« Sur le loup, je ne prendrai pas de positions extrêmes »
Votre élection s’inscrit-elle dans une continuité familiale ? Non, même si cela me fait plaisir d’assurer la suite de mon père. J’y vois plutôt la reconnaissance de mes pairs, qui me jugent capable d’exercer une fonction difficile. On devient président de parc par conviction, par détermination, par attachement à un territoire.
Quels sont vos projets ? Décrocher le classement au patrimoine de l’Unesco. Défendre le personnel, même l’encadrement souffre des restrictions budgétaires. M’appuyer sur des partenariats pour compenser cette faiblesse de moyens. Le parc ne peut pas vivre seul, il a besoin du soutien des grandes collectivités, le conseil départemental ou encore la Métropole.
Quelle sera votre politique sur le loup ? Je ne prendrai pas de positions extrêmes. Les anti-loups réclament son éradication, ce temps est passé. À l’inverse, des défenseurs le souhaitent partout, ce n’est davantage d’actualité. Le loup n’est plus, à mon sens, une espèce menacée. Les prélèvements annoncés doivent être au rendez-vous.
Quitte à le tirer jusqu’en zone coeur du Mercantour ? J’y suis favorable, là où il y a des pâturages. Puisqu’on autorise des activités humaines en coeur de parc, il est normal de les protéger.
Les agents du parc sont farouchement contre… Je m’en expliquerai avec eux et j’essaierai de les convaincre. Le parc est suffisamment grand pour que tout le monde puisse y trouver son compte.
Allez-vous tenter de faire revenir les communes ayant quitté le parc ? Je vais engager la démarche. Elles ont refusé de signer la charte parce qu’elles ont des inquiétudes sur leur développement économique. Il faut les rassurer, trouver les mots justes.
Tende – c’est un paradoxe – porte le dossier Unesco en ne faisant plus partie du parc... Nous avons fait entrer son maire, Jean-Pierre Vassalo, au groupement défendant le projet à l’Unesco. Je compte beaucoup sur lui pour convaincre ses administrés de la nécessité de revenir.
Les agents s’inquiètent de la baisse continue de leurs moyens… Je vais peser de tout mon poids auprès du ministère de tutelle pour tenter d’obtenir des crédits et maintenir les emplois.
Comment mieux faire accepter le Mercantour de ses riverains ? En trente ans, les choses ont bien progressé. Je ne sens plus auprès de la population les mauvaises réactions enregistrées à une certaine époque. Sauf quand on agite le chiffon rouge du loup.
Le poste de directeur est vacant depuis un mois... Je milite pour que la désignation, par Ségolène Royal, d’un successeur à Alain Brandeis intervienne au plus tôt.