« Nous sommes les mal-aimés »
Les « experts » sont en grève. Les spécialistes de la police technique et scientifique (PTS), personnels administratifs de la police nationale, rouages essentiels des enquêtes modernes, demandent un statut à part entière. Mickaël Vinard, délégué régional de l’SNPPSUnsa, membre du laboratoire de police scientifique de Marseille, explique pourquoi ses 2200 collègues (dont 300 en région PACA), sont à bout. La mobilisation prévue aujourd’hui est à l’appel d’une intersyndicale qui regroupe le SNAPATSI, le SNIPAT-FO et la SNPPSUnsa. Quel est le rôle des agents de la police scientifique ? Depuis ans, nous travaillons au sein de la Préfecture de police de Paris, de la police judiciaire, de la sécurité publique et de l’Institut national de la police scientifique. Notre rôle est de prélever les preuves pour tenter de résoudre avec les enquêteurs, les affaires, qu’elles soient délictuelles ou criminelles. Même si nous sommes spécialisés, il faut savoir que nous ne sommes pas assermentés et que nous n’avons pas de qualification judiciaire. Nous sommes censés travailler avec un OPJ (un officier de police judiciaire). Mais il faut savoir que ce n’est pas toujours le cas quand il s’agit de petite délinquance. Du coup, cela fragilise les procédures. Que réclamez-vous ? Un corps actif de police technique et scientifique, la reconnaissance du caractère opérationnel de notre mission, le respect de la législation européenne sur le temps de travail, la prise en compte des primes dans le calcul de la retraite. Ils veulent nous donner une arme, nous faire perdre le droit de grève, et que l’on travaille en cycle horaire sans contrepartie. Nous sommes vraiment les mal-aimés. Pourquoi y a-t-il eu un blocage au sein même de la police ? Le ministre de l’Intérieur Benrnard Cazeneuve voulait nous introduire dans la police active. Il y a eu une levée de boucliers avec la peur que fonctionnaires supplémentaires viennent prendre des postes et des avancements. C’est pourquoi nous voulons un statut à part. L’administration l’a compris mais nous propose un marché de dupes.