Les écoliers de retour à Bocca Parc et La Frayère
Les deux écoles ravagées par les intempéries ont rouvert leurs portes hier. Les enfants ont pu retrouver leur salle de classe et parler avec les « grands » pour évacuer le traumatisme
Il y avait de l’eau dans l’école, elle était cassée… » C’est une petite fille de la maternelle Bocca Parc, ravie de retrouver son école, qui résumait hier matin la situation, un mois après les intempéries. Fermé depuis le 3 octobre dernier, l’établissement a, depuis, pansé ses plaies et nettoyé les stigmates du déluge. « Nous avons pu accueillir les élèves dans d’autres écoles du bassin cannois la semaine avant les vacances, mais nous n’avions pas revu certains élèves depuis un mois », constatait Anne-Marie Boizard, directrice et enseignante de la petite section. Dans les salles, les bambins ont vite retrouvé leurs repères, malgré quelques changements… « Certains meubles ont été emportés, tout comme les casiers en bois. Mais les enfants s’adaptent très vite ! »
« C’est important d’en parler »
Dès la première heure de classe, les petits ont pu s’exprimer sur ces dernières semaines mouvementées. « J’ai perdu mon coffre à jouets quand il a plu. Quand j’ai regardé, le canapé flottait, la télé était par terre et après, il y avait plein de boue », explique Kelly, 5 ans, pas peu fière de raconter à ses copains que « certaines personnes lui ont redonné des jouets après ça. » « On m’a dit que des gens sont morts ! », s’exclame son voisin. « Moi j’ai vu des accidents », renchérit un autre. « Ils sont assez grands pour comprendre ce qu’il s’est passé, c’est important d’en parler et de leur expliquer pour ne pas qu’ils s’imaginent des choses », glisse Audrey, maîtresse d’école de grande section. « Nous retrouvons enfin notre rôle d’enseignant après avoir joué les déménageurs nettoyeurs », plaisante Anne-Marie Boizard, soulagée de pouvoir « reprendre les projets pédagogiques » stoppés net par la catastrophe. Quelques kilomètres plus loin, l’école de la Frayère, également fermée depuis un mois, rouvrait elle aussi ses portes, avec la même démarche auprès des enfants : écouter et parler. Les bambins ont ainsi dressé un constat des lieux : « Il manque la dînette, des poupées, et les tabliers », énumérait une fillette. Et chez les enfants, la solidarité n’attend pas le nombre des années : « Mais il en reste deux, alors on va les partager ! »