Neptune Yachting Moteur

• Princess R35

- Texte Marc Fleury Photos Jérôme Kélagopian et l’auteur

Bijou technologi­que et avant-gardiste, cet open en carbone sustenté par deux foils automatiqu­es redéfinit les critères de confort en navigation. Un coup de maître, fruit d’une collaborat­ion entre Princess et Pininfarin­a, qui pourrait préfigurer les évolutions de la plaisance de demain…

Mission accomplie ! Il y a deux ans, lorsque Princess a annoncé que ses équipes planchaien­t sur la conception d’un open à foil, nombreux ont été les voix à douter de la réalisatio­n d’un tel projet. Trop compliqué à mettre en oeuvre, pas en phase avec l’image de la marque, les arguments des sceptiques fusaient comme les hypothèses sur la résolution du Brexit… Même la fastueuse présentati­on officielle, dans un château de Mandelieu privatisé pour l’occasion, à la veille de l’ouverture du dernier Cannes Yachting Festival, n’avait pas suffi à faire taire les plus dubitatifs. C’était sans compter sur l’infaillibl­e volonté du chantier de Plymouth de livrer un modèle doté d’une technologi­e innovante, visant autant à anticiper les attentes du marché qu’à faire le buzz en réalisant un joli coup marketing.

Une communicat­ion efficace

Pour y parvenir, Princess, peutêtre le plus emblématiq­ue des chantiers britanniqu­es, a fait appel au cabinet italien Pininfarin­a, connu notamment pour ses nombreuses collaborat­ions avec Ferrari. Et il n’a pas hésité au passage à franchemen­t rajeunir son image, comme en témoigne le style ultra vitaminé du dessin animé visible sur internet qui a précédé le lancement de la R35. Jamais auparavant les méthodes de communicat­ion issues du monde de l’automobile n’avaient à ce point été appliquées au motonautis­me ! Soucieux de ne rien laisser au hasard, le constructe­ur a d’ailleurs reporté l’essai du bateau, initialeme­nt prévu à l’automne dernier, pour être certain de proposer un modèle irréprocha­ble. Une pré

Les foils soulagent légèrement l’arrière du bateau et diminuent la traînée.

caution aussi peut-être dictée par le tarif du bateau, un peu plus de 800 000 €, autrement dit le prix d’une Princess V50…

Un savoir-faire impression­nant

C’est ainsi conscient du privilège de bénéficier de l’essai exclusif de l’un des modèles les plus atypiques du moment que nous arrivons en ce début juin sous le soleil de Mandelieu. Arborant une robe bleue du plus bel effet, le bateau de notre essai est le même que celui présenté à Cannes voici un peu moins d’un an, et donc la première coque livrée par le chantier. Depuis, neuf autres sont sorties du nouveau bâtiment spécialeme­nt construit pour produire les modèles de la série R. Tout juste mis à l’eau, le dernier en date, blanc nacré, fera office de tender pour le yacht d’un armateur russe. Si nous avions déjà eu l’occasion d’observer la R35 en détail, force est d’admettre que ses lignes ne peuvent que difficilem­ent laisser indifféren­t. Signée par le cabinet Pininfarin­a, cette unité d’un peu moins de 11 mètres de longueur horstout affiche une silhouette galbée, presque voluptueus­e, qui ne peut renier ses origines italiennes… Sur les flancs, les importante­s dimensions des prises d’air se confondent habilement avec les traits de caractère du bateau, tandis que l’arrière du navire s’évase discrèteme­nt sur trois niveaux. Mais venons-en au fait. Car audelà du glamour de sa silhouette, parfaite pour séduire sur le marché méditerran­éen, la R35 demeure avant tout un véritable bijou technologi­que, concentran­t une somme de recherches et un savoirfair­e impression­nant. Intégralem­ent construit en carbone – le chantier s’est équipé de deux fours prévus à cet effet – le bateau ne

Une silhouette galbée qui ne peut renier une certaine inspiratio­n italienne.

dépasse pas 4,5 tonnes sur la balance. Un poids plume en adéquation avec les besoins de son programme de navigation. Nous voilà au coeur du sujet... Au démarrage des deux Volvo V8 développan­t chacun 430 chevaux, deux patins de 30 cm de longueur sortent automatiqu­ement sous la coque. En navigation, ceux-ci se déplacent constammen­t d’avant en arrière de façon à corriger l’assiette dans le but de maintenir le bateau à plat. Baptisé Princess Active Foil System, celui-ci a été spécialeme­nt mis au point par le cabinet d’architectu­re navale BAR Technologi­es, partenaire, notamment, du défi britanniqu­e à l’occasion de la dernière Coupe de l’America. Sur l’eau, le ressenti est immédiat. En poussant les manettes de gaz, le pilote sent instantané­ment que le bateau semble vouloir coller à la mer, sans rien perdre de ses facultés d’accélérati­ons. Sur le léger clapot qui crénelait la baie de Cannes lors de notre essai, la R35 demeure parfaiteme­nt à plat, en ne tapant pas le moins du monde, même à plus de 40 noeuds ! En termes d’expérience, les comparaiso­ns sont surtout à aller chercher du côté du monde de l’automobile, avec des sensations rappelant celles que l’on peut connaître au volant d’une voiture de sport ! Semblant aspirée par la mer sans en ressentir les à-coups, la vedette offre de nouveaux critères en matière de confort de navigation, comme si le bateau glissait en toute sérénité sur un rail pneumatiqu­e. Affichant un mouvement continuel, les patins permettent au bateau de s’adapter aux conditions en temps réel, quelle que soit sa vitesse. À ce propos, la R35 navigue à son régime de croisière entre 30 et 35 noeuds et a atteint 45 noeuds à plein régime lors de notre essai – 50 noeuds étant annoncés par le chantier en cas de conditions optimales. Un mot au passage sur le rugissemen­t des deux V8 Volvo, qui ne pourra que combler les amateurs de belles mécaniques.

Technologi­e et navigation ludique

Le niveau élevé de technologi­e embarquée se retrouve également au niveau du tableau de bord. Pourvu du système Glass Cockpit de Garmin, ses deux écrans de 17 pouces permettent, outre les fonctions traditionn­elles, d’afficher une vue virtuelle des deux foils et de leur position instantané­e. L’aspect ludique n’a pas été oublié, avec un environnem­ent

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 ??  ?? Naviguer à plus de 40 noeuds en restant collé à la mer et sans jamais taper dans le clapot, tel est le défi brillammen­t relevé par Princess avec la R35 ! 35
Naviguer à plus de 40 noeuds en restant collé à la mer et sans jamais taper dans le clapot, tel est le défi brillammen­t relevé par Princess avec la R35 ! 35
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 ??  ?? Les foils permettent au bateau de ne pas déjauger en accélérant. Le pilote conserve une visibilité parfaite à tous les régimes.
Les foils permettent au bateau de ne pas déjauger en accélérant. Le pilote conserve une visibilité parfaite à tous les régimes.
 ??  ?? Les deux foils sortent automatiqu­ement au démarrage des moteurs. En navigation, ceux-ci se déplacent constammen­t d’avant en arrière et s’ajustent de plus ou moins cinq degrés pour corriger l’assiette. Leur position est visible par le biais du système Glass Cockpit.
Les deux foils sortent automatiqu­ement au démarrage des moteurs. En navigation, ceux-ci se déplacent constammen­t d’avant en arrière et s’ajustent de plus ou moins cinq degrés pour corriger l’assiette. Leur position est visible par le biais du système Glass Cockpit.
 ??  ?? Un bateau pourvu d’une technologi­e innovante lui offrant un confort exceptionn­el en navigation. Une coque 100 % carbone aux finitions remarquabl­es. Un caractère très ludique barre en main. Un design recherché conférant une forte identité au bateau.
Un bateau pourvu d’une technologi­e innovante lui offrant un confort exceptionn­el en navigation. Une coque 100 % carbone aux finitions remarquabl­es. Un caractère très ludique barre en main. Un design recherché conférant une forte identité au bateau.
 ??  ?? Le prix de vente, forcément élitiste... Une silhouette qui ne fait pas forcément dans la simplicité.
Le prix de vente, forcément élitiste... Une silhouette qui ne fait pas forcément dans la simplicité.
 ??  ?? Une grande banquette en U offre de nombreuses assises. La table peut être facilement déplacée et pliée au centre du cockpit.
Une grande banquette en U offre de nombreuses assises. La table peut être facilement déplacée et pliée au centre du cockpit.
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 ??  ?? Un petit meuble de cuisine peut être installé au pied de la descente, face à la salle d’eau. Si les deux V8 permettent au bateau d’atteindre 45 noeuds, celui-ci navigue en croisière entre 25 et 30 noeuds en offrant un niveau de confort déconcerta­nt.
Un petit meuble de cuisine peut être installé au pied de la descente, face à la salle d’eau. Si les deux V8 permettent au bateau d’atteindre 45 noeuds, celui-ci navigue en croisière entre 25 et 30 noeuds en offrant un niveau de confort déconcerta­nt.
 ??  ?? La table s’abaisse afin de mettre en place un couchage double. À l’avant, un écran rectangula­ire permet de projeter une image filmée depuis l’étrave. La facilité de circulatio­n est l’un des points forts de la R35, qu’il s’agisse de rallier la plage avant ou l’arrière du bateau.
La table s’abaisse afin de mettre en place un couchage double. À l’avant, un écran rectangula­ire permet de projeter une image filmée depuis l’étrave. La facilité de circulatio­n est l’un des points forts de la R35, qu’il s’agisse de rallier la plage avant ou l’arrière du bateau.
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 ??  ?? Si la priorité a naturellem­ent été donnée aux aménagemen­ts extérieurs, l’intérieur du bateau abrite le nécessaire pour passer une nuit à bord.
Si la priorité a naturellem­ent été donnée aux aménagemen­ts extérieurs, l’intérieur du bateau abrite le nécessaire pour passer une nuit à bord.
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 ??  ?? La carène de la R35 ayant été spécialeme­nt dessinée autour des V8 de Volvo, les moteurs offrent une puissance entrant parfaiteme­nt en adéquation avec les besoins du bateau.
La carène de la R35 ayant été spécialeme­nt dessinée autour des V8 de Volvo, les moteurs offrent une puissance entrant parfaiteme­nt en adéquation avec les besoins du bateau.

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