• Botnia Targa 46
Plus grand, plus beau, plus performant, le nouveau navire amiral du chantier finlandais prouve qu’un timonier peut tutoyer les 15 m sans rien perdre de ses qualités passepartout. Du grand art !
Il n’est un secret pour personne que Botnia Marin aime soigner sa clientèle. Audelà des carènes de ses timoniers, réputées pour leur aisance à affronter les mers formées, le constructeur finlandais met un point d’honneur à répondre aux plus près des demandes de ses clients. «Vous savez, il n’y a pas un Targa qui ressemble à un autre Targa», nous glissait, la veille de notre essai, Robert Carpelan, le directeur du chantier. Ce Targa 46, le plus grand modèle jamais mis à l’eau par la marque, est certainement la meilleure illustration possible de cette réputation flatteuse. C’est en effet parce qu’un propriétaire suédois d’un Targa 44 souhaitait un modèle légèrement plus grand, que le constructeur, installé sur les rives du golfe de Botnie, a donné naissance à ce timonier king size.
Une version trois cabines
Au départ, les équipes du chantier ne savaient pas si ce bateau, baptisé à l’époque «Targa 46 Custom», ne serait construit qu’à un seul exemplaire ou s’il rejoindrait à terme le prestigieux catalogue maison. Deux ans plus tard, avec une vingtaine d’exemplaires vendus, la réponse est assez claire... En découvrant le Targa 46 chez lui, en Finlande, dans le cadre grandiose de l’archipel de Turku, difficile de ne pas être impressionné. Sans perdre à l’esprit que nous sommes finalement à bord d’une version quelque peu body buildée du Targa 44, ce nouveau navire amiral en impose. Par sa silhouette d’abord. Fidèle à l’esprit maison avec son pare-brise inversé et sa haute étrave ultra protectrice, sa taille lui confère une allure de puissance et de capacité passe-partout peu banale. Par la configuration de ses aménagements ensuite, notamment en ce qui concerne le pont inférieur. Le bateau est en effet proposé dans une version trois cabines, chacune disposant d’un accès privatif ! En ce qui concerne le pont supérieur, les acheteurs d’un Targa 46 ont plusieurs possibilités. Ceux souhaitant un plus grand cockpit que celui disponible à bord du Targa 44 peuvent choisir de le faire rallonger, ainsi que la cale moteur, de 75 cm. Les plaisanciers voulant avoir un intérieur plus spacieux peuvent de leur côté
bénéficier de 70 cm supplémentaires dans la timonerie. Une option qui permet en outre d’agrandir le fly-bridge de 20 cm. Une solution intermédiaire offre enfin la possibilité de rallonger le cockpit de 35 cm, la timonerie de 40 cm, et le fly-bridge de 50 cm, toujours par rapport aux dimensions initiales du Targa 44.
Des volumes spectaculaires
Nous l’avons vu, l’augmentation de la longueur de coque permet aussi de disposer d’une version trois cabines même si un modèle abritant deux cabines demeure bien sûr disponible. Mais quelle que soit l’option retenue, on retrouve ce style à nul autre pareil où le teck huilé règne en maître et confère aux cabines une atmosphère des plus cosy. Soulignons que le bateau abrite deux salles de bain, quel que soit le type d’aménagements retenu, celles-ci prenant place dans les cabines arrière et avant. Dans la timonerie, agrandissement oblige, l’espace de vie est tout simplement spectaculaire. Visité et essayé, dans la version avec timonerie et cockpit rallongés, le Targa 46 offre suffisamment de
volume pour faire cohabiter un grand carré, de nombreux rangements, une cuisine latérale, ainsi qu’un confortable poste de barre, au niveau duquel on trouve deux portes latérales. La présence d’une porte arrière, option quasi généralisée depuis quelques années à bord des grands modèles de la marque, apporte en outre une circulation facile et un gain de luminosité non négligeable. Précisons toutefois que les nombreuses ouvertures latérales, en plus d’un panneau zénithal situé au-dessus du poste de barre, font de toute manière très généreusement entrer la lumière.
Exceptionnel en navigation
Conçu pour offrir un bon confort au mouillage quelle que soit la saison, le Targa 46 reste un Targa et toute personne mettant le pied à bord souhaitera rapidement en avoir un ressenti barre en main. En essayant ce type de bateau, l’idéal serait naturellement des conditions de mer formée, avec un bon force 5 établi. Manque de chance, l’anticyclone taille XXL qui règne sur le nord de l’Europe lors de notre venue en aura décidé
autrement... Si le Targa 46 est disponible avec deux IPS 600, une cavalerie qui lui permet de dépasser 37 noeuds, c’est avec deux IPS 800 sous les planchers que nous quittons le quai. Parfaitement disposés, les deux D8 développant chacun 600 ch semblent n’émettre aucune vibration et se contrôlent du bout des doigts au joystick en manoeuvrant depuis le passavant tribord, le cockpit ou le fly-bridge. En croisière, le bateau navigue bien dans ses lignes entre 22 et 35 noeuds, allure à laquelle la conso horaire ne dépasse pas 180 litres. Et s’il vous vient l’envie d’aller plus vite, le Targa 46 atteint 40 noeuds en poussant les manettes en coin. Souple, d’une précision diabolique, la barre procure un sentiment peu banal de contrôle et de sécurité. Du grand art comme seul Botnia sait le faire !