Bien choisir son gilet gonflable
Voici les clefs qui permettent de comprendre la nomenclature d‘un gilet gonflable pour choisir en connaissance de cause.
Quelle flottabilité, quel modèle choisir ? Ces dernières années, le gilet de sauvetage automatique est devenu un équipement sophistiqué, où le confort et l’esthétique comptent presque autant que sa fiabilité. Texte Paul Gury avec Michel Luizet - Photos François Van Malleghem
Même si on la trouve encore à bord des bateaux de location ou dans le fond de cale du vieux daycruiser du grandpère, l’encombrante brassière de sécurité en mousse à flottabilité permanente apparaît aujourd’hui comme un vieux souvenir. Les comptoirs de la mer ou les catalogues de shipchandlers les proposent toujours pour une somme modique. Bien utile en dépannage pour atteindre le quota réglementaire de gilets lors d’une sortie estivale où l’on fait le plein d’enfants et d’invités surprises. Cette brassière rustique répond toujours aux exigences d’une réglementation en vigueur qui ignore les aspects esthétiques ou pratiques. Aujourd’hui, les gilets dits automatiques ont pris la relève. Leur performance se juge autant sur le pont pour leur discrétion et leur légèreté que dans l’eau pour leur efficacité à maintenir un naufragé à flot sur le dos. L’approche de la sécurité en mer a évolué si bien que porter un tel gilet en mer dès que l’on met le pied sur son bateau devrait deve- nir un réflexe. C’est le cas en Grande-Bretagne ou aux EtatsUnis, où le port de la brassière automatique est entré dans les moeurs de la plupart des motonautes.
En fonction du type de navigation
Les plaisanciers français y viennent eux aussi, progressivement. Choisir le bon gilet autogonflant , c’est comme choisir le bon casque de ski. Le programme de navigation détermine votre sélection. Si vous voguez à moins de deux milles d’un abri comme en dériveur, à bord d’engins de plage type paddle ou dans le cadre d’une régate
inshore, votre gilet devra faire 50 newtons au minimum. Dans ce cas, il s’agit d’un équipement d’aide à la flottabilité : il doit maintenir les voies respiratoires hors de l’eau pour un porteur conscient sachant nager. Ces gilets de sauvetage n’assurent pas le retournement et ne peuvent être prescrits aux enfants de moins de 30 kg. Pour une navigation entre deux et six milles, la réglementation impose des gilets de sauvetage de 100 newtons, qui autorisent le retournement tout en permettant à une personne inconsciente d’avoir la tête hors de l’eau.
Respect des normes en vigueur
En croisière hauturière, le gilet de 150 newtons minimum s’impose. En principe, ce modèle doit garantir un retournement au mieux en cinq secondes, soutenir la tête de l’homme à la mer sur les côtés et vers l’arrière. Les principales marques disposent aussi de produits p pouvant aller jusqu’à 300 newtons pour coller à la norme européenne. Celle-ci garantit le re-
tournement d’un individu même équipé de vêtements lourds. Reste à déterminer la taille et surtout la flottabilité réelle de votre futur achat en fonction de votre masse corporelle. Pour cela, il est recommandé de se rapporter aux normes en vigueur (le marquage CE et ISO 12402-4), facilement visibles sur l’étiquette de chaque modèle de gilet. On y retrouve la catégorie en newtons (50, 100 ou 150 N), – elle fera office de preuve du respect de la loi en cas de contrôle par les Affaires maritimes – rapportée à un poids maximal. C’est lui qui détermine la flottabilité réelle de votre gilet. Une brassière estampillée 150 N concerne les individus dont le poids dépasse les 70 kg. C’est aujourd’hui le modèle le plus répandu, autant privilégié pour la navigation côtière qu’hauturière. Notez qu’il est impératif d’essayer le gilet avant de repartir avec. N’hésitez pas à le porter en magasin avec des vêtements en dessous car vous le porterez ajusté et sur une tenue de mer.
Une ergonomie bien étudiée
Anatomiquement très proches, les modèles des fabricants vont aussi se répartir dans différentes familles – côtier, hauturier – en fonction de leur ergonomie et de leurs équipements. Les gilets côtiers adoptent généralement une
coupe mi-longue avec un pou- mon plié de telle sorte que le boudin est véritablement aplati. Une fois portés, ces gilets basiques se font très vite oublier. Cette sensation de légèreté est renforcée sur les modèles dont la partie arrière (le col) retombe largement derrière les épaules. Une ergonomie qui a l’avantage de mieux répartir le poids du gilet sur les épaules en dégageant le cou. Enfin, les gilets