Les contrastes de ce littoral me fascinent
Notre collaborateur Camille Moirenc a photographié méthodiquement le ruban côtier de la Camargue à La Ciotat. Cette démarche artistique et originale a fait l’objet d’une exposition à Marseille, orchestrée par le Conseil départemental des Bouchesdu-Rhône.
Officiellement, la façade littorale des Bouchesdu-Rhône compte 280 kilomètres. Officieusement, ce serait plutôt 438. Tel est en tous les cas la conviction du photographe aixois Camille Moirenc qui préfère inclure dans ce chiffrage les reliefs, les anses et les moindres replis de l’étang de Berre qui communique avec la mer Méditerranée. Le nombre 438 est devenu le fil conducteur de son travail artistique consistant à photographier le littoral provençal de la Camargue au port de La Ciotat. Tout naturellement, le nombre a été repris comme intitulé de l’exposition photographique qui n’aurait jamais vu le jour sans le soutien enthousiaste du Conseil départemental des Bouches-duRhône et de sa présidente Martine Vassal. Durant l’été, plus de 700 clichés géants ont investi les cimaises d’une palissade de 438 m, aux abords de l’esplanade J4 chère aux Marseillais. L’expo s’est déroulée en effet au coeur du nouveau quartier du Mucem, qui s’étend de la tour du fort Saint-Jean jusqu’au nouveau Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. En toile de fond, la cathédrale de La Major au nord et le palais du Pharo au sud. Cet emplacement de prestige, à deux pas du VieuxPort, ne pouvait pas mieux convenir pour mettre en scène ces photos en majorité aériennes, qui illustrent la diversité de la façade maritime des Bouches-du- Rhône.
Un littoral toujours en mouvement
«Dans cette exposition, j’ai voulu dresser le “portrait” d’un littoral contrasté et haut en couleur, confie Camille Moirenc. Je suis fasciné par cette juxtaposition, sur un même territoire, d’espaces extrêmement sauvages, comme la Camargue, et de zones industrielles comme Fos-surMer. C’est à la fois inédit et intéressant de faire découvrir ces antagonismes au grand public.» Une réalité vue d’en haut qui devient artistique sous l’oeil du photographe qui prend autant de plaisir à saisir les citernes comme des ballons prêts à s’envoler à proximité des raffineries de l’étang de Berre, que les méandres aux dessins baroques du Petit Rhône. Camille Moirenc sait aussi redescendre sur terre pour partir à la rencontre des nouveaux travailleurs de la mer. Ostréiculteurs, pêcheurs de coquillages, capitaines de port,
pilotes lamaneurs, constructeurs de pointus, mettent en lumière un littoral bien vivant et en continuel mouvement.
Des (re)découvertes émouvantes
Son travail photographique, presque chirurgical, nous donne aussi l’occasion de (re)découvrir des ouvrages insoupçonnés, à l’image de ce tunnel canal fluviomaritime qui faisait la jonction entre l’étang de Berre et le nord de la rade de Marseille. Si l'exposition 438’ a pris fin le 30 septembre dernier, elle se prolonge indirectement dans la galerie de Camille Moirenc à Aix-en-Provence. ● Contact www.camille-moirenc.com