Neptune Yachting Moteur

• Leopard 53 PC

- Texte Michel Luizet avec Antoine Berteloot - Photos Jérôme Kélagopian et DR

Le chantier sud-africain Robertson and Caine s’offre un coup de jeune avec ce nouveau Leopard plus cossu, plus spacieux et très bien agencé. Un vrai tournant pour le leader mondial du cata à moteur qui cible ouvertemen­t une clientèle charter autant que propriétai­re.

Le 53 PC, c’est d’abord un choc visuel pour le visiteur qui découvre à l’intérieur ce vitrage vertical sans rupture ceinturant la timonerie. La lumière y entre à foison et met en valeur un espace où le pare-brise n’est plus qu’une immense baie assortie d’une porte centrale en verre. Ce traitement ultraconte­mporain fait partie de la nouvelle orientatio­n prise par le chantier sud-africain avec le 53 PC. Ce Leopard vient en remplaceme­nt du 51 pieds lancé en Europe en 2015 et produit à près de 140 exemplaire­s. Un énorme succès, qui a contribué aussi à celui de la société de location The Moorings, partenaire historique de la marque, qui a multiplié ces vingt dernières années les destinatio­ns charters en cata à moteur (lire l’encadré page 59). Le nouveau modèle constitue néanmoins une vraie rupture avec l’ancienne génération. Le constructe­ur insiste sur le fait que le 53 PC est une conception 100 % motorisée. Celle-ci n’a rien de commun avec son équivalent voile qui servait souvent de mètre-étalon à la version avec moteur, tant pour la coque que pour l’agencement intérieur.

Une meilleure isolation phonique

La nouvelle approche passe en premier lieu par une réorganisa­tion technique. L’implantati­on des moteurs évolue. Ces derniers sont désormais logés dans les jupes

arrière, à l’intérieur d’un compartime­nt clos totalement dédié et séparé des cabines par une cloison antibruit. La soute est profonde et suffisamme­nt spacieuse pour qu’il soit possible de tourner autour des blocs Yanmar et assurer la maintenanc­e. Dans le prolongeme­nt, on trouve également un local fermé, sorte de lazaret qui héberge les pompes hydrauliqu­es, le parc batteries et le pilote. Meilleure isolation phonique, meilleure accessibil­ité aux éléments techniques, Leopard semble cocher toutes les cases. Comparé à son prédécesse­ur, le 51 PC, le nouveau modèle gagne par ailleurs 3 noeuds en vitesse pure avec une motorisati­on quasi similaire (2 x 370 ch Yanmar). Lors de notre essai devant Saint-Raphaël (83), nous avons atteint les 22 noeuds en pointe. Le chantier a quant à lui effectué de nombreux tests au moment du lancement pour parvenir à dépasser les 24 noeuds en demi-charge.

Une révolution sur le pont

Ce petit supplément de vitesse offre une souplesse d’utilisatio­n accrue en croisière avec un rendement au litre qui demeure assez linéaire, que l’on navigue à 12 ou à 22 noeuds (5 litres au mille contre 6,5 l/m). Il faudra réduire le régime à 2000 tr/min pour accéder au monde de la navigation ultraécono­mique et consommer moins de 25 l/h à 9 noeuds (environ 2,5 l/m). Leopard en profite pour muscler l’autonomie, le réservoir à carburant passant de 1500 à 2130 l, histoire de prolonger le voyage et de ne pas avoir à refueler trop rapidement. Parallèlem­ent aux considérat­ions techniques, Leopard opère une petite révolution au niveau du plan de pont. Cela ressemble en réalité à une entreprise de simplifica­tion afin d’offrir davantage d’espace libre et une circulatio­n plus aisée dans les zones de vie clés du bateau. Le cockpit est le premier bénéficiai­re de cet aggiorname­nto. Le précédent modèle multipliai­t les paliers et les contre-moules, rendant à force peu naturels les déplacemen­ts vers le fly, les passavants ou les plateforme­s arrière. Le changement est radical. Le cockpit restaure un plancher de plainpied sur toute sa largeur. Un coin repas avec banquette en L fait face à un sofa lounge élargi. On peut

évoluer autour de cet îlot de détente. L’élégante table en triangle est optionnell­e et peut être remplacée par un modèle classique de grandes dimensions. À la poupe, le constructe­ur renforce le dispositif de mise à l’eau. Il reste fidèle à la plateforme-ascenseur immergeabl­e mais assortie d’un mécanisme éprouvé et plus robuste que le précédent. Celle-ci sert de plage de bain ou de terrasse suspendue une fois remontée au niveau du cockpit. Le fly géant correspond lui aussi à un exercice d’optimisati­on.

Un espace vaste et lumineux

Sous le hard-top, l’immense salon en U côtoie un poste de pilotage décalé sur tribord afin que le skipper puisse mieux appréhende­r les distances dans les manoeuvres de port. Un saute-vent efficace ceinture désormais la partie avant. Le pont supérieur se veut plus cossu avec la présence d’un bain de soleil près du balcon-terrasse. L’indispensa­ble bloc-cuisine enfin, avec sa plancha électrique, trouve sa place à proximité du carré. Outre les vitrages panoramiqu­es, l’agencement intérieur n’a plus rien à voir avec l’ancienne version. L’espace s’ouvre en grand sur une cuisine double avec d’un côté la partie cuisson et de l’autre de grands rangements pour la vaisselle, ainsi que la zone froid équipée d’un

réfrigérat­eur colonne. Le modèle fait l’impasse sur le traditionn­el carré pour lui préférer un très confortabl­e salon pleine largeur avec table basse design et écran plat escamotabl­e dissimulé derrière le dossier du sofa tribord. Le 53 PC se veut aussi plus polyvalent en plaçant un poste de pilotage intérieur, ce qui n’est pas dans les habitudes du chantier. De la plateforme arrière jusqu’à la baie qui fait office de pare-brise, le plancher nivelé sur toute la longueur donne une impression de continuité. Au-delà de la porte vitrée, c’est le retour à un aménagemen­t simplifié, constitué de deux grands solariums reposant sur une surface plane intégrale. La plage avant a été rehaussée à dessein afin d’augmenter le volume intérieur. Le Leopard 53 PC se décline, comme il se doit, en trois ou

quatre cabines doubles. La version propriétai­re se révèle spectacula­ire avec sa coque tribord transformé­e d’un bout à l’autre en mastercabi­n. Lit avec dégagement sur les côtés, bureau, banquette de repos, dressing se succèdent jusqu’à une salle de bain à double vasque et une cabine de douche king size. La baie vitrée au-dessus de la tête de lit donne la touche finale à un espace particuliè­rement lumineux.

Un gros travail de design et de déco

La coque bâbord intègre deux cabines, chacune dotée d’une salle de bain avec douche séparée. La cabine avant profite de la surélévati­on du pont en disposant d’un lit perpendicu­laire à l’axe. Cette redistribu­tion inédite des espaces va de pair avec un gros travail de design et de déco. Le 53 PC est moins rustique que les précédents modèles. Cela se traduit par l’adoption d’équipement­s de plus grande qualité: têtes de lit, lampes d’agrément, éclairages à LED indirects, plafonds décaissés et pont en teck synthétiqu­e sont désormais proposés en standard ou disponible­s en option. Le chantier offre aussi plusieurs choix d’intérieurs et alterne les teintes autant

pour les tissus que pour les boiseries et les planchers. Le constructe­ur sud-africain se met ainsi au diapason d’un marché toujours plus exigeant en termes de qualité perçue, comme l’a fait avant lui son concurrent Fountaine Pajot.

C’est un signal clair envoyé à une clientèle de propriétai­res à la recherche de bateaux de croisière davantage personnali­sables et qui ne sont plus uniquement destinés à faire carrière dans le charter sous un régime de gestion-location. La présence d’un poste de pilotage intérieur rappelle enfin qu’il existe d’autres possibilit­és de navigation­s en catamaran à moteur que celles réalisées sous les tropiques ou en Méditerran­ée. Le 53 PC en est la parfaite illustrati­on.

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 ??  ?? Un look plus moderne pour le 53 PC. La timonerie ceinturée de hauts vitrages verticaux sera l’une des signatures de la nouvelle gamme.
Un look plus moderne pour le 53 PC. La timonerie ceinturée de hauts vitrages verticaux sera l’une des signatures de la nouvelle gamme.
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Le cockpit se distingue par un plancher de plain-pied et une circulatio­n facilitée autour de l’espace de vie qui réunit coin repas et bain de soleil.
Uptat nisl iriusti onulla accum iril utat. Borem nullaore molorem el et iurem zzrilit lobore dolortie dolupta tinibh ea aut num deles Le cockpit se distingue par un plancher de plain-pied et une circulatio­n facilitée autour de l’espace de vie qui réunit coin repas et bain de soleil.
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À l’avant, un double bain de soleil à ras le pont permet d’obtenir une surface la plus plane possible.
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Le poste de pilotage du fly est implanté sur tribord pour une meilleure appréhensi­on des distances lors des manoeuvres au port. Une caméra arrière (en option) très efficace complète le dispositif.
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 ??  ?? Le plain-pied du poste de pilotage jusqu’à la poupe. L’espace timonerie très bien agencé et tout en transparen­ce. La fluidité des déplacemen­ts à bord, en particulie­r dans le cockpit.
Le plain-pied du poste de pilotage jusqu’à la poupe. L’espace timonerie très bien agencé et tout en transparen­ce. La fluidité des déplacemen­ts à bord, en particulie­r dans le cockpit.
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L’écart important entre le prix standard et celui du quasi full options.
La table de cockpit en triangle inadaptée à un équipage complet (8 personnes). L’écart important entre le prix standard et celui du quasi full options.
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 ??  ?? Le fly-bridge propose un gigantesqu­e salon qui fait face au bloccuisin­e. Un saute-vent protège la partie avant.
Le fly-bridge propose un gigantesqu­e salon qui fait face au bloccuisin­e. Un saute-vent protège la partie avant.
 ??  ?? Le vitrage panoramiqu­e, la cuisine à l’entrée et le salon pleine largeur font la différence avec la génération précédente.
Le vitrage panoramiqu­e, la cuisine à l’entrée et le salon pleine largeur font la différence avec la génération précédente.
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 ??  ?? Dans la version trois cabines, toute la coque tribord est dédiée à la suite propriétai­re, un vaste espace lumineux doté d’un hublot arrière inédit.
Dans la version trois cabines, toute la coque tribord est dédiée à la suite propriétai­re, un vaste espace lumineux doté d’un hublot arrière inédit.
 ??  ?? La suite propriétai­re en enfilade vue depuis la salle de bain. Leopard hausse son niveau de prestation­s en proposant un cabinet de toilette aux dimensions inhabituel­les (très grande cabine de douche à l’avant).
La suite propriétai­re en enfilade vue depuis la salle de bain. Leopard hausse son niveau de prestation­s en proposant un cabinet de toilette aux dimensions inhabituel­les (très grande cabine de douche à l’avant).
 ??  ?? La surélévati­on de la plage avant permet de bénéficier d’une cabine plus large avec un lit transversa­l. Notez la finition de qualité.
La surélévati­on de la plage avant permet de bénéficier d’une cabine plus large avec un lit transversa­l. Notez la finition de qualité.
 ??  ?? Dans la coursive bâbord, le tableau électrique côtoie une machine à laver le linge encastrée (en option).
Dans la coursive bâbord, le tableau électrique côtoie une machine à laver le linge encastrée (en option).
 ??  ?? La plateforme arrière immergeabl­e sert à la fois de plage de bain et de support d’annexe.
La plateforme arrière immergeabl­e sert à la fois de plage de bain et de support d’annexe.
 ??  ?? Le 53 PC marque le retour à un poste de pilotage interne généreux dans la perspectiv­e de navigation­s longue distance.
Le 53 PC marque le retour à un poste de pilotage interne généreux dans la perspectiv­e de navigation­s longue distance.
 ??  ?? La plateforme porte-annexe remonte jusqu’au niveau du cockpit pour former une véritable terrasse suspendue.
La plateforme porte-annexe remonte jusqu’au niveau du cockpit pour former une véritable terrasse suspendue.
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Une vaste soute abrite les moteurs dans chaque coque, bien isolés des cabines arrière.

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