Nice-Matin (Cannes)

Morgane Bouchy : accélérer au presque parfait

- G. L.

C’est ce que l’on appelle un grand bond en avant. Dimanche 25 octobre, au fin fond de la Normandie, sur le tourniquet d’Aunay-les-Bois (Orne), théâtre des championna­ts de France de karting Minime, Cadet et Féminine, Morgane Bouchy a conjugué le verbe accélérer au presque parfait. Anonyme 14e un an plus tôt du côté de Lavelanet (Ariège), la jeune Varoise (18 ans) originaire de Sainte-Maxime est cette fois passée tout près de décrocher le cocotier. Au bout du suspense, il s’en est fallu d’un rien pour qu’elle marque de son empreinte le palmarès tricolore. « Je termine le week-end avec le même nombre de points que la championne de France Féminine 2015 », raconte cette fille de pilote - moto et auto - ayant très tôt baigné dans le milieu des sports mécaniques. «En fait, c’est le résultat de la 3e et dernière finale, où je me classe 2e juste derrière elle, qui nous départage. » Face aux meilleures spécialist­es de l’Hexagone, Eva Benes (Sodi), la lauréate 2014, Royanne Hamidat-Sodez (FA Kart) et Valentine Houlette (Tony Kart), ses voisines de podium, mais aussi Aurore Launay (Sodi), victorieus­e de la Coupe de France Féminine 2009, la petite Sudiste, sociétaire de l’ASK Saint-Tropez... et filleule sportive d’un certain Stéphane Ortelli, ne partait pas favorite, loin de là. « Toutes ces filles possèdent une dizaine d’années d’expérience alors qu’il s’agit seulement de ma deuxième saison pleine », poursuit-elle. « Malgré tout, j’y allais avec la feme intention de m’inviter dans le top 3 final, même si ma course de préparatio­n, la Coupe de France Nationale, à Varennes-sur-Allier, s’était assez mal déroulée. »

« Tout de suite à l’aise »

Un tantinet présomptue­use, Morgane ? Que nenni ! Dès le premier contact avec la piste internatio­nale ayant accueilli les championna­ts du monde KF et KFJ l’an dernier, un feeling positif s’installe. « Sur ce long tracé (1, 2 km, ndlr), rapide et technique, je me suis tout de suite senti à l’aise. Pour l’occasion, Praga, ma marque de châssis, avait envoyé un mécano pour optimiser les réglages. En décrochant à deux reprises le 2e temps des essais libres, le samedi, j’ai compris que la cible était accessible. » La suite des événements confirmera la tendance. D’abord lors des essais chronos (6e) et des manches qualificat­ives (6e) où celle-ci fait rimer performanc­e avec constance. Reste alors à négocier au mieux l’ultime valse à trois temps. « La première finale se déroule comme dans un rêve. Après une super mise en action, je me retrouve devant au 3e tour. Si Royanne (Hamidat-Sodez) me surprend en fin de course, je la repasse in extremis. Une victoire qui me propulse en tête du général. Ensuite, hélas, je foire un peu mon départ en pole. Mais je parviens à sauver les meubles en dépit d’un petit souci de moteur (3e).» Quant à l’ultime course décisive... « Il fallait absolument la gagner, et je suis restée 2e dans le pare-choc de Royanne d’un bout à l’autre. Impossible de la doubler. Ma première tentative a failli mal se terminer, donc j’ai préféré assurer le résultat plutôt que de tout perdre en retentant le diable. » De quoi tout de même entrer pied au plancher dans la cour des grandes. Et avoir déjà envie de remettre ça dans un an pour aller plus haut. Tout en haut.

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(Photos DR) A l’autre bout de l’Hexagone, sur le tourniquet d’Aunay-lesBois, Morgane de Sainte-Maxime a fait parler la poudre... et failli décrocher le titre.
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