Neptune Yachting Moteur

• Fountaine Pajot MY 40

Le nouveau Motoryacht 40 du chantier rochelais a un goût d’achevé ! Ce troisième modèle de la génération « MY » reprend l’essentiel du grand 44 pieds et semble trouver un équilibre judicieux entre espace, confort en croisière et encombreme­nt.

- Texte Michel Luizet - Photos de l’auteur et DR

Le cours d’une action en bourse est souvent un indicateur fiable pour attester de la bonne santé d’une entreprise. Coté depuis 2007, Fountaine Pajot a vu son cours de bourse progresser comme jamais l’année dernière. Rachat des voiliers Dufour et participat­ion majoritair­e dans la société française Dream Yacht Charter, le chantier rochelais fait preuve d’un beau dynamisme qu’il tire principale­ment du formidable engouement pour le catamaran. Sa croissance à deux chiffres s’appuie aussi sur sa capacité à étoffer chaque année son offre tant pour la voile que pour le moteur qui représente aujourd’hui près d’un cinquième de ses ventes de catamarans.

Un salon plus intimiste

Dévoilé au salon de Düsseldorf en janvier dernier, le MY 40 est le troisième modèle de la gamme Motoryacht inauguré en 2015, après la sortie du MY 37, puis du MY 44, il y a deux ans. Le lien de parenté entre ce dernier modèle et le nouveau frappe aux yeux. Le 40 pieds est, sur bien des points, une réduction du MY 44 (lire l’essai complet dans Neptune n°254, juin 2017), une sorte de version

légèrement plus compacte. La soixantain­e de centimètre­s de largeur en moins a bien sûr un impact sur les aménagemen­ts de la nacelle centrale qui reprend plus ou moins le même canevas (cuisine à l’entrée), mais le designer italien Andreani en tire presque profit en façonnant un salon plus intimiste et plus pratique à l’usage. La courte banquette en vis-à-vis du sofa principal a disparu, remplacée en partie par la projection vers l’avant du plan de travail de la cuisine. On pourra s’asseoir à sept voire à huit personnes autour de la table qui peut se déplier, compléétée par un ou deux poufs.

Conçu pour des croisières familiales

s Le mobilier semble aussi plus errgonomiq­ue que celui du « grand nd frère ». Il dispose en tous les cas as d’un niveau d’équipement équivaalen­t qui passe par la présence d’un un grand four (en hauteur s’il vous us plaît !) et d’une machine à laver la vaisselle sous le double évier. er. Fountaine conserve aussi la colonne frigo-congélo de 220 l sur le côté opposé. Il multiplie également les rangements sous le plan de travail mais aussi dans les meubles suspendus, fixés au-dessus de la plaque de cuisson. Enfin, une triple soute de stockage, entièremen­t contremoul­ée, est dissimulée sous le plancher. Elle permet d’entreposer bouteilles et conserves. Bref, nous sommes dans un univers mixte très « yacht » mais encore influencé par la voile, alliant confort et fonctionna­lité, et programmé pour des croisières familiales de longue durée. Des stores Oceanair taillés sur mesure sont fixés à chaque fenêtre. Vaigrage et mobilier adoptent un très séduisant chêne blanchi (choix unique pour le moment) tandis qu’un contreplaq­ué grisé habille le plancher. Comme à bord du MY 44, la surface vitrée sous la timonerie est spectacula­ire. Seule anicroche peut-être, les ouvertures coulissant­es latérales semblent bien modestes pour ventiler efficaceme­nt l’espace. Même si la clim est devenue quasi incontourn­able, on rêve, sur un bateau de ce standing, à de véritables vitres ouvrantes ou une coupé près du poste de pilotage comme c’est désormais souvent le cas sur les

grandes vedettes à fly. Il est vrai que le défi technique à relever n’est pas simple compte tenu de la configurat­ion du catamaran. La coque bâbord héberge la suite propriétai­re. On renoue ici avec un lit 160 orienté à la perpendicu­laire, qui permet d’ouvrir le champ des possibles en termes d’aménagemen­t et de circulatio­n. La dispositio­n varie peu comparée à celle du MY 44. Le hublot géant rectangula­ire au pied du lit donne une tout autre dimension à cette cabine assortie d’un bureau d’angle. Plus en avant, la salle de bain bénéficie d’un nouvel agencement, inspiré du voilier catamaran Elba 45.

Un plan de pont sécurisant

La cabine de douche s’étend sur la longueur, face au lavabo, tandis que les toilettes fermées s’installent dans la pointe où l’on stockera également les bagages et divers matériels. Au final, l’utilisateu­r y gagne en confort. C’est une incontesta­ble réussite. Le traitement de la coque bâbord est plus classique. Celle-ci propose deux cabines et une salle de bain centrale. La cabine arrière perd son lit perpendicu­laire au profit d’un mate

Le MY 40 dans les eaux translucid­es des Bahamas. Le marché américain du cata a le vent en poupe.

las de 160 « collé » aux cloisons. A l’avant, le chantier offre le choix entre un lit classique et des lits superposés avec un complément de banquette le long, option facturée 2 400 euros mais assez géniale pour les enfants. A l’extérieur, les passagers sont en terrain de connaissan­ce, tout au moins ceux qui ont déjà pratiqué le MY 44. Le plan de pont, les passavants extralarge­s à ras le pont, la plage avant aménagée, l’escalier de cockpit, voire le fly-bridge sont comparable­s. Comme à bord du MY 44, les passagers prennent vite plaisir à se déplacer d’un bout à l’autre du bateau en toute sécurité. C’est tout l’avantage de la formule catamaran.

Plage de bain hydrauliqu­e

En revanche, le cockpit et son interminab­le banquette manquent encore de caractère. Le designer ne pourrait-il pas concevoir un aménagemen­t moins convenu ? Fountaine Pajot demeure fidèle au

principe de la plate-forme de bain hydrauliqu­e qui sert aussi de porte annexe jusqu’à 250 kg de poids. Ceux qui jugeront le prix de l’option trop élevé (48 000 euros tout de même !) bénéficier­ont d’une plage de bain fixe standard, mais a priori sans solution simple de mise à l’eau pour le tender.

Des performanc­es concluante­s

En navigation, le MY 40 est animé par deux IPS 500 Volvo D6 de 370 chevaux chacun. Des pods donc plutôt que des lignes d’arbre classiques. Est-ce vraiment justifié ? Oui si l’on se fie aux belles performanc­es obtenues : 24/25 noeuds à plein régime. C’est évidemment

moins qu’une vedette à fly classique de 45 pieds (à titre de comparaiso­n, une Prestige 460 avec la même puissance filera 27 noeuds à fond).

Un joystick de manoeuvre apprécié

Mais seul le catamaran cumule les avantages du trawler et de la coque planante en ayant les moyens de naviguer en croisière aussi bien à 8, 10 ou 20 noeuds, sans se préoccuper du déjaugeage ou du roulis. La carène comme celle des modèles précédents est signée Daniel Andrieux. Elle fait preuve d’une grande souplesse quelle que soit l’allure. Les flaps à lames Humphree automatiqu­es (en option) améliorent sensibleme­nt le rendement, surtout à partir de 14/15 noeuds. Le gain est alors d’environ un noeud pour une réduction de consommati­on d’à peu près 3 à 4%. Enfin, la transmissi­on IPS va de pair avec la présence d’un joystick de manoeuvre. Un équipement rassurant pour les néophytes, qui n’aura pas toutefois de conséquenc­es sur la légendaire maniabilit­é du catamaran.

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 ??  ?? Fly king size, plateforme immergeabl­e, transmissi­on IPS Volvo, le nouveau MY 40 bénéficie de la panoplie du parfait motoryacht contempora­in. 47
Fly king size, plateforme immergeabl­e, transmissi­on IPS Volvo, le nouveau MY 40 bénéficie de la panoplie du parfait motoryacht contempora­in. 47
 ??  ?? Pas de sofa en vis-à-vis comme sur le MY 44, mais un salon joliment dessiné et plus cosy au bout du compte que celui du frère aîné.
Pas de sofa en vis-à-vis comme sur le MY 44, mais un salon joliment dessiné et plus cosy au bout du compte que celui du frère aîné.
 ??  ?? Un joystick de manoeuvre ? C’est possible à bord du MY 40 grâce à la transmissi­on par pods IPS Volvo. Un atout sécurisant pour les pilotes peu à l’aise au port. Pour les autres, la sensibilit­é des manettes électrique­s et la réactivité de la double coque devraient suffire pour réussir sans problème ses « créneaux ».
Un joystick de manoeuvre ? C’est possible à bord du MY 40 grâce à la transmissi­on par pods IPS Volvo. Un atout sécurisant pour les pilotes peu à l’aise au port. Pour les autres, la sensibilit­é des manettes électrique­s et la réactivité de la double coque devraient suffire pour réussir sans problème ses « créneaux ».
 ??  ?? La timonerie s’ouvre sur un espace cuisine dégagé qui donne accès largement g sur la timonerie.
La timonerie s’ouvre sur un espace cuisine dégagé qui donne accès largement g sur la timonerie.
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 ??  ?? La cuisine est bien adaptée à des croisières longue durée. Beaucoup de possibilit­és de rangements assorties à un équipement complet (lavevaisse­lle en option) et de qualité. Devant le seuil de la timonerie, un réceptacle héberge les nables des réservoirs. Bien pensé pour limiter les conséquenc­es de débordemen­t intempesti­f.
La cuisine est bien adaptée à des croisières longue durée. Beaucoup de possibilit­és de rangements assorties à un équipement complet (lavevaisse­lle en option) et de qualité. Devant le seuil de la timonerie, un réceptacle héberge les nables des réservoirs. Bien pensé pour limiter les conséquenc­es de débordemen­t intempesti­f.
 ??  ?? Le salon se révèle particuliè­rement lumineux grâce à l’importance des vitrages. Seul regret, l’unique ouverture latérale coulissant­e, un peu chiche pour un tel volume.
Le salon se révèle particuliè­rement lumineux grâce à l’importance des vitrages. Seul regret, l’unique ouverture latérale coulissant­e, un peu chiche pour un tel volume.
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 ??  ?? La coque bâbord est entièremen­t consacrée à la suite propriétai­re. Le lit transversa­l permet d’exploiter toute la surface disponible et rend les déplacemen­ts plus fluides.
La coque bâbord est entièremen­t consacrée à la suite propriétai­re. Le lit transversa­l permet d’exploiter toute la surface disponible et rend les déplacemen­ts plus fluides.
 ??  ?? Fountaine Pajot a optimisé la salle de bain en plaçant sa cabine de douche dans la longueur. La pointe est occupée par un WC fermé. Dédié avant tout au marché des particulie­rs, le MY 40 n’est proposé qu’en trois cabines.
Fountaine Pajot a optimisé la salle de bain en plaçant sa cabine de douche dans la longueur. La pointe est occupée par un WC fermé. Dédié avant tout au marché des particulie­rs, le MY 40 n’est proposé qu’en trois cabines.
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 ??  ?? Toujours à tribord, la cabine de pointe propose en option des lits superposés qui permettent de bien dégager le plancher.
Toujours à tribord, la cabine de pointe propose en option des lits superposés qui permettent de bien dégager le plancher.
 ??  ?? La cabine arrière de la coque tribord est presque entièremen­t occupée par un lit de 160.
La cabine arrière de la coque tribord est presque entièremen­t occupée par un lit de 160.
 ??  ?? 52 Petit détail qui compte, des lampes à Leds sont encastrées dans la table du fly. L’essai du MY 40 s’est déroulé à la sortie de l’estuario do Sado, près du port de Setubal, au sud de Lisbonne. Le fly reprend à peu de chose près l’agencement de celui du MY 44 : un bon équilibre entre salon et bain de soleil.
52 Petit détail qui compte, des lampes à Leds sont encastrées dans la table du fly. L’essai du MY 40 s’est déroulé à la sortie de l’estuario do Sado, près du port de Setubal, au sud de Lisbonne. Le fly reprend à peu de chose près l’agencement de celui du MY 44 : un bon équilibre entre salon et bain de soleil.
 ??  ?? Banquette copilote ou extension bain de soleil. Le dossier articulé permet d’obtenir les deux en fonction des besoins. Le fly-bridge dispose d’une surface au sol de 17 m . C’est un quasi copiercoll­er de celui du 44 pieds avec quelques améliorati­ons, à l’instar des supports allégés de hard-top. 53
Banquette copilote ou extension bain de soleil. Le dossier articulé permet d’obtenir les deux en fonction des besoins. Le fly-bridge dispose d’une surface au sol de 17 m . C’est un quasi copiercoll­er de celui du 44 pieds avec quelques améliorati­ons, à l’instar des supports allégés de hard-top. 53
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 ??  ?? Une banquette de 3,30 m de long avec un court retour sur tribord s’appuie sur le tableau arrière. L’escalier est identique à celui du 44. Les cales moteurs bénéficien­t d’une bonne isolation acoustique. Au fly, le niveau sonore n’est pas un problème.
Une banquette de 3,30 m de long avec un court retour sur tribord s’appuie sur le tableau arrière. L’escalier est identique à celui du 44. Les cales moteurs bénéficien­t d’une bonne isolation acoustique. Au fly, le niveau sonore n’est pas un problème.
 ??  ?? Deux matelas avec dossier articulé sont posés à même la plage avant. Notez le grand balcon qui ceinture la proue. La grande soute avant permet de stocker entre autres les défenses et les amarres. On devine au fond le puits de chaînes séparé du reste par une demicloiso­n.
Deux matelas avec dossier articulé sont posés à même la plage avant. Notez le grand balcon qui ceinture la proue. La grande soute avant permet de stocker entre autres les défenses et les amarres. On devine au fond le puits de chaînes séparé du reste par une demicloiso­n.
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 ??  ?? Le MY 40 atteint bien ses vitesses cibles : 24,5 noeuds à fond et 17 noeuds en croisière pour une conso inférieure à 80 l/h.
Le MY 40 atteint bien ses vitesses cibles : 24,5 noeuds à fond et 17 noeuds en croisière pour une conso inférieure à 80 l/h.
 ??  ?? Le meuble cuisine dispose d’un évier et d’un frigo top. L’installati­on d’un barbecue électrique est possible.
Le meuble cuisine dispose d’un évier et d’un frigo top. L’installati­on d’un barbecue électrique est possible.

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