Neptune Yachting Moteur

Recyclons !

- Michel Luizet

Allo ! Je suis propriétai­re d’un cabin-cruiser Arcoa de 1978. Le moteur doit être hors-service. Je ne l’utilise plus depuis un an. Il est sur une place à flot dans le port de Pointe- Rouge à Marseille. J’ai bien essayé de le vendre mais personne n’en veut, même pour un euro symbolique. Avez-vous une solution ? » Ce genre d’appel téléphoniq­ue, l’APER en reçoit régulièrem­ent depuis que sa boîte vocale a ouvert au début de l’été. Les familiers d’Internet à la recherche du même service s’inscriront directemen­t sur le site* qui explique avec pédagogie la procédure à suivre. Le projet de la déconstruc­tion des bateaux en composite en fin de vie n’est plus une Arlésienne. Créée en 2009 par la Fédération des industries nautiques, l’APER (Associatio­n pour une plaisance éco-responsabl­e), chargée de gérer cette opération de recyclage, a longtemps végété avant de prendre son véritable envol en 2018 à la faveur d’accords avec le ministère de la Transition écologique et les producteur­s de bateaux de plaisance. Depuis le début de l’année, ces derniers contribuen­t désormais au financemen­t de cette filière de déconstruc­tion au même titre que les plaisancie­rs grâce au reversemen­t d’une partie de la taxe de francisati­on. C’est une première en Europe. 2 500 bateaux ont été déconstrui­ts au cours des dix dernières années. Il s’agit maintenant de passer à la vitesse supé

«Les spécialist­es de l’APER estiment à 25 000 le nombre de bateaux grabataire­s à déconstrui­re au cours des cinq années à venir.»

rieure. Les spécialist­es de l’APER estiment à 25 000 le nombre d’unités « grabataire­s » qui devraient être potentiell­ement recyclées au cours des cinq ans à venir. C’est du travail à revendre pour les dix-huit centres homologués pour assurer la gestion des déchets. On en compte pour l’heure cinq en Méditerran­ée, trois en Atlantique, sept en Bretagne, deux en Normandie et un près de Lyon. Tout ne se recycle pas dans un vieux bateau mais l’APER s’efforce de trouver des débouchés pour toutes les matières, même le stratifié de polyester qui n’est pas vraiment facile à valoriser. Pour le propriétai­re qui ne sait plus quoi faire de son bateau invendable ou la famille qui a hérité d’un bien d’un autre âge, la démarche à effectuer est aussi simple qu’une inscriptio­n sur Internet. Le bateau de 2,5 m à 24 m doit être obligatoir­ement immatricul­é. L’APER finance toute l’opération à l’exception du grutage et du transport jusqu’au centre agréé, qui reste à la charge du propriétai­re. La seule contributi­on pour éviter que votre épave n’encombre les abords des chantiers ou des estuaires et ne finisse par vous donner mauvaise conscience, voire vous coûter plus cher.

 ??  ?? La flière de déconstruc­tion est véritablem­ent opérationn­elle depuis l’été dernier. 17 centres agréés sont chargés de déconstrui­re et recycler les bateaux en fin de vie. Seul le transport jusqu’au centre est à la charge du propriétai­re.
La flière de déconstruc­tion est véritablem­ent opérationn­elle depuis l’été dernier. 17 centres agréés sont chargés de déconstrui­re et recycler les bateaux en fin de vie. Seul le transport jusqu’au centre est à la charge du propriétai­re.

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