Nice-Matin (Cannes)

Elle a besoin de vous !

Si, d’ici à minuit ce soir, elle ne parvient pas à réunir, grâce à un financemen­t participat­if, les 800 euros qui lui manquent, la Cannoise Sophie de Ronchi verra se briser ses rêves olympiques

- PHILIPPE HERBET pherbet@nicematin.fr

Il y a urgence ! Parce que, dans quelques heures maintenant – et c’est court –, tout pourrait s’arrêter net. Définitive­ment. Et rendre vains tous ces efforts et sacrifices consentis depuis tant et tant de semaines. Pourtant, l’histoire est belle. À 30 ans, et alors qu’elle avait choisi d’arrêter le haut niveau, après les Mondiaux de Barcelone, en 2013, Sophie s’est en effet lancé un extraordin­aire pari : signer un fracassant retour dans les bassins, lui ouvrant en grand les portes olympiques de Rio, avec le relais du 100 m x 4 nages tricolore. « C’est pour elle, Enola (qui a poussé son premier cri, il y a maintenant six mois…) que je le fais. Je veux qu’un jour, elle soit fière de sa maman. C’est vrai que ce come-back peut paraître utopique. Mais dans mon entourage, tout le monde m’a suivie. Et puis, mon mari m’a aussi dit, qu’après ce que j’avais enduré pour donner naissance à ma fille, si je n’étais pas capable de re-nager... » [Rires]

Dans la douleur

Celle qui, il n’y a guère si longtemps, portait encore haut les couleurs de l’équipe de France sur les plus grands rendez-vous internatio­naux et qui aujourd’hui

(1) occupe un poste de maître-nageur à la Ville de Cannes, est assurément un sacré brin de femme. Mue par une extraordin­aire motivation. « J’ai toujours aimé relever les challenges. Mais c’est vrai, ça peut paraître un peu fou… » Et pourtant, de l’eau s’est ajoutée à celle des bassins… « Oui, quand j’ai repris l’entraîneme­nt, j’ai souvent pleuré. Lionel (Volckaert, le directeur sportif du CNC, avec qui elle s’entraîne désormais) m’avait prévenue. Il m’avait dit que j’allais en baver. Et effectivem­ent, c’était très dur. Pire encore que lorsque j’avais été opérée des genoux (elle n’avait alors que 18 ans). Parce que là, malgré les efforts, je n’avais pas l’impression de progresser suffisamme­nt. Je me disais que tout ça ne servait à rien… » Aujourd’hui, la donne a changé. Sophie a retrouvé toutes ses sensations. La gnac et l’envie d’aller au bout de ses rêves. Sauf que… Il y a d’abord eu les terribles inondation­s qui ont ravagé la région, il y a tout juste un mois. Et qui l’ont contrainte à s’exiler pour pouvoir poursuivre sa préparatio­n, puisqu’aucun bassin n’était plus disponible à Cannes. « Ca n’est pas simple. On gère, mais sans trop savoir d’une semaine à l’autre comment s’organiser. Le club a vraiment été touché et a d’ailleurs perdu énormément de ses licenciés. Mais je suis sûre que le CNC s’en remettra, même si ça va sûrement mettre des mois. » Et puis, rayée des listes des sportifs de haut niveau depuis qu’elle a arrêté sa carrière internatio­nale et, du coup, privée d’aides fédérales, la Cannoise doit aussi composer avec de terribles contrainte­s financière­s. « On est trois à la maison. Mon mari se démène sans compter. Mais moi, j’ai été obligée, pour pouvoir m’entraîner correcteme­nt, de demander à passer à temps partiel. Du coup, c’est compliqué, d’autant plus que l’on doit maintenant se déplacer et même payer pour avoir des créneaux et nager. C’est pour cette raison que j’ai décidé, après que Murielle Hermine (ex-championne de natation synchronis­ée, NDLR) m’en ait parlé, de lancer une campagne de

financemen­t participat­if sur la plateforme Fosburit ». Si, demain, au lever du soleil, elle a l’assurance financière­ment de pouvoir continuer, Sophie n’en sera que plus motivée pour aborder les championna­ts de France en petit bassin programmés à Angers le week-end du 22 novembre. Première étape avant de tenter de se qualifier pour les JO, en mars prochain, à l’occasion des « France » Elite. L’histoire est belle, on vous l’a dit. Alors pourvu qu’elle le reste… 1. Elle a participé, entre autres, à quatre championna­ts du monde et quatre championna­ts d’Europe avec l’équipe de France, mais aussi aux Jeux Olympiques de Pékin, en 2008.

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(DR) Sophie De Ronchi n’a plus qu’une idée en tête : les JO de Rio, l’an prochain.

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