• Canados 431 WA
Plus connu pour sa production de grands yachts, le constructeur romain revient cette année avec une version walkaround de son Gladiator 431 dévoilé il y a deux ans. Une incursion réussie dans le milieu du day-boat de luxe, mise en musique par Marco Casali
Deux ans après le lancement du premier Gladiator, le chantier romain est de retour avec une version walkaround des plus séduisantes. Baptisés Gladiator 428 à l’origine, les modèles s’appellent désormais Gladiator 431 Speedster et 431 Walkaround, histoire de leur faire franchir un petit palier psychologique en phase avec leurs réelles dimensions hors-tout. Un troisième larron nommé Performance et équipé d’hélices de surface Jolly Drive a également rejoint la gamme. Le constructeur booste ainsi son offre pour mieux exister sur ce marché du day-boat chic de 12/15 mètres qui a plus que jamais le vent en poupe. Dès le départ, Canados a su jouer sur un registre différent de celui de ses compétiteurs les plus sérieux en imaginant un plan de pont original caractérisé par ce pupitre de pilotage central dont était affublé le premier modèle (voir photo ci-contre). La marque s’est aussi distinguée par le choix d’une carène musclée plutôt « old school », fidèle au caractère sportif de la tradition motonautique
italienne des années 1980 (essai Neptune n°264, juin 2018). Ici, pas d’étrave inversée, verticale ou en bec de canard mais une proue classique bien tulipée avec un V de 21° au tableau arrière quand la concurrence est davantage sur un fond de carène quasi plat. Pour la version walkaround, les sensations de pilotage sont toujours aussi bonnes. Le modèle bénéficie de la nouvelle génération du bloc Volvo D6 décliné désormais en 440 ch, la plus grosse puissance disponible avec les embases DPI dévoilées en juin dernier. Petite surprise, les performances sont très semblables à celles obtenues avec la version 2 x 400 ch Volvo D6 qui équipait l’ex-Gladiator 428. Avec 80 ch de plus, on aurait pu s’attendre à une vitesse maxi plus généreuse. Le walkaround file en réalité les 41 noeuds à plein régime en configuration « light » (absence de générateur, clim ou Seakeeper) contre 40 (la vitesse que nous avions relevée lors de notre essai dix-huit mois auparavant).
Un plan de pont plus fonctionnel
Sur le terrain de la conso, c’est le même topo. Les nouveaux 440 ch affiche un rendement identique à la paire de 400 ch. A 32 noeuds, le Canados ne brûle pas plus de 110 l/h quelle que soit la version. Le bateau en revanche se montre plus « coupleux » au régime intermédiaire, ce qui est assez logique. Des flaps à volets permettent de corriger l’assiette à tout moment. On juge chez Canados que les lames automatiques de type Humphree représentent une dépense inutile. A l’inverse, le joystick de manoeuvre Volvo est en option (16 500 euros HT). On peut s’en passer mais ce serait dommage de s’en priver, compte tenu des progrès réalisés sur les embases dotées désormais d’un inverseur hydraulique. Sous l’effet du joystick, le travail incessant des moteurs s’effectue maintenant en souplesse et évite les « klang » saccadés qui mettaient les transmissions à la torture. La technologie version sterndrive a manifestement gagné en précision. Côté aménagement, le Gladiator WA a toutes les chances d’élargir sa clientèle en offrant un plan de pont dans l’air du temps, plus consensuel et moins complexe que le modèle avec avant ponté.
Le génial designer romain Marco Casali reprend les grands principes de la cellule arrière du premier Gladiator : large caisson de rangement/bain de soleil au contact direct avec la plage de bain, double banquette en vis-à-vis munie désormais d’une longue table, râteliers intégrés au pavois pour y loger non pas des cannes à pêche mais les montants inox ou carbone (en option) pour tendre la voile d’ombrage réservée au salon de pont ou à la plage avant.
Belle qualité des matériaux/finitions
On retrouve ensuite le module central sur lequel vient se greffer un T-top en sandwich kevlar ultraléger d’à peine 90 kg. La structure a tendance à « vibrionner » lorsque le bateau affronte un train de vague. Surprenant mais rien d’inquiétant. De chaque côté, un emplacement est réservé pour le réchaud (à droite) et pour un évier (à gauche) avec la possibilité d’ajouter un ice-maker. La console de pilotage est plus conventionnelle que le modèle Speedster mais se révèle plus confortable à l’usage grâce à un pare-brise plexi efficace. Au-delà, les passagers accèdent via de larges passavants à une origi
nale combinaison solarium/triple méridienne. Casali et Canados ont soigné l’ergonomie et le confort de ces fauteuils inédits qui donnent une touche glamour et moderne à la plage avant. Même impression pour la cabine, plus spacieuse qu’on ne peut l’imaginer. Le designer fait l’impasse sur le traditionnel salon convertible pour lui préférer un grand lit en îlot ainsi qu’une salle de bain king size équipée d’une belle cabine de douche. En outre, le plancher a été nivelé comparé au bateau numéro un. C’est beaucoup mieux ainsi. Chez Canados, l’expérience acquise dans la réalisation de yachts profite manifestement à toute la gamme Gladiator. On ne trouvera rien à redire sur la qualité des matériaux utilisés ou les finitions qui ont progressé. Le tarif enfin, a semble-t-il, été revu à la baisse comparé à celui pratiqué l’année dernière. De quoi rendre cette unité plus attrayante sur un marché hautement concurrentiel.