Ébullition de talents pour le gala des MOF à Monaco
Hier soir, un dîner de gala célébrait les Meilleurs ouvriers de France de la Côte d’Azur. En cuisine, pas moins de neuf MOF ont uni leur talent pour élaborer un menu d’excellence
On les appelle les MOF, pour Meilleur ouvrier de France. Ils sont reconnaissables à leur col bleu-blanc-rouge et imposent le respect. Hier soir, c’est sur les terres de Joël Garault, chef des cuisines de l’hôtel 5 étoiles L’Hermitage Monte-Carlo et jury du concours MOF (section cuisine gastronomique), depuis vingt ans, que s’est tenu le dîner de gala, organisé chaque année par la Fédération des MOF 06. Cette soirée a pour but de réunir les Meilleurs ouvriers de France de la Côte d’Azur, tous métiers confondus et leur famille. Un événement qui célèbre l’excellence et la tradition, mais aussi les retrouvailles et l’amitié.
Fraternité, excellence et tradition
Et qui de mieux que des Meilleurs ouvriers de France, section « Métiers de bouche » pour élaborer le menu des 150 convives attendus. Pas moins de neuf chefs au col tricolore, tous des grands noms de la cuisine française, ont répondu à l’invitation pour cette édition 2015. Une première. « Je suis très heureux que l’on accueille ce dîner de gala ici, cela faisait longtemps que j’en avais envie. Je suis vraiment ravi que tous ces chefs puissent apporter leur touche. Et puis il y a cette ambiance fraternelle et amicale que j’apprécie beaucoup », confiait Joël Garault, qui coordonnait les opérations et ne boudait pas son plaisir, hier après-midi, en voyant ses cuisines en ébullition, prises d’assaut par tous ces talents. Chacun d’entre eux avait en charge une partie du menu. Et c’est avec simplicité et franche camaraderie qu’ils se sont trouvé une place dans les grandes cuisines de l’établissement monégasque. L’un coupant ses truffes, l’autre s’inquiétant du fonctionnement du four. À côté, les commis, aussi impressionnés que fiers de participer, apprenaient à leur détriment qu’on ne rigole pas avec la précision du dressage. La transmission du savoir est en route.
«Leplusde techniques possible »
« Quand on fait un repas MOF on choisit de faire du classique. On utilise des produits des saisons mais surtout il faut montrer le plus de techniques possible. Car il y a les clients évidemment, mais il y a aussi tous ces jeunes qui sont là avec nous, dans les cuisines. Être le meilleur c’est aimer sa passion et la transmettre », résume Philippe Joannès, Chef du Fairmont MonteCarlo et MOF 2000. Lui, élaborait le plat de viande, un veau fermier en deux cuissons. « On se doit d’être là, c’est tellement important. C’est toujours beau de se retrouver ensemble. C’est un moment de partage avec plusieurs générations de chefs », ajoute Christophe Bacquié, un des MOF 2 004 et chef du restaurant deux étoiles de l’Hôtel du Castellet. Plus loin, c’est Jean-Marie Gautier, chef de l’Hôtel du Palais (cinq étoiles) à Biarritz, qui est en train d’expliquer sa recette de carpaccio de Saint-Jacques à cinq jeunes apprentis. Les chefs monégasques MOF étaient évidemment de la partie. Jean-Claude Brugel (MOF 1 997) et Luc Gamel (MOF 2 000), respectivement chefs du Café de Paris et Hôtel de Paris, n’ont pas hésité, une fois les canapés et l’amusebouche terminés à mettre la main à la patte, en courant d’un plan de travail à un autre. Nicolas Boussin, chef pâtissier de la Maison Elle&Vire, et MOF 2000, lui avait commencé dès samedi à monter son dessert très précis, à base de mousseline de marron, jus ambré de coing, infusé à la verveine sublime aux grains de vanille. Il y avait aussi, Philippe Caillouet (2 004) de la fromagerie du Cannet, Christian Camprini (2 004) de Valbonne, pour les chocolats. Sans oublier la décoration florale effectuée par Hervé Frezal (2011) de Beaulieu... On l’aura compris, chez les Meilleurs ouvriers de France, on ne transige pas avec l’excellence.