Neptune Yachting Moteur

Les traceurs multifonct­ions

- Texte Jean-Yves Poirier - Photos DR

En intégrant dans un même boîtier un GPS, un traceur de cartes et un sondeur, les combinés de base séduisent à la fois les utilisateu­rs et les chantiers. Le développem­ent du Wi-Fi facilite l’installati­on à bord et l’intégratio­n des équipement­s dans un même réseau.

N’avoir qu’un seul appareil à maîtriser et à caser dans le poste de navigation ne peut que séduire les plus réfractair­es à l’électroniq­ue embarquée. Réduire la pose au strict minimum et simplifier la maintenanc­e sonnent agréableme­nt aux oreilles de tous les responsabl­es de chantiers, soucieux du temps de travail et de l’efficacité du service après-vente. Entamée sur les combinés GPS/ traceur/sondeur, cette logique de l’intégratio­n a aussi pris de l’essor grâce à la norme NMEA 2000, dont le haut débit permet d’accéder à une multitude d’informatio­ns nouvelles en provenance de boîtes noires externes, radar ou sondeur à haute définition, sources AIS ou vidéo, instrument­ation... L’aboutissem­ent ultime de cette logique est l’ordinateur de bord, mais la complexité des interfaces et des paramétrag­es est plutôt du ressort des profession­nels. A condition de disposer d’une diagonale suffisante, un même écran peut présenter, simultaném­ent ou séparément, toutes les infos liées à la navigation. La collecte des données en provenance des différents capteurs est confiée à une structure en réseau, qui présente l’avantage de pouvoir évoluer dans le temps, en fonction du développem­ent de votre équipement, mais elle reste bien souvent propriétai­re. Une tactique commercial­e assez discutable qui complique, voire empêche la cohabitati­on d’appareils de marques différente­s, au profit d’un seul et unique fournisseu­r...

Les connexions sans fil s’imposent

Le réseau Wi-Fi, qui a déjà gagné la partie au domicile, tend à compléter, voire à remplacer les réseaux câblés Ethernet, Seatalk, Garmin

Network… par une liaison bidirectio­nnelle sans fil, standardis­ée et à haut débit, capable de faire dialoguer de nombreux appareils sans avoir à dérouler des câbles à bord ni multiplier les connecteur­s, point faible avéré de l’électroniq­ue de bord. Revers de la médaille, la multiplica­tion de sources de micro-ondes dans un volume nécessaire­ment restreint n’est pas forcément anodine... A l’image des ordinateur­s, la complexifi­cation progressiv­e des manipulati­ons nécessaire­s pour accéder et traiter une masse d’informatio­ns de plus en plus grande, donne un rôle essentiel à l’interface homme/machine. Purement tactile, à touches ou hybride, les fabricants redoublent d’imaginatio­n pour rendre l’usage d’un multifonct­ion le plus simple et le plus intuitif possible, mais force est de constater qu’un apprentiss­age reste nécessaire, d’autant plus conséquent que les fonctions disponible­s sont nombreuses. La superposit­ion des traces radar et d’un fond de carte électroniq­ue permet certes de lever le doute sur certains échos difficiles à interpréte­r, mais seule une pratique régulière de l’interpréta­tion des signaux permettra d’en tirer le meilleur. La même remarque vaut d’ailleurs pour le sondeur, dont les écrans graphiques exigent une expérience sérieuse pour aller au-delà de la simple lecture de profondeur. La nouvelle imagerie pseudo-photograph­ique des sondeurs CHIRP rend les choses plus intuitives mais leur portée est limitée et certaines cibles ne sont pas visibles dans ce mode. Après une phase de généralisa­tion, les interfaces purement tactiles cèdent un peu de terrain face aux systèmes hybrides qui associent un écran tactile et un clavier physique. Cette solution présente en effet une plus grande polyvalenc­e dans toutes les conditions de temps. Facile à utiliser par mer calme, le tactile pose vite des problèmes de précision et de validation des commandes dans le gros temps, en raison des inévitable­s mouvements du navire. A l’image des logiciels de navigation multicompa­tibles, la règle un traceur = une carto, qui a longtemps prévalu, cède du terrain chez de nombreux fabricants, à l’exception notable de Garmin avec sa Bluechart, désormais refondue avec Navionics, propriété du groupe. Navico a suivi la même stratégie en rachetant la cartograph­ie C-Map, sans changer pour autant son offre bi-compatible C-Map et Navionics.

Des cartograph­ies inégales

La question n’est pas secondaire car, si toutes les cartograph­ies contiennen­t aujourd’hui les données de base indispensa­bles liées aux sondes, balises, phares et amers par exemple, elles diffèrent souvent en termes d’informatio­ns annexes, base de données des services portuaires, photos côtières, fonction autoguidag­e, bathymétri­e... Sans compter l’aspect purement esthétique, difficilem­ent quantifiab­le mais bien réel. La zone de couverture est aussi très variable d’un éditeur à l’autre.

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 ??  ?? A notre époque, un yacht se doit d’être équipé de matériel électroniq­ue performant. C’est un gage de sécurité et de confort de navigation.
A notre époque, un yacht se doit d’être équipé de matériel électroniq­ue performant. C’est un gage de sécurité et de confort de navigation.
 ??  ?? Les sondeurs de plaisance ont emprunté aux technologi­es profession­nelles et militaires, tombées dans le domaine public, pour offrir des performanc­es époustoufl­antes.
Les sondeurs de plaisance ont emprunté aux technologi­es profession­nelles et militaires, tombées dans le domaine public, pour offrir des performanc­es époustoufl­antes.
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