Le grand retour du “1-0”
Troisième victoire de suite pour l’AS Monaco sur le plus petit des scores, ce n’est pas forcément très beau sur le terrain mais ça s’appelle, une série
On a essayé de bien jouer mais c’est
raté ». La confession est signée Fabinho. Avant de prendre le chemin, demain, de l’Azerbaïdjan et Bakou pour y affronter Qarabag jeudi en Ligue Europa, les Monégasques n’ont pas voulu s’attarder sur la manière après leur victoire contre Angers. Seul le tableau d’affichage comptait : 1-0, but de Pasalic (35’). Après Qarabag et Reims, voilà le troisième match de suite remporté par Monaco sur le plus petit des scores. Ce n’est pas très sexy sur le pré, surtout la première période où rien n’allait, mais c’est efficace. Et en football, l’efficacité prime sur tout. Alors ce matin, après avoir pourtant raté son début de saison, avoir attendu le sixième match à domicile pour enfin l’emporter et perdu la moitié de ses titulaires, l’AS Monaco est à deux points du podium. Mieux, les hommes de Leonardo Jardim sont en avance sur leur temps de passage de l’an dernier à la même époque (20 points contre 18). A force de se focaliser sur le « jeu » proposé par les Monégasques, on en a oublié l’essentiel : les points. Alors oui, la première mi-temps face au promu angevin a été compliquée, pour ne pas dire ratée. Dans une ambiance d’une tristesse absolue, on a rarement vu aussi peu de mouvements devant le porteur du ballon monégasque. Sans parler des contrôles approximatifs, des passes manquées, le tout dans une ambiance qui frôlait le huis clos puisqu’on entendait même les joueurs se parler… Mais voilà, dans ce néant que fut le premier acte, Mario Pasalic a confirmé qu’il avait un certain flair pour sentir les bons coups. Un but et on ferme boutique. Le score ne bougera plus.
Ces attaquants qui ne marquent pas
En Angleterre, on appelle ça une « Winning ugly ». Une victoire laide. « 1-0 ou 2-1, c’est trois points » rigolait Leonardo Jardim après le match. Pragmatique jusqu’au bout évidemment. En même temps, tirer des enseignements quand une équipe joue sans neuf titulaires potentiels1, c’est comme inviter sa soeur à danser, ça ne sert à rien. Hier, Monaco a fait le boulot. D’autant que les Monégasques ont eu cette habituelle réaction d’orgueil, au retour des vestiaires, avec dix minutes de folie. On y a vu du mouvement, de l’envie, du pressing et cette volonté de pousser les actions au bout, à l’image de Rony Lopes métamorphosé après la pause… l’espace de dix minutes. Preuve que cette équipe sait proposer autre chose. Mais comme souvent cette saison, l’ASM ne marque pas dans ses temps forts. Encore plus ennuyeux, les attaquants monégasques (Traoré, El Shaarawy et Carrillo) ne scorent pas en Ligue 1. Une anomalie qui ne dérange pas Jardim : « nos milieux marquent, nos défenseurs aussi, on cherche d’autres solutions offensives car nous ne pouvons pas être dépendants du rendement de nos attaquants ».
Seulement quatre défaites en
En attendant, avec une équipe à la fois décimée et bancale - Rony Lopes, Gabriel Boschilia et Helder Costa affichent à peine 90 minutes de jeu cette saison à eux trois – Monaco a remporté son deuxième match de suite en Ligue 1, une première cette saison, et commence à regarder devant lui au classement. Le podium, objectif prioritaire des dirigeants, est plus que jamais d’actualité. D’autant qu’à défaut de ne pas tout remporter sur son passage, l’ASM perd rarement. C’est simple, en 2015 les Monégasques n’ont perdu que 4 matches de Ligue 1, seul le PSG a fait mieux – deux défaites – dans le même laps de temps. Et réussir à suivre, un peu, la cadence des Parisiens consiste à être forcément bien placé dans « l’autre championnat de France ». Oui, la Ligue 1, c’est aussi ça. 1. Traoré, Lemar, Bakayoko, Coentrao, Silva,Wallace, Cavaleiro, Balhouli et Dirar.