Charles-Ange Ginésy président du parc du Mercantour
Seul candidat déclaré, le député-maire de Péone-Valberg a été élu hier à la tête d’un parc national que présida son père pendant un quart de siècle. « Un grand moment d’émotion », a-t-il confié
Son père, Charles Ginésy, avait présidé le parc du Mercantour depuis sa création en 1979 jusqu’en 2005. Depuis longtemps, Charles-Ange Ginésy espérait reprendre le flambeau. À l’occasion hier après-midi à Nice d’un conseil d’administration, son rêve est devenu réalité. Seul candidat déclaré à la présidence du parc national, le député et maire de Péone a recueilli 29 voix sur 31, deux votants ayant déposé dans l’urne un bulletin blanc. « C’est pour moi un grand moment d’émotion », a confié le vainqueur du scrutin. « Je m’intéresse au Mercantour depuis sa création, je baigne dedans depuis ma jeunesse, par l’intermédiaire de mon père qui en fut le président fondateur ».
L’outsider avait jeté le gant
De fait, le suspense avait tourné court en fin de semaine dernière. Un sérieux outsider, Paul Burro, maire de Belvédère, avait finalement renoncé à déposer en préfecture sa candidature. Après avoir mené campagne en se prévalant du soutien de Christian Estrosi, a-t-il jeté le gant en estimant ne pas être en position de l’emporter ? À 59 ans, Charles-Ange Ginésy était parti beaucoup plus tôt dans la course et semblait disposer d’une petite longueur d’avance. Une partie du personnel du Mercantour lui savait gré de n’avoir jamais mis en accusation le parc. Et il bénéficiait de l’appui du sortant, Fernand Blanchi (maire de Valdeblore), empêché de se représenter pour avoir dépassé l’âge limite de 67 ans. « Je souhaitais le voir prendre le relais », a confirmé hier Fernand Blanchi qui n’abandonne pas toute responsabilité. Élu premier vice-président, il continuera à suivre le dossier de candidature à l’Unesco du Mercantour. Charles-Ange Ginésy arrive dans un parc en proie au doute, confronté aux restrictions budgétaires, à l’hostilité latente du haut pays qui l’accuse de préférer le loup au pastoralisme. Hier, le nouveau président a renouvelé son soutien aux éleveurs, en plaidant pour des tirs de loups jusqu’en zone coeur. Dans le même temps, il a promis d’exercer un actif lobbying pour maintenir les emplois et les financements du Mercantour.