Vidauban : une famille vit à cinq dans un garage
Le sort s’acharne sur les Sanz. Contraints de stopper les travaux de leur maison, ils vivotent depuis deux ans avec leurs jumeaux handicapés dans 60 m². Leurs proches lancent un SOS
Voici le quotidien d’une famille de Vidauban dans le Var qui s’est lentement détérioré, année après année, rongé par les galères et les mauvais choix. L’illustration vivante de la loi de Murphy : « tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera nécessairement mal ». Tout commence, il y a 17 ans. Jean et Twiggy Sanz deviennent alors les heureux parents de jumeaux. Las, ces derniers soufrent de graves ennuis de santé. Les opérations chirurgicales s’enchaînent dès les premiers mois. Pire, ils sont bientôt déclarés handicapés psychomoteurs à vie. Pour les parents, débute le long travail de l’acceptation, puis les démarches administratives, formulaires à remplir, rendez-vous chez les médecins spécialistes, opérations à répétition... Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, Jean et Twiggy s’accrochent pourtant. Mais au fil des années, la tâche devient plus ardue. « Les jumeaux étaient de plus en plus lourds à porter, et dans la maison où nous habitions, au Muy, leurs chambres se situaient au premier étage, déplore le père. Nous avons donc tenté de transformer notre garage en chambre de plain-pied pour faciliter l’accessibilité ». En vain. Le permis de construire n’est pas accordé. En 2013, le couple décide alors de faire construire une maison adaptée à Vidauban. Pour que l’ensemble de cette famille recomposée puisse « vivre convenablement ». Mais « ça n’a peut-être pas été le bon choix », reconnaît Jean. En effet, confiant le gros oeuvre à une entreprise, il espère finir seul le reste des travaux intérieurs.
« Budget restreint oblige ». Cependant à trop forcer et malgré son expérience de menuisier, il souffre bientôt d’une triple hernie discale. Avec son récent licenciement, c’est la banderille fatale. Désormais, seule Twiggy travaille précairement en tant que femme de ménage. Les revenus de la famille s’amenuisent. Et les taxes, charges et crédits, eux, s’accélèrent.
Deux ans dans leur garage
Contraints de laisser les travaux en suspens, la famille investit, en dernier recours, le garage jouxtant leur maison fantôme. En tout 60 m² et une seule pièce aménagée où cohabitent les parents, les jumeaux handicapés et la fille de Twiggy. Cinq personnes en tout. Le couple confie : « On essaie de gagner du temps pour l’instant mais c’est très
compliqué ». Déjà deux ans que ça dure! Le quotidien étant rythmé par les allers-retours quotidiens pris en charge par le conseil départemental - des jumeaux au centre spécialisé d’Olbia à Hyères. « Nous ne voulons pas les abandonner. Et ils désirent rentrer à la maison le soir ».
Besoin de main-d’oeuvre
La nièce de Jean, Séverine Vargas, observe, désemparée, la situation. « On essaye de les aider au maximum. Hélas du côté de la mairie de Vidauban ou des services sociaux il n’y a pas de solution. On comptait aussi beaucoup sur l’émission « Tous ensemble » de TF1. Mais ça n’a rien donné pour l’instant ». Dès lors, c’est elle qui a voulu alerter les médias et créer une page Facebook (voir cicontre) pour donner de l’ampleur
à son appel à l’aide. « Nous avons besoin de main-d’oeuvre. Si des associations, collectivités, entreprises ou particuliers veulent aider Jean et Twiggy, ils sont les bienvenus. La priorité pour l’heure serait de finir l’intérieur de la maison (électricité, plomberie, cloison, sol, doublage...)». Histoire que la famille puisse réintégrer un logement décent, «pour les jumeaux handicapés surtout ». « Chaque fois qu’on veut sortir la tête de l’eau on replonge plus profondément » se lamente Twiggy. Une mère qui ne cherche pas à s’inscrire dans un registre misérabiliste : « C’est la galère mais on arrive à vivre. C’est sûr qu’il y a pire que nous ». Avant de fondre en larmes « on n’a pas de chance c’est tout ». Pour toutes aides ou renseignement consulter la page www.facebook.com/mike.allan.sanz/ ou appeler Twiggy au 06.98.09.51.98.