BATEAUX À FOILS Luxe & technologie avancée
Effleurer la surface, pour se libérer du milieu liquide et de la résistance qu'il oppose à l'avancement, est un vieux rêve dont les hommes et principalement les militaires se sont accomodés depuis le début du vingtième siècle. Les foils ont connu leurs heures de gloire puis sont tombés en désuétude avant faire un retour en force avec la voile de compétition et notamment la Coupe de l'America. Les compétiteurs du Vendée Globe se sont engouffrés dans leur sillage, suivis par les Ultimes, ces trimarans de course géants. Pour le motonautisme de plaisance, les foils sont encore embryonnaires, mais trois acteurs très différents ont développé chacun un concept de foils pour faire voler un bateau à moteur : Enata et son Foiler, Princess et le R 35, et SEAir avec des semi-rigides. Leur point com- mun est l'utilisation du carbone très résistant et léger sans lequel rien ne serait possible, et des logiciels de calculs qui définissent la forme des foils et celle des bateaux. Mais ces deux éléments ne sont que matière et outil, et voler demande des heures de tests et d'essais. Parmi les trois foilers présents à Cannes, seul SEAir était opéra- tionnel, le foiler de Enata rencontrait des problèmes de maintenance et le R 35 de Princess ne devait pas naviguer avant d’être parfaitement au point. Chacun de ces prototypes, dans le secret de leurs ateliers respectifs, a déjà démontré sa capacité à voler, mais ils prouvent aussi que la route est encore longue.