Climat : la Chine s’engage aux côtés de la France
La Chine et la France se sont entendues hier à Pékin pour parvenir à un accord contraignant à la conférence de Paris sur le climat, assorti d’une clause de révision tous les cinq ans des engagements pris par les États, une nette évolution dans l’attitude de Pékin. L’accord a été annoncé dans une déclaration commune des présidents chinois et français, Xi Jinping et François Hollande, réunis dans l’enceinte solennelle du Palais du peuple, au premier jour de la visite officielle du président français destinée à convaincre son homologue.
« Un pas majeur »
Selon François Hollande, cette prise de position de la part d’un pays qui avait largement fait capoter la conférence de Copenhague en 2009 marque « un pas majeur » vers un accord à la Cop 21 (30 novembre-11 décembre) visant à limiter à deux degrés la hausse des températures.
« Avec cette déclaration, nous
avons posé les conditions qui nous permettent d’entrevoir un succès », a-t-il ajouté. Mécanisme de suivi essentiel aux yeux de Paris, les engagements des États devront faire l’objet d’une « revue complète tous les cinq ans sur
les progrès accomplis » , ont souligné dans leur déclaration les deux présidents, qui ont affiché leur « détermination à oeuvrer ensemble » au succès de la conférence. La France et la Chine ont en
outre souligné l’importance d’adopter à la Cop 21 un programme de travail et d’« instaurer un dialogue facilitateur » en 2017-2018 pour éventuellement encore renforcer l’action des États avant 2020, date de l’entrée en vigueur de l’accord qui sera négocié à Paris. À un mois de l’ouverture de la Cop 21, qui doit réunir quelque 195 pays, Pékin et Paris insistent sur des stratégies nationales de développement
sobre en carbone pour 2050 et se sont prononcés pour que l’accord global attendu soit « juridiquement
contraignant ».
Greenpeace applaudit
Selon une source diplomatique française, ce terme ne recouvre pas de sanctions internationales mais « à partir du moment où un pays ne remplira pas ses obligations, la pression politique sera extrêmement forte ». Greenpeace a salué cette déclaration, jugeant « encourageant de voir s’agiter la diplomatie. Avec le récent déclin de la consommation de charbon et le robuste développement des énergies renouvelables, la Chine se place en première ligne sur le climat. » Selon une source diplomatique française, « on peut en
effet parler d’une évolution de la Chine. Les Chinois font preuve d’une bonne volonté car ils ont compris leur intérêt, y compris économique. Il y a eu une prise de conscience ; à Pékin, chaque habitant inhale tous les jours l’équivalent de 40 cigarettes. »