Jeanneau Leader 33 : hors-bord contre in board
Lancé il y a deux ans, le Jeanneau Leader 33, star française du « pocket cruiser », se décline désormais en version hors-bord. L’occasion était trop tentante pour Neptune de confronter les deux modèles, avec objectivité et sans tabous !
Lancé au salon nautique de Paris en décembre 2016, le Leader 33 est emblématique de cette nouvelle génération de cabin-cruisers à la philosophie multi-programme. Le bateau est conçu pour des croisières à deux ou quatre. La durée peut être d’un week-ed ou plus si l’on sait bien s’organiser. La coque de 10,56 mètres hors-tout s’adapte aussi à des balades à la journée en famille ou entre amis grâce à une homologation qui permet d’embarquer à bord jusqu’à dix personnes en catégorie C. Deux ans après le début de la commercialisation du modèle, Jeanneau renforce son offre en ajoutant à son catalogue une version hors-bord. Cette nouvelle orientation fait sens sur un créneau où la trans
mission hors-bord est de plus en plus plébiscitée par une clientèle qui loue sa fiabilité, sa simplicité et son coût d’entretien avantageux. Elle anticipe aussi le formidable développement de cette propulsion aux Etats-Unis, qui colonise des familles de bateaux exclusivement motorisées en Z-drive, jusqu’à aujourd’hui. Pour le chantier vendéen, l’alternative hors-bord pour le Leader 33 est une façon de tester le marché sur ce type de produit.
Des aménagements identiques
Dans le cas présent, Jeanneau s’est contenté de débarquer les inboard pour les remplacer par des horsbord en renforçant le tableau arrière et en procédant de facto à l’adaptation de la plate-forme de bain. C’est une transformation a minima, le plan de pont et les aménagements demeurant identiques. En avril dernier, Neptune a pu essayer deux versions. L’une équipée de 2 x 250 ch Yamaha, l’autre munie de 2 x 220 ch Volvo D3 sur embase sterndrive. Ce face-à-face nous a permis de mieux apprécier les différences comportementales et techniques. On s’est aussi penché sur les tarifs, même si nous avons conscience qu’il aurait été plus pertinent de faire le match entre des hors-bord et une version essence inboard. que le hors-bord. La différence est cependant moindre si on la compare à l’option 2 x 250 ch MerCruiser essence inboard. L’entretien demeure l’atout maître du hors-bord, celui que le client met le plus souvent en avant avec la fiabilité. La règle des trois moins prédomine : moins de main d’oeuvre, moins de manutention et moins de mauvaises surprises ! Avec le hors-bord, la révision est mieux cadrée. L’inboard, c’est un
bloc moteur plus une embase. Les points de vulnérabilité sont plus importants. Enfin, le droit de francisation s’élève à 1 440 euros pour les Yamaha contre 440 euros pour les Volvo diesel qui est beaucoup moins taxé que l’essence. Avec les MerCruiser diesel, le client devra s’acquitter d’un montant annuel de 1 980 euros ! Avantage horsbord.
COMPORTEMENT MARIN
Sur ce sujet, il n’y a pas vraiment photo ! La version inboard est mieux équilibrée. Les calculs de répartition des poids ont été réalisés pour elle. A l’inverse, celle avec hors-bord est en souffrance sur la phase de déjaugeage. L’allure intermédiaire entre 12 et 18 noeuds est inconfortable. Il faut pousser les manettes et franchir la barre des 22/25 noeuds pour retrouver de la sérénité. Au planning, le bateau se révèle particulièrement léger et maniable. Encore faut-il que le clapot soit modéré afin de ne pas accentuer un tressautement pas toujours très agréable.
PERFORMANCES
La version hors-bord reprend la main sans coup férir. La vitesse de
pointe flirte avec les 38 noeuds, ce qui est beaucoup pour un bateau à vocation familiale. En trimant bien les moteurs, le Leader 33 HB devrait tutoyer les 40 noeuds sur une mer parfaitement lisse. Avec les diesel, c’est 5/6 noeuds de moins à plein régime. On peut imaginer que les blocs essence de 250 chevaux pourraient se porter presque au niveau des hors-bord. Avantage hors-bord.
NIVEAU SONORE
Une superstructure importante et des hors-bord placés au ras de l’eau ne font pas bon ménage. Loué dans d’autres circonstances pour son faible niveau sonore, le Yamaha entre en résonance dès que la vitesse augmente et fait grimper les décibels sous le hardtop. Pitié pour les oreilles ! L’inboard s’en sort au contraire avec