Nice-Matin (Cannes)

Lambin, le berger du « milieu » intranspor­table jusqu’aux assises

Souffrant d’une sciatique paralysant­e, le berger de Caussols Michel Lambin, 65 ans, ne sera finalement pas jugé à partir d’aujourd’hui à Nice pour assassinat. Son procès est renvoyé à plus tard

- JEAN-PAUL FRONZES

Le procès de Michel Lambin devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes devait débuter ce lundi. L’audience était censée s’achever dix jours plus tard et, selon un connaisseu­r, balayer « plusieurs décennies de grand banditisme ». Elle est finalement renvoyée à plus tard. Car l’accusé, âgé de 65 ans, souffre d’une sciatique paralysant­e et n’est pas en état de comparaîtr­e. Surnommé le « berger du milieu », Lambin fut patron de bar à Grasse avant de devenir éleveur de chèvres à Caussols. Il a été condamné à 18 ans de réclusion pour l’assassinat en 2004 de Jean-Yves Guerrée, 37 ans. L’un et l’autre préparaien­t l’évasion par hélicoptèr­e d’Émile Fornasari, un braqueur de bijouterie­s de Mouans-Sartoux. Ces dernières années, Lambin fut suspecté de plusieurs autres crimes, anciens et donc prescrits. Il demeure visé à Grasse par une instructio­n relative à deux homicides. C’est dire si les magistrats de la cour d’assises des A.-M. avaient hâte de le juger pour un assassinat qu’il nie et qui remonte à 2002. Celui de Robert Ludi, un homme sans histoire, un gardien d’école maternelle à Antibes, tué de deux balles de 11,43 au volant de sa voiture sur le parking de l’établissem­ent.

Son transfert en avion échoue

En septembre dernier, la présidente Michèle Lis-Schaal a ainsi décidé de faire venir Lambin en avion depuis le centre de Réau, en région parisienne où il est incarcéré. Mais le transfert a échoué, le commandant du vol Paris-Nice refusant de le prendre à bord. La présidente a alors mandaté un médecin légiste de renom. Cet expert près la cour de cassation a examiné le berger avant d’estimer que son état actuel de santé n’est pas compatible avec une comparutio­n devant la cour d’assises. Exit donc son procès. Jusqu’à quand ? La question agite le landerneau judiciaire. Car avant de répondre d’assassinat à Nice, Michel Lambin pourrait recouvrer la liberté (lire par ailleurs). Et son cas, avant même d’être débattu devant les jurés, s’apparente à un casse-tête pour les magistrats.

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(DR) Michel Lambin, une dizaine d’années plus tôt.

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