MX Magazine

La Rocket de la Pich’

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« Prado n’aura pas forcément d’adversaire­s à sa hauteur. »

Mickaël Pichon nous livre sa dernière chronique en cette période hivernale que l’on sait ô combien importante pour les pilotes. Sébastien Tortelli est venu rouler avec la famille alors que Zach entame sa préparatio­n avec le team 114. On n’oublie pas non plus le SX US et les GP sur lesquels Micka garde un oeil avisé.

Salut à tous. Depuis le mois dernier, les choses se mettent progressiv­ement en place avec le team Honda 114. Zach a fait un bon break fin novembre en pratiquant d’autres sports comme du foot dans son village. Ça lui a fait du bien. On a repris plus sérieuseme­nt le roulage et le physique début décembre. Sébastien Tortelli et Benoît Paturel sont venus chez nous pour rouler et tout se passe bien. On a toujours été proches avec Séb et l’on essaie de se voir régulièrem­ent. Pour 2019, on va d’ailleurs mettre notre structure à dispositio­n pour son jeune pilote israélien qui va tenter de se qualifier sur l’europe 125. De notre côté, on prend notre temps, car même si les courses de préparatio­n sont fin janvier, les premiers GP ne sont qu’en mars. Il faut savoir s’entraîner correcteme­nt. Les choses sérieuses vont débuter en janvier où il faut se servir des épreuves de préparatio­n pour peaufiner la moto et se régler soi-même. L’entraîneme­nt n’est jamais facile durant cette période car il faut trouver le bon réglage. On a tendance à toujours vouloir s’entraîner comme des fous et l’on arrive en début de saison sans envie. C’est important d’écouter son corps. Pour ma part, j’ai mis du temps à trouver ce bon dosage car lorsque j’étais en Europe avant de partir aux US, on roulait toute l’année entre les GP et les supercross. L’hiver était d’ailleurs davantage une période de récupérati­on que de préparatio­n. Aux États-unis, c’était pareil, on roulait douze mois sur douze avec les courses là-bas et en Europe. Quand je suis rentré en France, j’ai pu travailler sur le foncier avec plus de temps l’hiver et surtout faire d’autres sports à côté. C’est une période importante de la saison et il ne faut pas faire n’importe quoi. Il m’est arrivé de trop en faire et j’étais sur les rotules à l’entame du championna­t. Aujourd’hui, avec l’expérience et les entraîneur­s, il est plus rare de se tromper. Il est essentiel de garder du jus et de l’envie. Ensuite, on parle du physique, mais il faut aussi travailler la vitesse. Pour Cairoli ou Herlings, elle est déjà là, mais pour Zach, il faut à la fois être capable de faire progresser son physique tout en travaillan­t sa vitesse. C’est parfois difficile de gagner sur les deux tableaux sachant que cette année, il y a le changement de team qui implique une nouvelle moto et de nouvelles personnes. Pour parler de 2019 en Mondial MX2, je pense que Prado n’aura pas forcément d’adversaire­s à sa hauteur. C’est un pilote d’exception qui place la barre très haut. En MXPG, c’est différent car Herlings prend un peu plus de risques et peut s’auto-éliminer même s’il a beaucoup progressé dans ce domaine. Cairoli sera son adversaire principal. Il va se battre jusqu’au bout. Cependant on est tous passé par là… En vieillissa­nt, on peut s’améliorer mais face à des pilotes dans la force de l’âge et avec un pilotage comme Herlings, ça sera difficile pour lui sur la longueur du championna­t. Pour nos Français, ça va être compliqué. Romain Febvre a vécu quelques saisons difficiles et même s’il avait retrouvé un bon niveau avant sa blessure, il faut espérer qu’il a bien récupéré. J’espère le voir se battre pour le podium car le niveau est très homogène derrière les deux officiels KTM. Pour Gautier, ça reste l’inconnu avec la Yam et il faut attendre un petit peu pour se faire une idée. À côté de ça, le supercross est dans les starting-blocks. Ça va être une saison encore assez folle. Le championna­t va se jouer entre Anderson, Musquin et Tomac. J’ai du mal à croire en Roczen qui est moins incisif depuis ses blessures, mais j’espère me tromper. On espère tous voir Marvin aller chercher ce titre qu’il mérite. David Vuillemin à ses côtés ne peut être que bénéfique pour la saison. C’est toujours bien d’avoir un oeil extérieur. À mon époque, j’aurais bien aimé avoir un pilote d’expérience avec moi, c’est un atout supplément­aire. DV va lui apporter des solutions quand c’est compliqué ou le perfection­ner dans les whoops, son point faible. Ça fait très longtemps que l’on n’a pas eu deux pilotes français capables de jouer la victoire dans chaque catégorie. Dylan Ferrandis doit faire une grosse saison régulière en évitant les chutes pour montrer son potentiel car nul doute, il est bien là. Pour conclure, j’ai été très heureux de partager nos aventures et ma passion tout au long de l’année avec les lecteurs de MX Magazine, merci à vous.

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