• Scout 53 LXF
C’est un pas de géant que réalise ce spécialiste américain de la coque open, en lançant le spectaculaire 530 LXF équipé d’une quintuple motorisation.
Il va falloir trouver une nouvelle terminologie pour ce type de méga open surmotorisé en hors-bord mais doté également d’aménagements intérieurs dignes d’une vedette habitable de 11/12 mètres de long. Le chantier américain Scout poursuit donc son ascension vers le très haut de gamme. Il y a quatre ans, nous avions pu tester le Scout 42 LXF, grand open de 12,80 m de long, construit en infusion époxy avec renfort de fibre de carbone. En guise de cavalerie, un quadrige de Mercury 350 ch détonnant qui nous avait permis d’atteindre les 55 noeuds à plein régime. Cette année, un palier est encore franchi.
Le nouveau fleuron du constructeur de Caroline du Sud se présente comme le très grand frère du précédent modèle. Avec ses 16,50 m de long horstout, Scout opère un véritable changement de galaxie : le bateau flirte avec les 15 tonnes moteurs compris. Si le principe du pont walkaround est conservé, le 530 se distingue par un poste de pilotage façon timonerie, entièrement vitré, et prolongé sur l’arrière par un espace salon. L’ensemble est coiffé d’un interminable hard-top. Celui-ci vient s’appuyer à l’arrière sur les extrémités d’un meuble-bar flanqué, côté cockpit, de deux tabourets escamotables. L’agencement est original mais de circulation compliquée, comme si l’architecte n’avait pas bien su quoi faire d’autant d’espace libre. Le cockpit surbaissé est sous influence européenne. Il dispose en effet de pavois basculants qui permettent de créer deux belles terrasses latérales, à l’image de l’EVO 43 ou du Galeon 500. Sea Ray avait déjà initié le mouvement avec le 400 SLX. Même si le 530 LXF est dédié à la détente entre amis ou en famille, le concept open fishing cher aux plaisanciers floridiens garde ses spécificités techniques. Tangons, râteliers en bout de hard-top, vivier intégré au tableau arrière ou bacs à poissons sous le plancher simili teck sont encore présents. La plage avant aménagée en salon inversé dispose aussi d’un confortable bain de soleil adossé à la base du pare-brise. Les passavants sont quant à eux de véritables boulevards. Si les blocs moteurs sont bel et bien à l’extérieur, un tel bateau nécessite des installations techniques hors-norme. Derrière le poste de pilotage, une soute de service où l’on tient debout héberge les appareils les plus volumineux, dont un gyrostabilisateur Seakeeper 6. L’habitacle réserve une surprise de taille. Ses dimensions sont dignes d’une vedette de 40 pieds.
C’est une première sur ce segment de bateaux. Scout parvient à aménager un salon chaleureux à bâbord, prolongé sur l’avant par une cabine cloisonnée. La cabine de douche est à proximité, séparée du cabinet de toilette. Enfin, une midcabin avec lit double se glisse sous le plancher du poste de pilotage. Une croisière en famille de plusieurs jours est alors tout à fait envisageable dans cet environnement. Le 530 LXF cherche aussi plus banalement à épater les copains. La brochette de cinq hors-bord Yamaha V8 425 XTO impressionne tant par le cumul de puissance (2 225 chevaux) que par le budget que cela représente (plus de 100 000 dollars l’unité). Les performances ne déçoivent pas : 59 noeuds en pointe ! Avec la direction électrique, le pilotage s’effectue du bout des doigts. Accrochez-vous quand même bien. Ça décoiffe. A ce rythme, la conso s’envole au-delà des 700 l/h mais c’est presque anecdotique. Pour Scout qui fabrique plus de 1 000 bateaux annuels, le 530 LXF est plus qu’une vitrine de son savoir-faire. Le constructeur table sur une production de dix unités par an. A 2,5 millions de dollars hors taxe tel qu’il était présenté, le Scout 530 LXF n’est pas une mauvaise affaire...