Azimut Magellano 25 Metri
Azimut Magellano 25 Metri
Ce yacht, fidèle aux lignes de la gamme créée voici onze ans, abrite un agencement et un style de décoration de haut vol.
Onze ans après le premier modèle siglé Magellano, Azimut fait le choix de renouveler le genre par le haut en mettant en orbite un étonnant Magellano 25 Metri qui sera suivi d’un 30 Metri prochainement. Si « l’enveloppe » s’inscrit dans le droit fil de la collection, l’agencement et la déco intérieure sont définitivement ceux d’un yacht raffiné qui ambitionne de partir loin de ses bases.
L’Azimut Magellano 25 Metri, c’est à la fois un retour aux sources et une rupture totale avec les précédents. Un retour aux sources car Azimut est allé rechercher l’architecte naval Ken Freivokh pour façonner les lignes extérieures. Rappelons que le Britannique était à l’origine du Magellano 74, premier du genre, mis à l’eau en 2009, et avait participé étroitement avec le chantier Azimut à ce concept de bateau de voyage qui ambitionnait de devenir le trawler des temps modernes. Rupture totale car le traitement de l’intérieur joue sur une approche très « boutique hôtel » en décalage avec l’esprit de voyage et la silhouette intemporelle revendiquée par le chantier. On doit cette mini révolution au designer star Vincenzo De Cotiis qui réalise avec le Magellano 25 M son premier bateau. Le chantier n’est pas peu fier d’avoir recruté cette pointure du design international considéré comme un véritable artiste à part entière. Dans l’univers de De Cotiis, il y a l’amour des formes simples et le plaisir de créer à partir de matières sophistiquées et hightech comme le faux marbre en résine ou le stratifié de polyester. Le bizuth du yachting a eu carte blanche pour imaginer les aménagements et le mobilier du 25 Metri.
Ambiance très raffinée
Et il s’en est donné à coeur joie. Le salon ouvert sur le cockpit grâce à une gigantesque baie vitrée escamotable joue largement la carte de l’open space. Sa touche personnelle se retrouve dans le dessin original des tables basses gigogne ou des consoles de rangements qui cheminent sous une succession de vitrages rectangulaires et de piliers de renfort. Mis à part le plancher composé de fines lamelles, peu de bois dans cette ambiance très raffinée où chaque mobilier est une création exclusive à l’image des canapés qui se font face ou de la table pour six convives. Incessants jeux de miroirs, appliques lumineuses en laiton et finitions du même métal en abondance, tapis tuftés aux reflets gris et aux contours géométriques, meuble en résine à inclusion, le décor volontairement asymétrique surprend et fait penser à l’ambiance
luxueuse du lobby d’un hôtel cinq étoiles. Ce style inédit, on le retrouve au niveau inférieur. Un escalier sur la droite de la salle à manger conduit aux quatre cabines doubles. La coque est suffisamment large pour organiser deux chambres VIP avec des lits de 160 perpendiculaires à l’axe, l’une sur l’avant, l’autre sur le flanc bâbord. Un long couloir distribue les pièces jusqu’à la mastercabin traversante qui occupe l’arrière.
Bien agencé pour l’équipage
Les appliques et le mobilier cerclés de laiton sont le fil conducteur de cette déco chic où rien n’est laissé au hasard. Chaque couple invités dispose de sa propre salle de bain, cela va de soi, mais l’armateur bénéficie d’un traitement de faveur en ayant une salle de bain à double vasque ouverte sur la chambre à coucher. Voilà pour les espaces intérieurs à caractère privé. Sui
De Cotiis a su créer une ambiance luxueuse et subtile en utilisant un mobilier exclusif créé par lui-même.
vant un principe déjà instauré sur l’Azimut 78 lancé en 2019, le chantier établit une séparation stricte entre l’équipage et les passagers. Ce choix est le fruit d’une réflexion mûrie au cours de longues croisières estivales auxquelles Giovanna Vitelli et son père, le fondateur du groupe Azimut, ont participé. Les codirigeants ont la volonté de donner toute sa place à l’équipage, en étant conscients que celui-ci est la clé d’un séjour à bord réussi.
Des espaces tout en subtilité
Ce credo se traduit par un quartier d’équipage plus confortable et généreux en taille ainsi que par des espaces dits techniques qui restent invisibles aux yeux des invités. Sur le Magellano 25, la séparation est matérialisée par une porte miroir
à double battant. Elle délimite le privé et la zone équipage de manière subtile. Les invités ne sont pas comme Alice et n’auront pas spécialement le désir de voir ce qui se passe derrière le miroir ! Le sas débouche sur des aménagements inattendus placés devant le parebrise.
L’utilisation du carbone
A l’entrée, un carré tout simple pour quatre personnes est prolongé sur la gauche par une grande cuisine professionnelle en L. Une descente étroite conduit aux cabines, l’une pour le capitaine, l’autre pour le marin et l’hôtesse ainsi qu’une pièce d’eau commune. Une seconde configuration permet d’obtenir quatre couchages et deux salles de bain. Et le poste de pilotage dans tout ça ?
Il est implanté juste au-dessus de la cuisine dans ce que les Américains nomment un « raised pilot house », littéralement le « cockpit de pilotage surélevé ». On y accède par un quasi invisible escalier tournant situé juste avant la porte miroir. Cet espace confiné dédié au capitaine communique aussi avec l’immense fly-bridge. L’équipage pourra ainsi emprunter en toute discrétion ce passage pour dresser la table à l’extérieur ou servir un drink aux invités si le propriétaire l’exige. Vous l’aurez compris, une navigation en Magellano 25 Metri ne s’envisage pas vraiment sans équipage. En cela, il s’apparente bien à un mini yacht ultra spacieux pour ses dimensions. Il montre également de véritables aptitudes au charter. Les passagers ont à leur disposition un pont supérieur exceptionnel qui comprend un grand salon en U et, sur l’arrière, une terrasse avec vue sur l’horizon, joliment aménagés avec du mobilier De Cotiis. Azimut a conservé le mâtereau central qui est un élément récurrent chez Magellano. La superstructure du fly au même titre que le hard-top sont en carbone, une technologie parfaitement maîtrisée par le chantier depuis maintenant trois ans, qui représente un gain de poids important et confère à l’ensemble une rigidité à toute épreuve.
Un accastillage surdimensionné
Le 25 Metri aurait ainsi un centre de gravité équivalent aux précédents Magellano. La patte De Cotiis se retrouve aussi dans l’agencement du grand cockpit que le designer revisite complètement. En lieu et place de la traditionnelle banquette, deux canapés
dont la structure est composée de lattes de teck se font face. Lorsque le tableau arrière bascule pour ouvrir le garage à annexe et se convertir en extension de plate-forme de bain, il laisse apparaître au niveau du cockpit un étonnant vitrage transparent qui libère la perspective. Original ! Avec un pavois sérieusement rehaussé au niveau des passavants, le bateau conserve l’un des principaux attributs de la gamme Magellano. Idem pour les impressionnants apparaux de mouillage mis en évidence au même titre que l’accastillage surdimensionné. L’étrave verticale et massive, flanquée de deux imposantes ferrures sur lesquelles reposent les ancres à poste, est une autre caractéristique propre au premier modèle. Ken Freivokh a subtilement retravaillé la silhouette en lui donnant plus d’allonge.
Le comportement d’un trawler
Et même si le navire affiche un tirant d’air important, sa ligne dégage une force et un dynamisme très particuliers. En navigation, le nouveau Magellano peut s’appuyer sur deux moteurs Man de 1 550 ch chacun, une grosse cavalerie optionnelle, le standard étant de 2 x 1 4 00 ch Man. Le 25 Metri n’a pas vocation à battre des records. La carène baptisée « dual mode » est largement inspirée des
oeuvres vives initiales dessinées en 2009 par l’architecte Bill Dixon. C’est du semi-déplacement optimisé spécialement conçu pour obtenir des rendements quasi linéaires entre 10 et 15 noeuds. Pour ce nouveau bateau, Azimut a demandé à l’architecte italien Pierluigi Ausonio de retravailler les lignes d’eaux de façon à augmenter la vitesse de croisière en la portant entre 18 et 20 noeuds… Et répondre aux souhaits des clients. A 24 noeuds, le bateau atteint son allure de croisière. Une motorisation plus musclée aurait un faible impact sur cette vitesse de pointe réalisée le jour de notre essai en baie de Fano, sur la côte Adriatique. A petite vitesse, le 25 Metri renoue avec le comportement d’un authentique trawler. La conso s’élève à 50 l/h à 10 noeuds sur une mer plate. Un rendement de 5 litres au mille flatteur mais insuffisant pour décrocher le label transatlantique, l’autonomie tournant plutôt autour de 1 200 milles. Des flaps à lames Humphree permettent de corriger automatiquement l’assiette du bateau, mais honnêtement, on s’en passe très bien. Au mouillage, le Magellano pourra compter sur une annexe de quatre mètres de longueur qui se glisse dans un garage avec mise à l’eau par treuil électrique.
Elégance et déco atypique
Bateau à part sur le marché du mini yacht, le 25 Metri fera sans nul doute date pour l’élégance et la force de sa ligne. La déco « très spéciale » de De Cotiis montre à quel point le prestige du designer et son travail sont pris aujourd’hui en considération dans l’élaboration d’un tel projet.