Futur proche
En matière de déplacements individuels, la révolution électrique est en marche . On le savait déjà mais cela se confirme avec les annonces successives des constructeurs et de notre ministre de la Transition Écologique. La direction de la marque suédoise Volvo a fait un communiqué le 4 juillet dernier dans lequel elle s’engage à ne produire que des voitures à moteur hybride ou 100% électrique à partir de 2019 ! Le même jour, Nicolas Hulot déclare viser la fin de la vente des voitures à essence et diesel d’ici à l’horizon 2040. Autant dire demain ! Impossible d’imaginer que cette perspective ambitieuse puisse être ignorée par nos constructeurs de bateaux. Pour le moment, rien ne bouge ou si peu. Le sujet est même quasiment tabou car mis à part quelques constructeurs de yachts hybrides de plus de 30 mètres, le sujet n’a pas l’air d’intéresser grand monde. Comme Tesla ou Toyota au début des années 2000, la marque Greenline, pionnière de l’électrique, fait pour le moment cavalier seul. Sur le segment du petit habitable, le constructeur produit depuis maintenant bientôt neuf ans une gamme d’unités à moteur hybride qui semblent tout à fait fiables si l’on en croit les chiffres. Plusieurs dizaines de Greenline 33 ou 40 se sont en effet vendues à travers le monde, en particulier dans les pays du nord de l’Europe où les questions environnementales concernant la navigation sur lac sont
« La marque Greenline, pionnière de la motorisation hybride, est le seul chantier qui s’intéresse pour le moment à la question. »
particulièrement prégnantes. Force est de reconnaître que nous en sommes encore au tout début d’une aventure qui, compte tenu des performances, semble encore en phase d’expérimentation. Le hasard a voulu que nous essayions à quelques mois d’intervalle une Tesla Model S, summum de la technologie électrique sur route et le nouveau Greenline 39 équipé d’un 220 ch Volvo et d’un moteur électrique Mahle. La confrontation est évidemment dévastatrice pour la version bateau équipé d’un moteur de 10 kW quand la voiture dispose d’une puissance dix fois supérieure. Capable de filer à plus de 100 km/h en 2,7 secondes, la Tesla s’appuie désormais sur une autonomie réelle supérieure à 500 km à vitesse moyenne. Le Greenline navigue quant à lui à presque 6 noeuds, soit 10 km/h environ. Son autonomie à ce rythme n’excède guère une heure trente. On aimerait mieux, mais ce n’est déjà pas si mal. Caboter en silence, même à faible vitesse dans une baie protégée, sur un canal ou une marina est une expérience beaucoup plus excitante qu’on ne se l’imagine. C’est en tout cas l’amorce d’un futur proche où l’on sera obligé de naviguer à l’électrique sur le canal du Midi ou aux abords des réserves naturelles des Calanques de Marseille ou de Port-Cros. Greenline, c’est sûr, est sur la bonne voie.