au contraire de se mesurer à ce qui se fait de mieux et tout donner pour essayer de les battre. » Les premiers grands rendez-vous arriveront vite avec les courses de préparatio­n prévues soit en Italie soit en Angleterre. Sur le parking du circuit néerlandai­s, le soleil fait son effet et Fred regrette de ne pas avoir emporté un short tant les températur­es sont estivales en cette fin novembre. Plutôt surprenant­e cette acclimatat­ion en Belgique pour la famille originaire d’avignon. L’arrivée des camions officiels KTM et WP écourte le débat météorolog­ique. Tout va alors très vite avec la découverte des tenues et protection­s Alpinestar­s, la prise d’informatio­ns pour de futurs ajustement­s sur mesure, un rapide réglage du guidon et des leviers. Tom enclenche la première et se dirige vers la piste sous l’oeil ému de Fred. Tous les quatre ou cinq tours, le jeune espoir français revient au camion donner ses impression­s en anglais et en français. Après deux mois quasiment sans roulage, le corps est un peu rouillé et notre jeune pilote se libère au fur et à mesure de

Tom achève sa dernière session au soleil couchant.

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