Nice-Matin (Cannes)

L’Argentière : paradis devenu enfer

- G. A.

Dans les halls d’entrée de la résidence de L’Argentière, la boue a séché. Laissant partout, sur les plantes vertes renversées, les sols, les murs, un dépôt noirâtre repoussant. Le nettoyage des parties communes n’a visiblemen­t pas débuté. Les dégâts avoisinera­ient les 500 000 €. Dans les garages, la société Hygiène Assistance Service attaque les plafonds souillés au nettoyeur haute pression. La tache est colossale. « On est là depuis deux semaines. Il y a encore quelques épaves et quelques garages pleins… », lâche un agent de nettoiemen­t. Ici, on compte quarante-trois sinistrés. Annie Carles et son mari, de l’Aveyron, se sont payé un deux pièces en rezde-jardin il y a dix ans. Pour y couler des séjours au soleil. Un paradis devenu enfer. Un mètre d’eau dans leur résidence secondaire. Une semaine de nettoyage « avec la puanteur qui donne la nausée. Et aujourd’hui, les assurances qui enlèvent sur les meubles 10 % par an de vétusté alors qu’on venait un mois par an ! ». Désarroi. Partagé par Samuel et Fabienne Perrault, propriétai­res ici depuis vingt ans. L’appartemen­t est vide. Il n’y avait rien à sauver. Ils sont hébergés par un voisin. Ce soir-là, parti sauver sa fille et ses petitsenfa­nts dans un autre logement, il a connu la terreur d’avoir perdu son épouse, qu’il a retrouvée perchée sur un meuble, le chat dans les bras. « On avait de l’eau jusqu’à la poitrine… Mais on est tous vivants ».

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(Photo Patrice Lapoirie) Il ne reste rien de l’appartemen­t de Samuel Perrault.

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