• Tiara Sport 38 LS
Le chantier du Michigan développe pour la première fois un modèle à transmission hors-bord de 38 pieds qui séduit au premier regard.
Parmi les nombreux Sport Boat hors-bord qui ont vu le jour ces derniers mois aux Etats-Unis, le Tiara Sport 38 LS est selon nous le plus réussi. Avec la montée en puissance des gros horsbord et une demande de la clientèle aux allures de déferlantes, tous les grands spécialistes de la vedette open ont compris qu’une partie de leur avenir commercial devait passer par le développement de modèles «weekender» de 10 à 12 mètres à
programme multiple. Ils doivent être capables 1/ d’offrir des aménagements intérieurs spacieux, 2/ de disposer d’un plan de pont où le moindre centimètre carré est exploité, et 3/ d’être équipés d’une transmission hors-bord, évidemment, pour sa maintenance simplifiée et son potentiel sportif. Tiara remplit toutes les cases et fait même mieux en inventant un cockpit modulable où table et banquette en U peuvent tourner sur eux-mêmes de 180°. Comme pour le Sea Ray Sundancer 350 Coupé, le passavant bâbord est plus ou moins condamné. Tout se passe sur le flanc tribord où les passagers peuvent facilement accéder au superbe bow-rider. Pour le reste, Tiara conserve le principe classique de la console cuisine/frigo qui intègre trois fauteuils pilote surélevés. La cabine se contente d’un lit double et d’une grande salle de bain indépendante. Rangements et finition impeccable sont aussi au rendez-vous. Ce cahier des charges n’a rien d’évident pour un constructeur comme Tiara qui ne produisait jusqu’à présent que des vedettes in board, de préférence en ligne d’arbre. Ce constructeur des grands lacs, installé depuis toujours dans le Michigan, est l’une des dernières marques de renom américaine à ne pas avoir changé de mains depuis sa fondation au milieu des années 1970. C’est une véritable affaire familiale avec à sa tête Tom Slikkers, qui a succédé à son père Leon Slikkers, l’entrepreneur à l’origine de Tiara. Le chantier a bâti sa réputation sur la qualité irrépro
chable de ses vedettes hard-top, le plus souvent de 30 à 50 pieds. Est-ce que les commandes sur ce segment traditionnel ont commencé à se contracter en dépit du dynamisme économique de ces dernières années ? Toujours est-il que Tom et ses équipes ont pris les devants. Ils ont planché sur une nouvelle gamme de vedettes hors-bord (quatre modèles programmés de 34 à 42 pieds), dont le fameux Sport 38 LS, dévoilé au Miami Boat Show 2018, est le premier exemplaire. Un an plus tard, on retrouve le bateau à l’eau prêt pour des essais. Le constructeur a été sollicité par le fabricant de hors-bord Seven Marine afin que le Sport 38 LS, affublé d’une paire de 527 ch, serve d’unité de démonstration, le temps du salon. Créé en 2011 par des anciens ingénieurs de Mercury, Seven Marine a pris le parti de se concentrer sur les très grosses cylindrées développant des puissances de plus de 500 ch. Un véritable défi technologique pour cette start-up qui est encore un petit poucet dans un milieu dominé par des firmes mastodontes. Reprise il y a deux ans par Volvo, la marque a désormais les moyens commerciaux et les appuis financiers pour augmenter sa notoriété. L’association Seven Marine/Tiara fonctionne on ne peut mieux. Le constructeur est parvenu à intégrer joliment les deux V8 de 527 ch chacun. Le bateau ne manque pas de style avec son
hard-top profilé et son arrière très incliné. Aux commandes, Dave Wilson, ingénieur testeur, est calé au fond de son fauteuil pilote, la main droite sur un joystick Volvo fixé à l’extrémité de l’accoudoir central. Durant tout l’essai, le pilote ne touchera pas à la barre devant lui. Le joystick se suffit à lui-même tant pour les manoeuvres de port qu’en navigation de croisière .« La précision de pilotage est assez bluff ante, s’ enthousiasme Dave lorsqu’on lui demande si ce mode de fonctionnement n’est pas trop déstabilisant. En fait, on pilote plus détendu, surtout à vitesse élevée .» Les performances sont en outre flatteuses. 48 noeuds à plein régime pour un bateau qui accuse près de 10 tonnes sur la balance, ce n’est pas si mal. Pas mal aussi la conso qui flirte avec les 400 l/h en instantané ! Il faut décélérer autour de 30 noeuds pour obtenir un rendement plus favorable (5 litres au mille). Notons enfin qu’un montage avec une triple motorisation Yamaha (3 x 350 ch) réalise au dixième près la même vitesse de pointe pour une conso horaire similaire. Deux, c'est finalement aussi bien que trois !