• Sealine F430
Le chantier décline son modèle hard-top en une version fly-bridge séduisante, capable d’offrir sur une coque de moins de 12 mètres de long plus de cinq combinaisons d’aménagements différents. C’est la vedette familiale par excellence !
Se rendre début novembre chez Sealine pour aller tester le dernier F430 est une expérience qui réunit tous les ingrédients du voyage exotique pour des journalistes nautiques français habitués aux marinas pimpantes de la Côte d’Azur. Le chantier est implanté sur la commune de Greifswald, petite bourgade du nord de l’Allemagne avec la mer Baltique en toile de fond. Berlin est à 240 km. La frontière polonaise à moins de 50. La Poméranie, ex-province de la RDA, ne possède pas le littoral le plus glamour au monde. Pour autant Greifswald est une cité médiévale non dénuée de charme, qui a connu son heure de gloire du temps de la ligue hanséatique. C’est ici que le groupe Hanse a été fondé en 1990 juste après la chute du mur de Berlin. L’aventure a commencé par la production de voiliers puis a pris de l’ampleur après le rachat de marques à l’agonie comme Moody, Fjord ou Sea
line en 2013. Pour cette dernière, le groupe a déménagé l’outil de production d’Angleterre en Allemagne. Elle s’est vite débarrassée des modèles made in UK pour se façonner une nouvelle identité avec l’aide de designers de renom comme l’Américain Bill Dixon.
Ampleur des vitrages latéraux
La F430 débarque ainsi dans le sillage d’un modèle de 33 pieds lancé en 2014, puis d’un grand 53 pieds deux ans plus tard. Elle prend position au coeur d’un marché de la vedette à fly-bridge où la concurrence européenne – légèrement plus grande en taille il est vrai – ne manque pas. La version Coupé de la 430 a vu le jour en 2017, un an tout juste avant cette version fly qui fut dévoilée au Southampton Boat Show en septembre dernier. Seule, la présence d’un pont supérieur différencie les deux bateaux. Comme chez Prestige, on pratique chez Sealine le copier-coller pour ce qui concerne les aménagements intérieurs d’un même modèle. On découvre la vedette amarrée le long du canal conduisant au port de Greifswald. Ciel de plomb et vent soutenu qui
glace les os. La petite cohorte de rédacteurs nautiques se réfugie à l’intérieur. L’entrée s’effectue sur une demi-largeur du fait de la spacieuse cuisine en U, dont une partie du plan de travail s’ouvre sur le cockpit grâce à une vitre basculante. On apprécie ce dispositif astucieux qui fait penser au Greenline 40. L’ampleur des vitrages latéraux à bord de la F530 était impressionnante. Celle de la benjamine l’est tout autant. Les hublots descendent jusqu’au ras des passavants. L’agencement de la timonerie est plutôt original. Le sofa se cale entre la cuisine et une console renfermant l’écran plat. Sur le flanc opposé, la banquette double de pilotage est placée sur une estrade.
De multiples options d’aménagement
Celle-ci a la particularité de pivoter sur un axe de façon à présenter l’assise face au salon et d’élargir du même coup le passage vers une petite porte vitrée coulissante. Le système est malin mais les avis divergent sur sa pertinence. La position classique laisse une curieuse plateforme vide derrière le dossier
du fauteuil pilote. En outre la banquette, une fois tournée à 90°, est trop éloignée de la table pour être utilisée en tant que tel au cours d’un repas. Le traitement du pont inférieur fait pour sa part l’unanimité. Sealine multiplie les propositions d’agencement (on en compte pas moins de cinq) pour répondre à tous les cas de figure. Le client pourra opter pour un trois cabines deux salles de bain ou deux cabines et deux salles de bain. Cette dernière version était celle du bateau de l’essai et c’est sans conteste notre préférée.
Grande capacité de rangements
La suite arrière traversante est somptueuse, avec de très beaux volumes pour une coque de seulement 11,73 m de long. C’est ce qui justifie les différences de niveaux marqués pour le plancher de la timonerie. Tout est histoire de compromis. La cabine avant n’est pas en reste. La profusion de hublots, dont un frontal, offre à cet espace une clarté inédite. En termes de capacité de rangements, Sealine se montre très généreux, chose devenue rare chez ses compétiteurs présents sur ce segment de taille. On retrouve beaucoup de coffres sous le plancher de la timonerie ou dans les cabines. La clim Dometic (en option) est nichée sous l’escalier menant aux cabines. Bien vu. Un rapide tour extérieur permet d’apprécier le confort du cockpit mais surtout l’ergonomie de la plage avant et du dispositif de mouillage. Quelques coussins fixés sur la pointe permettent de créer un étonnant salon de pont. Le fly, quant à lui, bénéficie d’un aména
gement de bon standing, classique et plutôt compact. Il faudra néanmoins faire preuve de prudence. La faible hauteur de la ceinture de protection peut surprendre à certains endroits. De même, si la montée de fly s’effectue facilement, la descente n’est pas tout confort, l’échelle étant manifestement trop raide. Contact. Démarrage des moteurs. On quitte le port avec les essuie-glaces fonctionnant à plein régime. On se fait surprendre dès la sortie du chenal par un clapot court et haché. La poignée des gaz est à main gauche. On s’y habitue vite. On aimerait
se rapprocher de la barre mais le siège n’est pas réglable. Equipé de 2 x 435 ch Volvo en pods IPS 600 (option), le bateau se montre vif et maniable entre 18 et 30 noeuds, la vitesse maxi réalisée lors de notre sortie. Avec la même mécanique, nos collègues britanniques ont atteint chez eux les 32 noeuds. Les conditions météo ont certainement joué. Toujours est-il que le rendement en croisière est conforme aux attentes : 110 litres/heure à 20 noeuds. Les nouveaux flaps à lames automatiques HydrotabQuick n’étaient pas connectés. Leur absence se fait sentir sur la phase de prédéjaugeage entre 10 et 16 noeuds, où le bateau a une légère tendance à naviguer «sur le cul».
Timonerie très lumineuse
Sealine offre enfin deux autres formules moteur Volvo : l’une en prix d’appel avec de l’IPS 400 (2 x 300 ch) sans joystick, un peu juste selon nous, l’autre en solution intermédiaire avec 2 x 370 chevaux IPS 500 plus joystick pour environ 33 000 euros en sus du tarif de base. En termes de prix justement, la Sealine 430 version Fly se hisse au niveau de la Prestige 460. La marque met l’accent sur son large choix d’agencements du pont inférieur. Ses spectaculaires vitrages de timonerie font désormais partie de l'ADN de la gamme. C'est le marqueur fort d’une vedette bien finie, au look moderne, qui témoigne d’une vraie personnalité.