Primaire : Sarkozy devance Juppé
Un an avant, un sondage BVA pour la presse quotidienne régionale place Nicolas Sarkozy en tête des intentions de vote, mais la concurrence d’Alain Juppé se fait sentir. Ça s’annonce tendu!
Nicolas Sarkozy devant, mais Alain Juppé menaçant. C’est l’enseignement principal que l’on peut tirer du sondage BVA/PQR sur l’élection primaire à droite, effectué du 6 au 15 octobre dernier sur un échantillon représentatif de 5 012 sympathisants de la droite et du centre (Modem, UDI, Les Républicains, Debout la France, FN), dont 927 en Paca. Nicolas Sarkozy arrive en tête au premier tour (38 % contre 31 % pour Alain Juppé), comme au second (52 % contre 48 %). La désignation du candidat de droite à la présidentielle 2017 semble se résumer à ce duel, car les autres prétendants sont assez nettement distancés (Bruno Le Maire à 11 %, François Fillon à 8 %, Nadine Morano à 5 %). La ligne « droitière » du président du parti semble payer puisque Nicolas Sarkozy s’attire une majorité de suffrages chez les sympathisants Les Républicains (48 %, contre 26 % à Alain Juppé) mais aussi chez les sympathisants FN (40 %). Sans surprise, Alain Juppé brasse plutôt au centre (68 % des sympathisants Modem, 66 % des sympathisants UDI).
Deux France, deux droites ?
Fracture idéologique, mais aussi géographique (l’ouest du pays favorable à Alain Juppé, l’est à Nicolas Sarkozy) et socio-professionnelle : Nicolas Sarkozy rallie les jeunes (71 % des moins de 35 ans), les employés (71 %) et ouvriers (56 %) quand Alain Juppé touche les travailleurs indépendants (60 %) et les retraités (56 % des plus de 65 ans). D’un côté, le « dynamisme énervé » d’un Nicolas Sarkozy, de l’autre le « confort tranquille » d’Alain Juppé. Les relations que l’un et l’autre entretiennent avec les autres candidats conditionnent aussi les reports de voix au second tour : 54 % des votants de Bruno Le Maire et 49 % des votants de François Fillon misent sur… Alain Juppé au second tour. Quoi qu’il en soit, le scrutin demeure serré et indécis, surtout à un an de l’échéance. Même si l’inclinaison à droite des Républicains profite pour l’instant à Nicolas Sarkozy. « Celui-ci est en bonne position, mais il connaît une concurrence très forte d’Alain Juppé, qui n’existait pas il y a encore deux ou trois ans. Rien n’est joué », souligne Erwann Lestrohan, directeur des études à BVA (lire ci-dessous).
À gauche, le combat des chefs
En cas de primaire à gauche, ce sont les deux têtes de l’exécutif qui trustent les premières places, inversement à la hiérarchie officielle. Auprès d’un échantillon de 4347 sympathisants de gauche et du centre (Lutte ouvrière, NPA, Parti de gauche, PCF, PS, EE-LV, Modem), dont 65 % des sympathisants socialistes, Manuel Valls (33 %) devance François Hollande (22 %). Le Premier ministre et le président distancent Martine Aubry (17 %), Montebourg (8 %) Benoît Hamon (4 %). Signe que la ligne politique officielle du PS triompherait actuellement des frondeurs, dans le cadre de cette primaire à la présidentielle 2017. Au point de susciter une rivalité entre un Manuel Valls ambitieux et un François Hollande poussé dans ses retranchements? « Manuel Valls connaît l’intérêt des sympathisants pour le jeu collectif, il reste fidèle au projet construit par François Hollande », estime Erwann Lestrohan. À voir dans douze mois…