La Trinité se replace
Trop penser au but adverse, pousse, parfois, à en oublier le bon chemin pour s’y rendre. Dimanche, Trinitaires et Niçois ont péché par précipitation. A défaut de football champagne, c’est une pluie de longs ballons qui s’est abattue sur le Rostit. Enceinte dont l’humidité avait, visiblement, chloroformé le jeu dans les petits espaces. Pour deux équipes résolument tournées vers l’offensive, il y a de quoi rester sur sa faim. « On a été bidon. Nous n’avons pas fait du football. C’est ce qui nous a pourtant permis de monter en PHA. Nos attaquants n’ont pas été tranchants et on a été battu dans les duels. Cette défaite est méritée », lâchait après la défaite des siens et avec sa franchise habituelle, le coach des Moulins, Dany Trappler. Un entraîneur, troisième avant le coup d’envoi, qui rêvait des sommets en cas de victoires face à « un club ami » puis contre Vence, le leader, le 15 novembre. « Vous méritez mieux qu’une cinquième ou sixième place. Hors de question de perdre à La Trinité. Aujourd’hui, c’est soit on redescend dans le ventre
mou, soit on montre qu’on est là », haranguait-il, à l’heure de la causerie.
Histoire de réalisme
Son voeu aurait pu être exaucé. Puisque juste après la pause, Magit, déjà solide sur le plan défensif, arrachait le cuir à Sma et lançait Herelle. Le n° 11 de l’ASM effaçait Le Cousturier pour débloquer le score avec justesse (0-1, 48’). Une justesse qui avait été absente d’un premier acte accroché, où le longiligne avantcentre bafouait un face-à-face d’entrée (5’). Avant d’être imité par Zendaoui (45’). En face, les Trinitaires ont contrôlé tant bien que mal, à
l’image d’un Fendala très sollicité dans son couloir gauche. « Avec Bauer, Gignoli, Diamougue et Ouchani absents, on a fait du bricolage », arguait Mohamed Ben Haddou, le coach trinitaire, en fin de match. Je suis satisfait de la réaction de l’équipe. » Et surtout du réalisme dont elle a fait preuve. Car, pour le duo d’attaque Coulibaly Hamrouni, les bons ballons se voulaient aussi rares que les billets de 500 euros. Bien que le premier des deux, arrivé d’Agadir (D1 marocaine) cet été et auteur de quatre buts en trois journées, ait réalisé de nombreux efforts dans le pressing. Il a donc fallu deux coups de pied arrêtés pour inverser la tendance. Par un coup franc de Khadraoui (1-1, 58’), puis un corner dont la continuité voyait Gheidene déposer le ballon dans le but vide (2-1, 66’). Les Moulins avaient beau pousser en fin de rencontre, la donne restait inchangée. Le promu, dominé et désormais quatrième, laisse revenir l’adversaire du jour à hauteur (11 points chacun). « On est en reconstruction, assure coach Ben Haddou, de retour à la tête de l’équipe fanion depuis quelques jours suite au départ de Saïd Benhamou. On joue le maintien mais si on peut monter, on ne s’en privera pas. » C’est bien connu, l’appétit vient en mangeant.