LINSSEN 45.0 SEDAN Les atouts du classicisme
Avec son nouveau 45.0, le constructeur hollandais, spécialisé dans les trawlers en acier, poursuit le renouvellement de sa gamme phare.
La nouvelle série s’agrandit. Après le lancement l’an dernier des 40.0 et 35.0, Linssen a présenté cet été deux nouveaux modèles venant renouveler son offre. Aux côtés du 30.0, son plus petit bateau en catalogue, le constructeur hollandais a mis à l’eau un très séduisant 45.0, qui vient remplacer le très populaire Grand Sturdy 45.9. Construite par l’une des références européennes en matière de trawler en acier, cette unité de près de 14 m, homologuée en catégorie B, fait une nouvelle fois la démonstration que le chantier conçoit, en plus de ses modèles fluviaux, de vrais bateaux de voyage parés pour le large. En bon Linssen, le 45.0 se décline en version AC, avec un poste de pilotage surélevé à l’arrière, et en version Sedan.
Un cockpit d’une belle surface
C’est dans cette dernière configuration que nous sommes allés essayer chez lui, dans les îles de Zeeland, la province la plus au sud des Pays-Bas, un modèle recélant quelques surprises. Extérieure ment, un Linssen reste toutefois un Linssen, comme en témoigne
la présence d’une grosse bourlingue, d’un mât situé devant la timonerie ou encore d’une longue casquette, pourvue d’un système d’évacuation des eaux de pluie, qui protège l’intégralité du cockpit. Celui-ci, auquel on accède par le biais d’un portillon arrière central, ne manque pas d’impressionner par sa surface...Revêtu de teck en version standard, on y trouve à l’arrière une vaste banquette en L entourant deux tables à rabat permettant de mettre en place un agréable espace repas. À l’aplomb des contours de la casquette se trouve une délimitation à hauteur de genoux, toujours en acier, offrant une protection supplémentaire et permettant d’abriter totalement le cockpit des intempéries grâce à une toile cristal. Des passages latéraux donnent accès aux passavants symétriques, qui permettent de rallier l’avant du bateau en toute sécurité.
Conçu pour le long cours
On notera au passage que le toit de la timonerie accueille, toujours en version standard, deux panneaux solaires d’une puissance totale de 500 Watts. Ceux-ci permettent de charger 80% des batteries de servitude et 20% des batteries de démarrage. C’est néanmoins en entrant dans la timonerie du 45.0 que l’on réalise à quel point ce bateau a été conçu pour le voyage. Une fois passé la baie vitrée arrière qui, ouverte en grand, permet de faire communiquer le cockpit et la timonerie, on note que la lumière naturelle inonde littéralement l’intérieur par le biais de larges ouvertures latérales. Les boiseries en okoumé et en merisier apportent de leur côté une touche aussi classique qu’élégante aux aménagements. Face au salon – convertible en un couchage double – qui occupe l’espace arrière bâbord, une tablette dépliable accompagnée de deux assises offre un agréable espace pour prendre un café. Cela tombe bien, Linssen a prévu juste à côté un ingénieux petit meuble optionnel abritant une machine à expresso et un service à café. Dans la partie tribord avant de la timonerie, la cuisine en U dispose d’un beau plan de travail et bénéficie directement de la lumière du parebrise. Le chantier laisse le choix entre des brûleurs à gaz et des
plaques à induction, en plus du réfrigérateur et du four. Soulignons également la possibilité d’opter pour une ouverture avant permettant d’aérer facilement. La principale nouveauté de ce modèle est néanmoins à aller chercher du côté du poste de pilotage. Déporté sur bâbord, celui-ci devance en effet une confortable banquette dédiée au barreur et à un passager, qui peut être déplacée dans les deux sens, d’avant en arrière et de gauche à droite. On peut ainsi accéder à la porte latérale à ouverture
électrique, sans perdre de place entre le salon et le poste de barre. D’une grande simplicité, la manipulation s’effectue en un tour de main. Classique, le poste de barre est pourvu d’une grande barre à roue et l’inclinaison du traceur offre une excellente lisibilité. Les deux échelons de la descente mènent à un couloir desservant deux cabines et autant de salles de bain. La cabine principale occupe la pointe avant du bateau. Confortable et pratique, elle comprend un lit en îlot et de grands rangements. Son aspect est des plus cosy avec ses boiseries et ses vaigrages blanc cassé. Précisons que cette
cabine dispose d’une salle d’eau, avec un cabinet de toilette, et d’une grande douche. La cabine latérale abrite de son côté des lits jumeaux. Elle fait face à une salle de bain fonctionnelle en dépit des dimensions réduites. Conçu pour partir confortablement en croisière à quatre personnes, et jusqu’à six en prenant en compte les couchages du salon convertible, le 45.0 permet d’envisager de longs périples. Ses deux réservoirs de 530 litres lui offrent une autonomie plus que conséquente, avec l’assurance de parcourir près de
300 milles en naviguant à une moyenne de neuf noeuds. Pousser les manettes de gaz à bord d’un Linssen permet aussi de se souvenir à quel point le chantier excelle en matière d’insonorisation.
De bonnes capacités hauturières
Portes fermées, l’ambiance sonore demeure feutrée, en dépit du clapot auquel nous faisons face. Doté d’un faible tirant d’air pour le fluvial, le 45.0 fait aussi la démonstration de ses capacités hauturières. À plein régime, le bateau, propulsé par deux Volvo D3 développant chacun 110 chevaux, dépasse ainsi sans difficulté la barre des 10 noeuds en faisant face au vent thermique de près de 20 noeuds qui s’est levé dans l’après-midi. Un comportement rassurant avant d’entamer une croisière au long cours...