• Les day-boats
Effet de mode, profonde mutation, phénomène durable? Les grands opens ont fait salon durant tout le Yachting Festival de Cannes. Et pour ne rien gâcher, ils sont beaux, rapides et habitables.
Certains de ces opens ont une longue et belle histoire, comme le Wally Tender, précurseur du genre. D’autres complètent une gamme existante, c’est le cas du Pardo 38 et de l’Evo R6 ; d’autres encore jouent la carte classique comme le Canados, ou arrivent chargés d’ambition sur un marché en pleine évolution, comme les Windy SR 44 et Solaris Open 48. La place nous manque pour tous les présenter, ceux motorisés en hors-bord, les purs opens non habitables, les grands semi-rigides jusqu’aux opens de prestige comme le Riva Dolceriva. Tous ces opens semblent marquer une tendance forte qui va bien au-delà du simple phénomène de mode ou d’un « suivisme » toujours absurde. Ils signent une nouvelle façon d’aller sur l’eau, libre et décontractée pour un contact fort et direct avec l’environnement marin et renouent avec la notion de plaisir immédiat.
Tout se passe à l’extérieur
Certains d’entre vous qui lisez ces lignes doivent se dire que les journalistes de Neptune ont la mémoire courte, doublée d’un manque de culture nautique manifeste, car les opens existent depuis l‘origine de la plaisance à moteur et les chantiers actuels ne font que poursuivre ce qu’ont imaginé leurs prédécesseurs, dont Couach, Bénéteau, Arcoa, Sea Ray, Gobbi, Bayliner, Sunseeker, Four Winns... et bien d’autres. Reconnaissons à ces chantiers et à ces bateaux le mérite d’avoir ouvert la voie et d’avoir répondu à l’époque à une demande réelle, mais l’approche était aléatoire, le confort et l’ergonomie discutables. Les opens modernes ont totalement changé la donne. Les aménagements intérieurs, pourtant soignés, confortables et luxueux sont devenus des logements d’appoint, reléguant les croisières de plusieurs jours au rang d’exception. L’essentiel de l’activité se passe désormais à l’extérieur et les plans de pont se sont garnis de mobilier et de matériel haut de gamme, comme les cuisines entièrement équipées, des consoles de pilotage high-tech, et des salons confortables et modulables. Les pontages avant, démesurés et inaccessibles, ont laissé place à un pont d’un seul niveau qui court jusqu’à l’avant, garni de teck, souvent protégé par un haut pavois. Les designers et les ingénieurs se sont emparés des opens devenus de luxueuses unités, les longueurs ont augmenté de même que les prix. Le premier à sentir cette tendance fut Lucas Bassani avec le Wally Tender lancé en 2002. Ce bel open dépouillé et tendu, destiné à l’origine à être le bateau de servitude des grands Wally à voile, a séduit les plaisanciers par ses lignes novatrices et modernes. Il fut suivi quelques années après par Fjord qui développa une gamme plus accessible et aujourd’hui par de nombreuses autres marques. La clientèle de ces nouveaux opens est jeune, aisée et trouve dans ces bateaux un usage qui correspond à leur style de vie.