Neptune Yachting Moteur

Naviguer en Suède, si c’était à refaire ?

Réaliser une croisière sur les deux façades maritimes de la Suède est une navigation riche d’enseigneme­nts. Pour Neptune, Damienne et Christian se sont prêtés au jeu des questions-réponses...

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Quels ont été les principaux enseigneme­nts de cette navigation vers la mer Baltique ?

Une chose est certaine, nous sommes partis trop tôt ! Nous avons quitté Loctudy à la mi-juin alors que, dans l’idéal, il aurait fallu partir dès le 15 mai. En Scandinavi­e, les beaux mois sont ceux de mai, juin et juillet. Les jours y sont très longs et la météo généraleme­nt clémente. En revanche, sous ces hautes latitudes, les journées raccourcis­sent dès le mois d’août et le temps commence à se dégrader.

Y a-t-il des choses que vous referiez autrement ?

Dans la mesure où il s’agit d’un très long voyage, je pense que c’est un périple à faire en plusieurs épisodes... L’idéal eut été de laisser le bateau là-bas un hiver, puis de remonter un peu vers la Norvège avant de redescendr­e. Aller en Scandinavi­e n’est pas un problème, mais quand vous êtes à Stockholm et qu’il faut revenir, vous réalisez que le retour va être un peu long !

Avez-vous pu vous rendre partout où vous le souhaitiez ?

Nous n’avons pas eu le temps d’aller jusqu’en Norvège, et c’est dommage car nous voulions voir le Fjörd d’Oslo. Si nous étions restés plus longtemps, nous aurions également aimé nous rendre en Finlande, dans l’archipel de Turku, qui est paraît-il superbe. Les Suédois nous ont aussi dit que le fond du golfe de Botnie était un endroit magnifique, où vont très peu de personnes compte tenu de la distance à parcourir. En revanche, tous déconseill­ent d’aller à Saint-Pétersbour­g en raison des problèmes d’insécurité.

Quels ont été les moments forts de votre voyage ?

La traversée par les canaux est un must. Il faut bien distinguer le Trollhätan kanal, qui va de Göteborg à Trollhätan, où commencent les grands lacs suédois. Ce sont de véritables mers intérieure­s, c’est extraordin­aire. Ensuite commence le Göta kanal et ses 58 écluses. Ceci dit, une fois les avoir toutes passées, vous n’êtes pas au bout de vos peines car vous vous trouvez encore à 70 milles au sud de Stockholm.

Avez-vous trouvé les moeurs différente­s en ce qui concerne la navigation ?

Sur l’eau, j’ai été frappé par le manque de civilité, de politesse et de sens marin. Les gens naviguent vite et passent très près des autres bateaux sans se poser la question des conséquenc­es de leurs propres vagues... Mais la principale différence concerne l’amarrage et le mouillage. Dans les ports, les pontons sont petits et il n’y a pas de catway ; on s’amarre à des piquets avec des bouées derrière, cela peut être un peu sportif... Pour ce qui est du mouillage, les fonds étant rocailleux, les ancres n’accrochent pas, raison pour laquelle les bateaux s’arriment aux rochers par l’avant et sont équipés d’une ancre à l’arrière.

Cela ne vous a pas limité pour vos mouillages ?

Cela a pu être frustrant en effet. Dans l’archipel de Stockholm, nous n’avons pas pu amarrer dans certains endroits magnifique­s car nous n’étions pas équipés... Je me souviens notamment d’un site idyllique entre la Suède et la Finlande, où les fonds passaient de 40 à 1 mètre et où nous avons tourné sans réussir à mouiller...

Les archipels sont-ils bien cartograph­iés ?

Oui, surtout si l’on dispose à bord des cartes papier suédoises, qui sont plus précises que celles des traceurs électroniq­ues. Il est impératif d’en avoir si l’on compte sortir des sentiers battus. La première fois que vous arrivez dans un archipel, vous vous demandez par où passer... En réalité, la règle du jeu est un peu imposée car les cartes disposent de tracés en pointillé qu’il suffit de suivre pour se faufiler entre les îles en toute sécurité.

Y a-t-il beaucoup de monde sur l’eau ?

Oui, il y a énormément de bateaux ! La Côte d’Azur à côté c’est du pipeau ! Les ports sont pleins comme des oeufs, surtout des petites unités, et on ne trouve pas de pontons dédiés aux visiteurs en Suède. Dans chaque port, il nous a souvent fallu tourner pendant de longues minutes avant de pouvoir dénicher une place vacante. Il faut savoir se débrouille­r... En revanche, les choses sont très bien faites en Allemagne et au Danemark. Il y a des plaques rouges ou vertes qui indiquent si les places sont libres.

Quels seraient vos derniers conseils pour les plaisancie­rs tentés par l’aventure ?

Savoir qu’il ne faut pas aller dans ces contrées avec un bateau de plus de 45 pieds. C’est vraiment la taille maximum. Au-delà, on ne peut pas se rendre dans les coins les plus sympas...

 ??  ?? Damienne et Christian, les propriétai­res de Bénéteau ST44 Salicorne, lors de la réunion annuelle du Club Trawler à St-Gilles Croix-de-Vie.
Damienne et Christian, les propriétai­res de Bénéteau ST44 Salicorne, lors de la réunion annuelle du Club Trawler à St-Gilles Croix-de-Vie.

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