Le bon plaisir de Gianni Agnelli
Constamment épié à terre par les paparazzi, le président de FIAT et de Ferrari a trouvé dans sa longue et constante passion pour le yachting et la mer une façon élégante et sportive de s’isoler du monde pour vivre en liberté loin des regards
Giovanni Agnelli (19212003) fut souvent décrit par la presse de son temps comme « l’homme le plus élégant de la planète ». Son influence sur la politique industrielle italienne était considérable et ses pouvoirs très étendus. Il pilotait son vaste empire en petit comité, toujours secondé par des secrétaires particulières dotées d’un petit répertoire téléphonique plus complet et plus efficace que celui mis à disposition du gouvernement de son pays, comme en témoigne une anecdote parmi de nombreuses autres. A la fin des années
1960, le camion de l’écurie d’usine Ferrari de Formule 1 en route pour le Grand Prix de France s’est trouvé bloqué à la sortie du pays par le zèle de quelques douaniers italiens pour non conformité d’un document d’exportation. Mauro Forghieri, l’ingénieur en chef de la Scuderia, avait toujours sur lui le précieux numéro de la puissante secrétaire du moment. Le temps de trouver une cabine, de la prévenir et d’aller prendre un expresso, les barrières étaient levées suite à l’intervention miraculeuse du ministre des Finances... Pour s’évader de toutes ses lourdes responsabilités jamais négligées, Gianni Agnelli aimait par dessus tout partir en mer à partir de quelques ports de la Riviera, française et italienne, où il faisait escale dans la plus totale discrétion, même si la beauté et l’originalité de ses yachts pouvait le faire facilement repérer. S’il aimait la vitesse et les belles mécaniques, Gianni Agnelli avait un penchant certain pour les voiliers et la vie en mer au rythme lent des vents. Son plus grand plaisir, loin de tout regard, était de plonger, nu, au matin dans sa Méditerranée bien-aimée, comme pour prendre un éternel bain de jouvence.