Crash de l’A russe : l’avion s’est disloqué en l’air
Accident ou attentat? L’Égypte a lancé une enquête après le crash de l’A321, samedi, dans le désert du NordSinaï, où les recherches se sont poursuivies hier. Les autorités égyptiennes et russes ont affirmé ne pas encore être en mesure d’annoncer les causes du crash. Cependant, d’après le chef des experts aéronautiques russes, l’avion s’est disloqué «en l’air » pour une raison encore inconnue. « Les fragments se sont éparpillés sur une grande surface d’environ 20 kilomètres carrés », a précisé au Caire Viktor Sorotchenko, directeur du Comité intergouvernemental d’aviation. Cette dislocation a eu lieu «à haute altitude », a de son côté expliqué à la télévision russe, depuis l’Egypte, le directeur de l’agence russe chargée du transport aérien, Alexandre Neradko.
Quelque corps retrouvés sur
Ces nouveaux éléments ne confirment ni n’infirment l’hypothèse d’un attentat, au sujet de laquelle beaucoup d’experts étaient sceptiques samedi (1). Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé à attendre les résultats de cette « vaste enquête techniquement compliquée ». Sur les lieux du crash, au beau milieu de la province du Nord-Sinaï, d’innombrables petits débris noircis de l’avion étaient hier éparpillés sur le sol aride. Ils dégageaient encore une odeur âcre plus de 24 heures après le drame. Aucun corps n’était visible, mais des soldats surveillaient une dizaine de sacs noirs, rouge et oranges. Un peu plus loin, une toute petite veste rouge et grise laissait imaginer l’horreur, 17 enfants ayant péri dont une petite fillette de 10 mois. Hier soir, selon un officier de l’armée, 168 corps avaient été retrouvés, certains «loin» du principal morceau de carlingue, dont l’un à huit kilomètres. Les autorités égyptiennes ont dû élargir à 15 km le rayon des recherches. Une journée de deuil national a été observée hier en Russie. En guise d’hommage, plusieurs milliers de personnes ont formé un cercle au centre de Saint-Pétersbourg pour marquer une minute de silence, avant un lâcher de ballons et colombes. Des enquêteurs russes et égyptiens se sont déployés sur place en compagnie du ministre russe des Transports, Maxime Sokolov. Une enquête a aussi été ouverte en Russie et les locaux de la compagnie et du tour-opérateur perquisitionnés, tandis que des enquêteurs de France et d’Allemagne étaient attendus hier soir en Égypte, procédure habituelle pour tous les incidents impliquant un Airbus. 1. La branche égyptienne de Daesh avait revendiqué samedi avoir détruit l’avion en représailles, selon elle, aux bombardements russes en Syrie.