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Le cidre, une passion bretonne

La cidrerie La Ruaudais nous a ouvert les portes de son exploitati­on le temps d’une escale. Qualité des pommes, assemblage… la famille Souchet nous explique tout à propos de cette boisson qui connaît un nouvel engouement.

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Médaillée à de nombreuses reprises, la cidrerie de La Ruaudais, située en bordure de l’Oust, existe depuis 26 ans. Créée par Jean-Paul Souchet, elle s’est fait un nom avant de devenir une référence dans le domaine du cidre, mêlant tradition et modernisme. Une partie des fruits provient des vergers familiaux, d’autres sont fournis par des exploitant­s bio, toujours de façon locale. Si cette cidrerie rencontre aujourd’hui un vif succès, le pari n’était pas gagné pour autant au moment de sa création. En effet, cette boisson a connu au moment des Trente Glorieuses une désaffecti­on de la part du public, à laquelle l’envol du machinisme agricole n’était pas étranger : l’heure était à l’arrachage des pommiers qui n’apportaien­t pas grand-chose en matière de rendement… Depuis, le vent a tourné et le cidre l’a en poupe, grâce à sa faible teneur en alcool (5° pour un brut) et à des produits qui n’ont cessé de monter en qualité, y compris le jus de pomme. Les profession­nels ont su redonner leurs lettres de noblesse à cette boisson bretonne, « à tel point qu’un de nos clients a décidé de remplacer le champagne par du cidre à l’occasion du mariage de son fils, précise Jean-Paul Souchet. Non pour des raisons financière­s, mais pour coller à la tradition locale. » Avec un effectif de six personnes, la cidrerie La Ruaudais demeure une entreprise familiale et surtout artisanale, avec un atelier de production situé à deux kilomètres de la rivière. En bordure de l’Oust, une boutique et une crêperie ont été ouvertes par l’équipe de la cidrerie. La gamme compte de nombreuses variétés, avec des cidres bruts, demi-secs et doux, embouteill­és sous différente­s contenance­s, sans oublier le jus de pomme (pétillant ou non). La Ruaudais produit également le Guillevic, un cidre qui tire son nom de cette ancienne pomme morbihanna­ise. Une fois fermentée, elle donne une boisson assez acidulée, fruitée, qui se consomme plutôt à l’apéritif ou au dessert. Mais au fait, quel est le secret d’un bon cidre ? Évidemment, cela commence par la qualité des pommes, récoltées au moment opportun. L’assemblage joue aussi un rôle crucial, que seul un artisan expériment­é sera à même de réaliser. « Il faut mélanger les variétés, associer les genres, entre les pommes douces, amères, sans oublier celles spécifique­s pour le cidre. Chaque variété possède ses caractéris­tiques. Par exemple, des pommes amères apporteron­t une longueur en bouche. Le but étant d’obtenir un goût équilibré, que l’on pourra dupliquer afin que le consommate­ur retrouve des crus homogènes d’une année sur l’autre. C’est une alchimie », explique JeanPaul Souchet. La nature a aussi son mot à dire. Il est préférable d’opter pour des vergers bien exposés au soleil, bordés de haies où les insectes et les oiseaux trouveront abri et nourriture. « Il faut éviter les terrains humides, conseille Jean-Paul Souchet, car les fruits seront davantage gorgés d’eau et auront une richesse aromatique moindre. » De même, mieux vaut choisir des pommes qui viennent de tomber de leur arbre, plutôt que les décrocher. Du côté de la fabricatio­n, tout commence à l’automne, période de la récolte (d’octobre à mi-décembre). Elles sont ensuite pressées par maturité et assemblées. Une opération qui s’effectue après fermentati­on, juste avant l’embouteill­age. C’est la durée de fermentati­on qui donnera le degré d’alcool au cidre ; courte pour un doux et longue pour un brut. Environ 700 à 800 tonnes de pommes sont pressées chaque saison par La Ruaudais. l Cidrerie artisanale La Ruaudais.

4, rue du Guélin. 56200 Saint-Martinsur-Oust l Tél. : 02 99 91 53 84.

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L’une des difficulté­s majeures pour le producteur consiste à retrouver le même goût homogène d’une année à l’autre.
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L’atelier de production est situé à moins de deux kilomètres de la rivière, à proximité des vergers familiaux.
La famille Souchet s’est lancée dans le cidre il y a 26 ans. Elle a ses propres vergers et propose une large gamme de boissons. L’atelier de production est situé à moins de deux kilomètres de la rivière, à proximité des vergers familiaux.
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Parmi la gamme de la cidrerie, le Guillevic (au centre) est issu d’une seule variété de pommes qui ne poussent que dans le Morbihan.

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