Recyclons !
Allo ! Je suis propriétaire d’un cabin-cruiser Arcoa de 1978. Le moteur doit être hors-service. Je ne l’utilise plus depuis un an. Il est sur une place à flot dans le port de Pointe- Rouge à Marseille. J’ai bien essayé de le vendre mais personne n’en veut, même pour un euro symbolique. Avez-vous une solution ? » Ce genre d’appel téléphonique, l’APER en reçoit régulièrement depuis que sa boîte vocale a ouvert au début de l’été. Les familiers d’Internet à la recherche du même service s’inscriront directement sur le site* qui explique avec pédagogie la procédure à suivre. Le projet de la déconstruction des bateaux en composite en fin de vie n’est plus une Arlésienne. Créée en 2009 par la Fédération des industries nautiques, l’APER (Association pour une plaisance éco-responsable), chargée de gérer cette opération de recyclage, a longtemps végété avant de prendre son véritable envol en 2018 à la faveur d’accords avec le ministère de la Transition écologique et les producteurs de bateaux de plaisance. Depuis le début de l’année, ces derniers contribuent désormais au financement de cette filière de déconstruction au même titre que les plaisanciers grâce au reversement d’une partie de la taxe de francisation. C’est une première en Europe. 2 500 bateaux ont été déconstruits au cours des dix dernières années. Il s’agit maintenant de passer à la vitesse supé
«Les spécialistes de l’APER estiment à 25 000 le nombre de bateaux grabataires à déconstruire au cours des cinq années à venir.»
rieure. Les spécialistes de l’APER estiment à 25 000 le nombre d’unités « grabataires » qui devraient être potentiellement recyclées au cours des cinq ans à venir. C’est du travail à revendre pour les dix-huit centres homologués pour assurer la gestion des déchets. On en compte pour l’heure cinq en Méditerranée, trois en Atlantique, sept en Bretagne, deux en Normandie et un près de Lyon. Tout ne se recycle pas dans un vieux bateau mais l’APER s’efforce de trouver des débouchés pour toutes les matières, même le stratifié de polyester qui n’est pas vraiment facile à valoriser. Pour le propriétaire qui ne sait plus quoi faire de son bateau invendable ou la famille qui a hérité d’un bien d’un autre âge, la démarche à effectuer est aussi simple qu’une inscription sur Internet. Le bateau de 2,5 m à 24 m doit être obligatoirement immatriculé. L’APER finance toute l’opération à l’exception du grutage et du transport jusqu’au centre agréé, qui reste à la charge du propriétaire. La seule contribution pour éviter que votre épave n’encombre les abords des chantiers ou des estuaires et ne finisse par vous donner mauvaise conscience, voire vous coûter plus cher.