• Tesoro T38
Rares sont les chantiers à voir le jour depuis quelques années. En lançant un premier modèle avec son T38 Cruiser, la marque espagnole Tesoro Yachts, vendue en France par Vanguard Yachts, vient s’immiscer avec audace sur un marché où la concurrence fait r
C’était il y a dix-huit mois maintenant, presque une éternité. En janvier 2020, la Covid-19 ne fait pas encore la une des journaux et le Boot de Düsseldorf ouvre ses portes avec son lot habituel de nouveautés. Parmi elles, le Tesoro T38 Cruiser ne manque pas de se faire remarquer. Sur un segment de l’open méditerranéen où la bataille fait rage depuis plusieurs années, le premier bateau du constructeur espagnol sait qu’il lui faudra faire preuve d’audace pour s’imposer. Juan Olivares et Andrés Martinez, les fondateurs du chantier situé à Murcie, au sud-est de la péninsule ibérique, présentent alors leur premier modèle comme un bateau facile à manoeuvrer, confortable et esthétiquement soigné. Quelques mois plus tard, nous voilà derrière les commandes d’un modèle légèrement modifié dans le port d’Alicante. Les finitions ont été améliorées, au même titre que certains détails. La construction y a gagné qualitativement, avec l’incorporation de renforts en sandwich sur les côtés, tandis que le poids total du bateau a été réduit de près d’une tonne, certaines parties ayant été réalisées en infusion.
Esthétiquement, sa ligne nette, taillée à la serpe, est devancée par une proue quasi verticale. Plus rigide, plus léger, ce nouveau bateau navigue sur une carène au V évolutif signée de l’architecte Julio Galiana devant lui offrir un bon passage dans les vagues et un grand confort au planning. Et le moins que l’on puisse dire est que ce premier modèle navigue très bien ! Avec des conditions de mer correctes et deux Mercury Verado de 350 chevaux accrochés au tableau arrière, le Tesoro 38 atteint une vitesse de pointe de 40 noeuds. Et il n’est pas difficile d’imaginer qu’avec une coque propre et un bateau un peu moins chargé, cette vitesse aurait pu être plus importante encore. En croisière, ce modèle est à son aise aux alentours de 25 noeuds, allure à laquelle la navigation est confortable et la consommation demeure raisonnable. Selon le chantier, une puissance supérieure à 700 chevaux n’est pas nécessaire. Nous serions toutefois curieux de le tester avec deux Mercury de 450 chevaux, ce bateau nous paraissant adapté à ce type de puissance.
Un plan de pont original
Parmi les aspects les plus surprenants, citons le bon départ au planning, qui s’effectue en seulement six secondes et l’excellente portance offerte par la coque une fois le planning atteint. En termes de motorisation le T38 Cruiser peut être équipé de hors-bords essence d’une puissance comprise entre 280 à 400 chevaux, ou de turbo diesels de 300 à 380 chevaux. Deux hors-bords Mercury de 300 ou 450 chevaux sont également proposés. Séduisant en navigation le Tesoro 38 ne l’est pas moins au mouillage. Le bateau présente un plan de pont original, caractérisé notamment par la présence d’un grand bain de soleil avant. Notez qu’un bimini peut être déployé à l’aide de mâts afin de protéger cet endroit des rayons du soleil. À l’arrière, l’espace repas, composé de deux banquettes en vis-à-vis et d’une table dont la surface est multipliée par deux une fois dépliée, est convertible en un second grand bain de soleil. De nombreux détails soulignent le soin apporté par les concepteurs du bateau, comme les selleries brodées, les mains courantes en
acier inoxydables sur les côtés du bain de soleil ou les portes de sécurité à l’arrière. Un autre point fort est le grand coffre situé sous le bain de soleil arrière. Il serait toutefois judicieux d’y compartimenter l’espace afin de pouvoir y optimiser le rangement. La cuisine du bord se situe derrière les trois sièges individuels dédiés au pilote ainsi qu’à deux passagers. Celle-ci dispose d’un bon niveau d’équipement avec une cuisinière à gaz, un évier en acier inoxydable et un réfrigérateur. Bien abrité sous l’élégant T-top de série à bord de cette version sun-deck, le poste de pilotage offre une position confor
table. La console est suffisamment spacieuse pour accueillir deux grands écrans tandis que le parebrise offre une protection efficace en naviguant à vive allure. Le pilote peut barrer assis ou debout en conservant une excellente visibilité et les commandes sont bien placées. À bord du modèle de notre essai, le seul équipement manquant était le propulseur d’étrave, proposé en option, ainsi qu’un système de tabulation automatique, toujours utile et présentant une bonne aide à la navigation sur une unité comme celle-ci, surtout dans des conditions de mer croisée défavorables. Une autre agréable
surprise est à aller chercher du côté des aménagements intérieurs. Sobres, ergonomiques, bien pensés, ceux-ci témoignent d’un certain bon sens de la part des concepteurs du bateau. Les espaces généreux permettent même d’envisager de courtes croisières à quatre personnes. La pointe avant est occupée par une cabine double, qui bénéficie d’une belle hauteur sous plafond, tandis qu’une ouverture zénithale contribue à l’éclairage et à la ventilation naturelle. Une mid-cabin, équipée de lits jumeaux, occupe l’endroit situé derrière la descente. Un cabinet de toilette indépendant complète le tout. Le chantier a apporté beaucoup d’attention à l’éclairage indirect ainsi qu’à la répartition des espaces de rangement. En somme, un bateau bien construit, très marin, et qui ne manque pas d’arguments pour se frayer une place au soleil.